Punitions et Parentalité Bienveillante : Par quoi les remplacer ?
📑 Sommaire
Les punitions et le choix d’une Parentalité Bienveillante…
Les punitions sont finalement des réflexes que nous avons en tant qu’adulte : Un comportement, une réaction automatique profondément ancrée.
Mais la bonne nouvelle c’est que, comme n’importe quelle réaction, elle peut être déprogrammée.
Mais cela passe par une 1ère étape primordiale : la prise de conscience.
On ne peut changer que ce dont nous avons conscience.
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C’est pourquoi avant de te proposer des alternatives aux punitions, je veux t’aider à prendre conscience de POURQUOI nous avons le réflexe de vouloir punir, sanctionner un comportement que l’on souhaite ne plus voir chez notre enfant…
Pourquoi ressens-tu le besoin de punir ?
Raison N°1 : Les punitions soulagent nos émotions
La toute première raison de pourquoi nous punissons (ou envisageons de punir) nos enfants, c’est que c’est de cette façon que nous avons appris à accompagner nos émotions quand un enfant n’a pas le comportement souhaité !
Et oui !
Nos parents nous ont appris à ne pas taper, ne pas violenter.
Mais, comment alors gérer cette émotion vive et forte que le comportement de notre enfant a générée en nous ?
Quand nous voyons notre canapé en tissu blanc barbouillé de feutres multicolores, le mur du salon repeint de bonhommes patates ou bien encore notre enfant nous tenir tête et nous affronter du regard avec un NON ferme et sans appel, notre sang ne fait qu’un tour.
Et sommes submergés par une vague émotionnelle où peuvent se mêler la colère, la tristesse, la déception…
Et la façon dont nous avons appris à gérer cela est de faire sortir notre émotion en mode « revanche », « loi du talion », « œil pour œil ».
La punition, pour celui qui punit, donne l’illusion d’une forme de justice, une contrepartie. En retour de la blessure émotionnelle reçue, la punition procure un sentiment de soulagement.
Donc en fin de compte, lorsqu’un parent punit son enfant, c’est une façon pour l’adulte de revenir à un certain équilibre émotionnel.
1 partout, la balle au centre.
Sous couvert de poser des limites et faire comprendre à ton enfant ce qui est correct de ce qui ne l’est pas. Finalement, la punition n’est vraiment utile que pour celui qui la donne… Mais je vais y revenir un peu plus tard…
Raison N°2 : Les punitions sont un héritage familial
Une autre raison qui nous conduit à vouloir punir nos enfants, c’est notre héritage familial.
Comme pour tout, nous apprenons par mimétisme de ce que nous avons vu faire.
Je pense que comme moi, nous sommes nombreuses et nombreux à avoir connu les punitions, sanctions, mise au coin, etc.
Nous avons donc intégré, inconsciemment qu’un comportement non désiré chez notre enfant doit être sanctionné.
C’est ce fameux réflexe dont je te parlais au début de l’épisode.
Et peut-être fais-tu face à ce sentiment ambivalent :
Tes parents t’aimaient et pourtant te punissaient.
Affirmer ne pas vouloir punir ton enfant par choix d’une éducation respectueuse, c’est remettre en question tes parents, leurs pratiques d’éducation… Leur amour pour toi ?
Mais réalise une chose :
Tes parents ne savaient pas tous ce que nous savons !
Alors, pourquoi ne pas prendre le meilleur de ce que tu as reçu et améliorer ce qui peut l’être ?
Ce n’est pas un désaveu, un désamour de tes parents.
Au contraire, c’est exactement ce que j’ai répété aux miens : ils m’ont élevé avec une ouverture d’esprit qui me permet de remettre en question et d’améliorer ce qu’ils m’ont transmis. Ce n’est pas un désaveu de comment ils m’ont élevé. Mais une preuve de confiance et d’amour.
Nos parents ont fait du mieux avec les connaissances qui étaient les leurs, leur passé, leur histoire. De la même façon qu’ils ont amélioré leur parentalité en nous élevant. Nous faisons de même, avec les connaissances dont nous disposons aujourd’hui pour participer à cette amélioration continue d’être parent.
Raison N°3 : Les punitions sont une pratique courante dans notre société
Je vois également une autre raison qui peut nous conduire à vouloir punir notre enfant quand cela semble nécessaire. C’est la pression sociétale. Le regard de l’autre.
Quand ton enfant est en pleine « crise », te tient tête, ou d’une façon plus générale a un comportement non acceptable, tu as peut-être le sentiment, devant les autres, que si tu ne punis pas, tu passes pour une mère laxiste. Une mère démissionnaire avec un enfant roi, tyrannique, qui sera inadapté pour vivre en société.
Ce que je souhaite te dire, c’est que tu es une Pionnière (si tu souhaites aller plus loin, je parle du regard des autres, et comment on peut se sentir jugée et critiquée en tant que maman dans le Café Papote N°9, mon format vidéo du mercredi publié sur le site, Instagram et YouTube)
Le changement de paradigme est en cours. Car comme toute vérité, elle doit passer par 3 phases : La critique, l’opposition, et enfin considérée comme la norme.
J’ai le sentiment que nous passons de la critiquer à l’opposition ces derniers temps… On progresse !
Non, un enfant bien élevé n’est pas sage comme une image, ne bouge pas, ne proteste pas. Un enfant soumis oui. Un enfant bien dans ses baskets bouge, fait du bruit, pose des questions (parfois dérangeantes !), car il cherche à comprendre.
Donc ton enfant qui court dans les rayons du supermarché n’est pas mal élevé.
C’est le regard des autres qui n’est pas ouvert à la vérité de ce qu’est un enfant !
Pourquoi est-ce que les punitions ne font pas partie d’une parentalité bienveillante ?
Le lien entre les punitions et les Violences Educatives Ordinaires (VEO)
La définition de punition c’est « ce que l’on fait subir à l’auteur d’une faute ».
Faire subir.
Cela va des punitions physiques : fessée, gifle, claque, tape, pincement, serrer le bras…
Aux punitions psychologiques : humiliation (tu es encore un bébé pour pleurer ainsi ?), chantage (si tu ne termines pas ton assiette, il n’y aura pas d’histoire ce soir), moqueries, dénigrement, isolement (tu restes dans ta chambre / au coin à réfléchir à ce que tu as fait) silence imposé (mais tais-toi !), la culpabilisation (si tu as mal, car je t’ai serré le bras trop fort c’est de ta faute, tu n’as qu’à écouter quand je te parle), les menaces de perte d’amour ou d’affection (je n’aime pas les enfants pleurnicheurs comme toi), menace d’abandon (si tu ne viens pas, je te laisse seul ici), les menaces diverses (si tu n’écoutes pas, tu es privé de télé), les cris, hurlements, insultes, menaces…
Toute cette liste non exhaustive est l’attirail de punitions possibles…
Et est précisément la liste de ce que l’on appelle les violences éducatives ordinaires.
Car, oui, il s’agit de violence. Car comme je te l’ai expliqué, le but n’est finalement pas d’apprendre à notre enfant à ne pas reproduire un certain comportement. La réelle raison est de « faire subir » à notre enfant des représailles à l’émotion vive qu’il a générée chez nous.
Cela n’a rien d’éducatif, car ton enfant va peut-être comprendre sur le court terme ce que tu ne souhaites pas qu’il refasse. Mais il ne comprendra pas POURQUOI tu ne veux pas qu’il reproduise ce comportement.
Pour être plus clair : avec une punition, ton enfant va intégrer que CE comportement n’est pas acceptable. Il va réagir par la crainte de ta réaction.
Mais il ne va pas comprendre POURQUOI le comportement n’est pas acceptable. Il y a donc un risque que celui-ci se reproduise dans un autre contexte, un autre endroit, car il n’aura pas compris la raison profonde de pourquoi il ne doit pas agir ainsi…
Les punitions ont donc une portée très limitée et court-termiste…
Sans parler de l’impact sur la confiance en toi et la qualité de votre relation…
La raison pour laquelle il n’y a pas de punitions dans l’éducation positive
Aujourd’hui, nous bénéficions des connaissances des recherches en neurosciences affectives et sociales. Les punitions, les VEO (violences éducatives ordinaires) ont des effets délétères sur le cerveau : du développement de l’enfant aux répercussions plus sournoises sur le devenir de l’adulte : manque de confiance en soi, mauvaise image de soi, capacité d’empathie diminuée, anxiété, etc. La liste est longue et si tu souhaites en savoir plus, je te recommande l‘Observatoire de la Violence Educative Ordinaire qui recense toutes les récentes études sur le sujet.
Mais si je devais te résumer le tout en une phrase, ce serait :
Quand un enfant est blessé dans son intégrité, il ne cesse pas d’aimer ses parents.
Il cesse de s’aimer LUI.
Citation de Jesper Juul
Car il ne se croit alors plus digne de l’amour de son parent.
Et là, tu comprends comment les punitions et autres VEO peuvent impacter sa confiance en lui, son empathie… L’adulte qu’il sera demain.
Tu comprends donc que les punitions sont donc à l’opposé du but d’une éducation positive, bienveillante, respectueuse de l’enfant…
Les punitions utilisent la motivation externe de ton enfant
Au-delà des effets des punitions, je souhaite également te faire prendre conscience que les punitions sont également contre-productives sur le long terme.
Comme je te l’ai dit, ton enfant va comprendre que ce qu’il a fait n’est pas bien. Mais il ne comprend pas le pourquoi.
Finalement, l’effet négatif de la punition est que ton enfant va retenir la leçon de travers, car tu n’auras pas traité l’origine du problème, mais seulement la conséquence. Elle aura donc une portée à court terme… Mais à long terme ?
Comme ton enfant n’aura pas compris POURQUOI, le comportement risque très probablement de se reproduire.
Ou pire ! Ton enfant apprendra à mieux dissimuler, cacher pour ne pas se faire pincer… Pas vraiment ce que tu souhaites lui apprendre au final !
La punition n’est finalement pour l’adulte qu’une forme de contrôle. De contrôle extérieur de l’enfant. Nous recherchons, par les punitions, l’obéissance de l’enfant à celui qui dispose du pouvoir : le parent, l’adulte…
Au lieu de rechercher l’implication volontaire de l’enfant, la punition, par la menace d’une sanction, cherche à faire plier l’enfant à une décision qui n’est pas la sienne.
La motivation pour le comportement de ton enfant est donc la peur, la crainte de représailles. Une motivation qui est externe, extérieure à lui, car provenant de son environnement : Toi, ou l’adulte qui use des punitions. Ce n’est pas un moteur très puissant.
À l’inverse, comme tout Être humain, ton enfant dispose d’un moteur de motivation beaucoup plus performant : Sa motivation intérieure. Ses décisions. Le moteur précisément que nous souhaitons activer lorsque l’on construit une relation de coopération !
Les punitions appartiennent au modèle de la domination
Les punitions visant à soumettre son enfant, à le faire « obéir », tu comprends facilement que les punitions s’inscrivent plutôt dans un modèle de relation basé sur la domination…
Et donc très loin du modèle de la relation de coopération dont je te parle dans l’épisode 2 : les 3 raisons de faire le choix d’une relation de coopération.… Et cela peut même devenir le terreau pouvant conduire à des conduites de harcèlement comme je l’explique dans l’épisode 6 : Harcèlement, comment aider ton enfant
En conclusion : Punition ou pas de punition ?
Inspiré de la Communication Non Violente de Marshall Rosenberg, face au comportement inapproprié de ton enfant, pose-toi ces 2 questions :
- Que souhaites-tu que ton enfant fasse différemment ?
- Quelle motivation souhaites-tu que ton enfant ait pour faire ce que tu lui demandes ?
Tu le vois, dans cette 2e question, la nature de la motivation de ton enfant est capitale, centrale :
Si tu réponds « la crainte de la punition », alors pas de problème, le modèle de punition / obéissance semble te correspondre et il y a fort à parier que tu n’es pas d’accord avec ce que je t’ai partagé jusqu’ici… Peut être même n’es-tu plus là pour me lire !
Mais si la réponse est différente, c’est que tu souhaites remettre en question les punitions… et je te propose donc de partir à la recherche de la motivation intérieure de ton enfant pour qu’il apprenne de cette expérience, de ce comportement que tu souhaites voir cesser.
Par quoi remplacer les punitions dans la Parentalité bienveillante ?
Mais alors, par quoi remplacer les punitions ?
Car un enfant a besoin de cadre, de règles. Et si ton enfant ne respecte pas les règles, tu dois réagir non ?
Oui, tout à fait… et nous allons y venir.
Je souhaite juste préciser une petite chose si tu me suis encore !
En t’éloignant progressivement des punitions, des VEO, tu entreras tout aussi progressivement dans un cercle plus vertueux d’une relation respectueuse avec ton enfant.
Le respect ne sera alors pour ton enfant plus une notion relative dont tu lui parles. Il le vivra, le ressentira. Le respect sera vivant pour lui, concret. Ce qui est beaucoup plus puissant qu’un simple mot « je te demande de me respecter ! »
Maintenant que c’est dit, venons-en aux faits : Par quoi remplacer les punitions ?
Je vais te décevoir (mais très vite te rassurer !) :
Il n’y a pas de recette miracle, de solution magique par laquelle remplacer les punitions. Il n’y a pas de solution globale.
Mais si tu es décidée aux remises en question pour un changement réel et durable, alors voici la solution :
La clé : Comprendre l’origine du comportement et de tes émotions !
Avant tout, comprendre ce qui a induit ton émotion forte, ta réaction, ton envie de punir en retour :
- Quel est le comportement incriminé de ton enfant ?
- Quel besoin, valeur, a-t-il heurté chez toi ?
Au-delà de la « bêtise » apparente, et en se souvenant que ton enfant ne fait pas tout cela pour te blesser ou te « chercher » :
- Quel besoin a-t-il cherché à combler ? De l’expérimentation ? De l’attention de ta part ? Un besoin d’autonomie ? De se défouler ?
Comprendre l’origine de ta réaction ET de son comportement te servira à trouver un compromis entre vous…
Et oui, toujours le compromis !
Car la relation de coopération est une relation gagnant-gagnant. Tu sors de la relation de pouvoir pour celle de coopération.
C’est le point de départ d’une discussion constructive avec ton enfant.
Et, oui, même avec un tout petit tu peux prendre cette habitude : L’impliquer dans les décisions, les recherches de solution. Si ton enfant ne parle pas encore, ou pas encore assez bien, la langue des signes peut être un excellent support !
La discussion aboutira à l’établissement d’une règle pour que le comportement ne se reproduise pas.
Ton enfant comprend que le comportement qu’il a eu n’est pas approprié, il comprend pourquoi cela t’a heurté, et vous établissez ensemble une règle pour éviter que cela ne se reproduise à l’avenir. Le fait de co-construire ensemble le cadre permet d’engager sa motivation interne : il comprend et adhère à ce qui est attendu de lui dans telle ou telle situation… il y a donc de plus grandes chances pour qu’il respecte ses décisions !
Mais quand la bêtise est là, est faite… Comment réagir et « marquer » le coup ?
La conséquence : Alternative aux punitions
Tu as sans doute entendu parler de conséquence comme alternative aux punitions.
Mais je souhaite te faire une petite précision qui a toute son importance à mes yeux.
Ce que n’est pas une conséquence
La conséquence est bien plus qu’une simple question de sémantique : Il ne suffit pas de bannir le mot « punition » de ton vocabulaire et de le remplacer par le mot « conséquence ».
Je vois beaucoup de conseils qui préconisent de prévenir son enfant des conséquences s’il n’écoute pas ou n’a pas le comportement souhaité :
Si tu ne termines pas ton assiette, tu n’auras pas de dessert.
Si tu ne ranges pas ta chambre, tu ne regarderas pas la télé
Etc.
Ce genre de formulation est finalement une forme de chantage déguisé. Et donc une VEO.
La menace du retrait d’un plaisir est sous-jacente à la demande. Ce n’est pas une « conséquence ».
Ce qu’est une « conséquence » en Parentalité Positive
Dans son livre, La discipline positive, Jane Nelsen résume la conséquence aux 4 R :
Une conséquence est :
- (en) Relation avec l’acte, le comportement
- Respectueuse
- Raisonnable
- Révélée en avance
Pour être plus concrète, je vais te donner un exemple pour chacun de ces 4 R de « bêtise » de mes enfants…
R1 : La conséquence en Relation avec l’acte, le comportement
C’est probablement l’un des points les plus importants, car cette nouvelle façon de penser à adopter est en elle-même bienveillante et respectueuse. Une conséquence est logique par rapport à ce qui s’est produit, la situation.
- Priver ma fille d’une histoire le soir parce qu’elle ne s’est pas lavée et les dents et mise en pyjama est une punition. Il n’y a pas de lien de cause à effet.
- Expliquer à ma fille que, comme elle a mis énormément de temps se préparer pour la nuit en trainant des pieds (pyjama, brossage de dents), je n’ai plus le temps suffisant pour lui raconter son histoire du soir habituel. Le temps qu’elle a pris pour accepter de mettre un pyjama et se laver les dents a pris sur le temps dont je dispose pour coucher mes 3 enfants avant d’avoir un petit moment à moi : ma soirée. Conséquence directe entre son comportement (« trainer ») et le résultat : j’ai moins de temps disponible.
R2 : La conséquence est Respectueuse
La conséquence est respectueuse de l’enfant : pas d’humiliation, de moquerie, de violences.
- Dire à mon fils que je vais l’emmener à l’école dans l’état où il est (c’est-à-dire en pyjama !), car il a trainé et ne s’est pas préparé, et que ses amis vont se moquer de lui. C’est humiliant et menaçant… Niveau respect, on a vu mieux.
Au lieu de cela, je peux lui rappeler mon besoin d’être à l’heure le matin pour ne pas « courir », que je refuse d’être stressée en conséquence de son choix de ne pas se préparer. Tu vois, je passe par la communication de mon besoin. Et quand le moment sera possible, discuter avec lui de SON besoin afin de trouver un terrain d’entente pour éviter que la situation ne se reproduise.
R3 : La conséquence est Raisonnable
La conséquence est en lien direct avec la mesure de l’évènement, avec l’âge de ton enfant et de ses capacités.
- Mon grand a massacré ses baskets neuves (sous le coup de la colère) en découpant tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à des lacets : les lacets naturellement, mais aussi la languette arrière. Lui faire payer une paire de baskets neuves en prélevant la totalité des frais dans sa tirelire aurait été disproportionné. Les chaussures sont encore opérationnelles. Seulement, sans lacets, elles ne tiennent plus aux pieds.
- Après une discussion pour comprendre POURQUOI il a eu besoin de détruire ses affaires (discussion différée dans le temps pour que moi je ne réagisse pas non plus à chaud, et pour lui laisser le temps de se sentir en confiance pour me dire ce qui se cachait derrière) nous avons trouvé la conséquence logique et raisonnable : Choisir avec lui, sur un site en ligne, pour acheter des lacets élastiques de rechange afin de lui permettre de continuer de porter sa paire de baskets.
R4 : La conséquence est Relevée en avance
C’est le pilier de la conséquence. C’est le fait de responsabiliser son enfant, en lui donnant toutes les cartes en main. Responsabiliser ton enfant est un des leviers pour actionner la motivation interne. Ton enfant connait les règles du jeu. Ce que tu attends de lui. Et la conséquence naturelle s’il ne fait pas ce qui est attendu.
- Dire à ton enfant que tu vas donner ou vendre ses jouets s’il ne les range pas… Je crois que tu comprends que cela n’a rien d’une conséquence logique, raisonnable, et respectueuse. Même si tu relèves en avance… C’est beaucoup plus proche de la menace.
- Dire à ton enfant qu’il est responsable de ses affaires. Qu’en laissant trainer ainsi ses jouets, tu as peur qu’il ne les perde, les égare ou les casse si quelqu’un marche dessus malencontreusement. Et que la conséquence est qu’un jouet cassé part à la poubelle, tu ne gardes pas ce qui est incomplet ou abimé. Et naturellement, tu n’achètes pas 2 fois le même jeu s’il a été perdu. Là, c’est une conséquence logique, raisonnable, respectueuse et relevée en avance. Et ainsi, tu donnes également l’opportunité à ton enfant d’être responsable.
Et si un jeu est effectivement cassé, perdu… Retiens-toi de toute leçon de morale ! Juste de rappeler cette petite phrase (que personnellement je dis en boucle à mes 3 enfants) : « Tu es responsable de tes affaires »…
La réparation, une forme de punition respectueuse
Dans la lignée de la conséquence, j’aimerais aborder un dernier point : la réparation.
Quand ton enfant a fait quelque chose, dit quelque chose qui a eu des répercussions négatives, tu peux lui demander réparation. C’est une forme de conséquence également, et afin de rester dans la lignée bienveillante, la réparation doit également être en lien avec ce qui s’est passé, respectueuse et raisonnable.
Par exemple, si je pioche encore dans mon vécu cela peut être :
- Demander à ton enfant de prendre une éponge et nettoyer la surface gribouillée (table, canapé, murs !!)
- Bousculer son frère, taper sa sœur : J’encourage mes enfants à l’empathie en leur faisant visualiser et nommer ce que ressent l’enfant meurtri. Et je laisse mon enfant choisir le moment et sa façon de réparer : Cela peut être un « pardon », mais c’est souvent un câlin, un bisou ou une caresse. Et très souvent, bien après l’altercation ! Mais c’est OK. Car si tu forces ton enfant à réparer immédiatement, il le fera (s’il le fait !) par soumission, et sans pour autant ressentir et comprendre le pourquoi…
Soit indulgente avec toi quand tu progresses dans ta Parentalité Bienveillante et choisis de t’éloigner des punitions
Voilà ce que je souhaitais partager avec toi concernant les punitions…
Mais je voudrais également insister sur le fait que tu es une Maman parfaitement imparfaite et c’est OK !
Tu apprends comment réagir, tu testes ta façon de réagir à ses expériences, créativités, expressions de ses émotions… alors ce ne sera pas facile tous les jours.
Mais un pas à la fois et ce sera de plus en plus facile
N’oublie pas, tu es en croissance permanente grâce à ton enfant !
Ne te punis pas parce que tu ne réagis pas de la façon que tu aurais aimé 😉
Il sera toujours temps et constructif de réparer en t’excusant toi aussi auprès de ton enfant et d’analyser ensemble ce que vous avez ressenti, quels étaient vos besoins pour prévenir le futur !
[…] ce dont j’ai parlé aussi dans l’épisode 8 du podcast S’élever en même temps que son enfant concernant les alternatives aux …. C’est en réalité un besoin qui est communiqué de manière maladroite, […]
[…] Tu le vois, ici je ne « sermonne » pas, pas de leçon de morale. Je fais prendre conscience à mon enfant des conséquences naturelles d’une façon positive. (Exactement comme celles dont je t’ai parlé dans l’épisode 8 « Les punitions et la Parentalité Bienveillante : Par quoi les remplacer ? ») […]