avril 21

Mon enfant ment : Comment réagir ?

Temps de lecture : 5 minutes

Mon enfant ment : Comment réagir

Le mensonge chez les enfants.

Comment réagir quand tu te rends compte que ton enfant ment ?

Pourquoi est-ce que ton enfant raconte des mensonges ?

Même pour des banalités, tu te rends compte que ton enfant dissimule la vérité, raconte des petits mensonges…

Tu as peur de ne plus pouvoir lui faire confiance, que ton enfant devienne un menteur professionnel, un mythomane !

Tu as beau lui expliquer que ce lien de confiance est primordial pour toi, pour votre relation. Rien n’y fait, il continue de mentir, et quand tu t’en rends compte, il refuse d’avouer et ne dit pas la vérité…

Aujourd’hui je t’aide à sortir de ce cercle vicieux en t’expliquant :

  • Pourquoi ton enfant ment, et
  • Comment réagir pour l’aider à arrêter les mensonges.

Pourquoi ton enfant ment ?

Il existe plusieurs raisons qui peuvent expliquer que ton enfant mente. Et, ce n’est pas pour te nuire, t’embêter ou parce qu’il a un mauvais fond…

Non, c’est beaucoup plus naturel et pas malveillant !

Aparté sur les punitions

La raison première qui vient à l’esprit est « pour ne pas se faire punir ».

Effectivement, si tu es dans une parentalité répressive, avec un système de punition, il y a de fortes chances pour que ton enfant cherche à éviter les ennuis… (Et c’est très humain comme réaction !)

Mais, dans ces cas-là, nous ne sommes alors pas tout à fait dans une relation de coopération…

Je te propose alors de sortir du cercle vicieux en expliquant à ton enfant ton besoin de confiance.

Sortir du système de punition en les bannissant.

Et à la place mettre en œuvre ce que je te propose dans la suite de l’article…

Car, dans le fond, ton enfant ment pour 2 raisons principales :

Raison N°1 : Ton enfant ment pour te faire plaisir

Si, si ! Je t’explique…

Avant l’âge de 7 ans (et même encore après) le 1er désir de ton enfant est de te faire plaisir, satisfaire son parent.

Donc, quand tu lui demandes d’un air contrarié :

« C’est toi qui as fait ça ? »

Ton enfant répond par automatisme « NON » pour correspondre à ton souhait caché (il n’a quand même pas fait cette bêtise !)

Il donne la réponse que tu souhaites en filigrane !

Cela te paraît peut-être un peu tiré par les cheveux…

Je vais te donner 2 exemples où, nous, en tant que parents, nous mentons à nos enfants pour leur faire « plaisir » :

Exemple 1 : Dire « Oui » alors que c’est « Non »

Quand tu rentres du travail, que tu as passé une sale journée, tu es peut-être même inquiète, soucieuse…

Bref ça ne va pas très fort.

Tu rentres à la maison et ton enfant te voit un peu « ailleurs » et te demande « ça va maman ? ».

Tu lui réponds naturellement « oui, ça va mon chéri… et toi ? »

Tu la vois la scène ?

Elle t’est familière ?

Tu me vois venir avec mes gros sabots ?

…. Mensonge !

Car ton enfant n’est pas dupe ! Ton comportement laisse bien voir que quelque chose ne va pas.

Mais en tant que maman, parent, naturellement nous souhaitons préserver nos enfants de nos tracas de « grandes personnes », d’adultes.

Nous ne voulons pas que nos enfants s’inquiètent pour nous, pour des broutilles qui ne les concernent pas.

Alors, nous répondons à son besoin d’être rassuré en lui disant « Oui » alors que tout notre corps, notre comportement dit clairement « Non ».

Tu le sais, je te le répète souvent : Nos enfants font ce qu’ils voient, pas ce qu’on leur dit

Ils intègrent donc inconsciemment le message que l’on peut ne pas dire la vérité afin de protéger l’autre. Afin de le rassurer, de lui faire plaisir.

Exemple 2 : Dire un mensonge pour faire plaisir

Mon 2ème exemple risque de déplaire à quelques parents…. Je sais que tout le monde ne pense pas comme moi (et nous sommes tous libres naturellement de penser différemment !).

Mais afin d’être cohérente avec mes enfants, c’est LA raison qui m’a motivé à ne pas « faire croire » au Père Noël, à la petite souris, au lapin de Pâques etc…

Car, encore une fois, on donne l’exemple qu’un mensonge peut être acceptable pour faire rêver l’autre, lui faire plaisir !

Faire croire au Père Noël, selon ma vision, c’est mentir à mes enfants.

Tu le vois, à travers ces 2 exemples, nous n’hésitons pas à mentir aux autres, en tant qu’adultes, afin de les protéger, de faire « plaisir », rassurer…

Et nos enfants, qui sont de vraies éponges de langage non verbal, intègrent tout cela.

Ton enfant ne te ment donc pas pour te déplaire ou par volonté de t’embêter… Mais simplement parce qu’il a intégré qu’un mensonge peut rassurer, protéger…

Tu comprends pourquoi la congruence (dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit) m’est si chère ?

Pourquoi je t’encourage à regarder ton propre comportement, changer ton regard, afin d’influer sur le comportement de ton enfant ?

Il existe également une 2ème raison pour laquelle ton enfant peut avoir tendance à mentir…

Raison N°2 : Le mensonge est un désir exprimé au présent

Les limites entre le réel et l’imaginaire sont floues pour un enfant (et encore plus en dessous de 7 ans !)

Ton enfant dit ce qu’il souhaite, ce qu’il aimerait… Et cela peut prendre la forme d’une affirmation pour lui.

Ce n’est pas un mensonge à proprement parler.

Ton enfant ment pour exprimer un désir au présent.

Alors, pour ne pas entrer dans une spirale de renforcement négatif, tu peux tenter de reformuler son « mensonge apparent » sous la forme d’un souhait, et voir si ton enfant acquiesce.

Par exemple :

Ton enfant : « Au foot, j’ai tapé super fort le ballon et il a volé, touché un oiseau, avant de marquer un but ! »

Toi : « Tu aimerais être super fort au foot, au point que le ballon vole jusque dans le ciel et marquer un but, c’est cela ? Un peu comme un super héros du foot qui fait un tir extraordinaire et marque le but ? Ce serait super cool… Tes copains seraient sans doute très impressionnés ».

Laisse-le rêver un peu, part avec lui dans l’imaginaire.

Et puis, doucement, après avoir rêvé avec lui, tu peux l’accompagner au retour à la réalité :

Toi : « Oui ce serait top. Tu sais, les supers stars du foot aussi ratent quelques fois leurs tirs… Alors ils s’entrainent énormément. Cela demande beaucoup de travail. Le principal c’est d’essayer, de faire de son mieux et de s’amuser ! Tu t’es amusé, toi, avec tes copains ? »

Petit moment de confession intime :

Moi aussi, en tant qu’enfant j’aimais mentir… Pas pour faire du mal, ou avec l’intention de tromper…

Mais pour enjoliver la réalité. Enjoliver ma vie… Car je pensais qu’en vivant des choses extraordinaires, je serai quelqu’un d’extraordinaire… Je ne voulais pas être une petite fille banale, timide, commune, que l’on ne remarque pas. Je voulais être intéressante… donc j’enjolivais la réalité pour attirer l’attention…

Dis-moi que je ne suis pas la seule… 😅

Maintenant que tu comprends peut-être un peu mieux les raisons qui peuvent pousser ton enfant à dire des mensonges, je te donne la clé pour l’aider à arrêter de mentir

Comment sortir du mensonge : Protéger son Estime

Quand tu constates que ton enfant ne te dit pas la vérité, essaie d’éviter l’attaque frontale, la critique.

Au contraire, essaie le non jugement, la compréhension : Explique à ton enfant que tu comprends. Entre dans son imaginaire si c’est le cas, ou bien que tu comprends que ce serait chouette de « faire comme si » (ce serait chouette de « faire comme si » la table barbouillée de feutres pouvait se nettoyer toute seule…)

Ton enfant sera mieux disposé pour t’écouter s’il voit que tu fais l’effort d’essayer de le comprendre, que si tu lui « rentres dedans » !

Le piège du « c’est vrai ce mensonge ? »

Evite, résiste, à la question piège :

« C’est vrai ce mensonge ? »

Comme le lapin devant le collet, ton enfant va chercher par où passer pour éviter les problèmes :

  • Soit il s’enfoncera dans son mensonge,
  • Soit il se sentira complètement coincé, acculé !

Ce n’est pas construire une relation de coopération de le prendre ainsi en tenailles. Ton enfant ne peut pas se sentir en sécurité :

Soit ta réaction l’encourage à s’enfoncer dans son mensonge (réaction d’Ego négative), soit il se sentira coupable, humilié et cela aura un impact négatif sur sa confiance en lui, son Estime de lui.

La clé pour qu’il arrête de mentir : Lui offrir une porte de secours

Quand tu constates un mensonge, laisse toujours une porte de sortie à ton enfant.

De quoi ne pas perdre la face.

Car dans le cas contraire, tu encourageras une réaction d’ego :

« Mais non, c’est vrai ce que je dis… »

Et finalement, tu le pousses à s’enfoncer un peu plus dans son mensonge…

Alors, laisse-lui une sortie de secours, un moyen de rectifier, de corriger le tir, par lui-même !

Concrètement, sur un petit mensonge du quotidien concernant le réel passage par la case « brossage de dents » (oui ça sent le vécu !) cela peut donner :

Toi : « Tu t’es brossé les dents ? »

Ton enfant : Silence..

Toi : « Si jamais tu penses que le brossage n’a pas été suffisant ou que tu as un doute, que tu ne sais plus… Je te laisse retourner dans la salle de bain. »

Si la réponse fuse « Non » mais que je sais que cela n’est pas vrai, je rappelle mon besoin fondamental de confiance et ouvre une sortie de secours :

Toi : « Tu le sais, j’ai besoin d’avoir confiance en toi. Si jamais tu t’es trompé, pas de problème, tu peux corriger en passant rapidement à la salle de bain pour bien les brosser »

Tu le vois, ici je ne juge pas je ne dis pas des mots accusateurs comme « si tu as menti, si ce n’est pas vrai » etc…

Au contraire, je fais du renforcement positif en insistant sur mon besoin de confiance et je laisse la porte du doute (si tu t’es trompé) pour lui permettre de garder la face et ne pas blesser inutilement son ego, en lui permettant de corriger par lui-même.

Aparté sur celui qui est en jeu dans le mensonge : l’Ego

A partir d’environ 7 ans, l’ego de ton enfant se construit, et c’est une très bonne chose ! L’Ego a mauvaise presse, mais nous en avons tous besoin !

réaction d'ego quand on pousse un enfant dans le mensonge à avouer la vérité

Simplement, quand il est poussé dans les extrêmes, nous ne sommes plus rationnels, nous réagissons par besoin de protection.

Pour apprendre à ton enfant à avoir un Ego sain, l’idée, c’est de lui permettre de corriger lui-même ses fautes, ses « mensonges », en lui laissant une porte de sortie.

Cela lui démontre qu’il n’a pas besoin d’être dans un « paraitre » fort.

A cet âge, les enfants veulent bien faire, se construire une image positive d’eux même (et c’est bien normal !). Et cela peut passer par le fait de protéger son image en dissimulant une vérité peu glorieuse…

En proposant à ton enfant une porte de sortie acceptable pour son estime, tu lui permets d’apprendre comment faire, sans accusations, critiques ou constats d’échec trop douloureux.

(Petit bonus pour tes relations entre adultes : conjoint, collègues etc… ça marche aussi super bien 😉)

Comme vu au tout début de cet article, si tu es en transition vers une parentalité bienveillante et souhaite sortir d’un système éducatif répressif basé sur les punitions, le meilleur moyen d’en sortir est de supprimer les punitions, parler de ton besoin de confiance et de prendre l’habitude de laisser une porte de sortie…

Au fil du temps, tu constateras que ton enfant a de moins en moins besoin de se protéger par le mensonge car il a une porte de sortie sécure… Vous y gagnez tous les 2 !

Conclusion

Le meilleur moyen, tu le vois, c’est cette fameuse relation de coopération où ton enfant se sent suffisamment en confiance pour te partager ses faiblesses, qu’il sente qu’il peut se confier à toi…

Donc laisse-lui toujours une porte de sortie…

  • […] Chercher à connaitre l’identité du ou de la coupable a pour conséquence de pousser tes enfants à la dénonciation entre eux. Mais également à des ruses pour éviter de se faire prendre (mensonge, silence, etc.) Si tu souhaites creuser le sujet des mensonges chez les enfants, je te recommande un article que j’ai écrit à ce sujet : Comprendre pourquoi ton enfant te ment, et savoir com… […]

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