octobre 9

Tu as voulu être mère, alors assume !

Temps de lecture : 11 minutes

Tu as voulu être mère, alors assume !

« J’ai voulu être maman alors je ne dois pas me plaindre ».

« Tu l’as voulu alors assume ! »

Ces petites phrases peuvent faire beaucoup de mal…

Et même si tu as la chance de n’avoir jamais eu le droit à ces phrases acerbes, peut-être as-tu eu le droit à la version édulcorée, pourtant pleine de bons sentiments :

« Profite, c’est merveilleux la maternité, tu verras ils grandissent vite… »

Oui, mais en attendant, toi, tu coules.

Sous la fatigue, les questions, les poussées dentaires, les reflux et j’en passe…

Mais on te demande de le faire en silence et avec le sourire en prime !

Si tu n’as pas entendu cette injonction « tu as voulu cet enfant, alors assume », tu l’as peut-être déjà bien intégré dans ton for intérieur et tu culpabilises encore plus de ne pas t’épanouir dans ta vie de maman, et peut-être même de regretter ta vie d’avant !

Aujourd’hui, je voudrais te donner des clés pour répondre à ces phrases qui font mal, et te débarrasser de telles pensées, si jamais elles te collent à la peau…

Pourquoi pense-t-on / entend-on « tu l’as voulu alors assume » ?

Pourquoi est-on masochiste au point de s’autoflageller quand on commence à prendre la tasse dans notre quotidien en pensant qu’on n’a pas le droit de se plaindre, on a la chance d’avoir un enfant, on l’a peut être même voulu, désiré très fort.

C’est même une double dose de culpabilité si tu as adopté ton enfant ou si tu t’es battu.e avec un parcours médical pour avoir eu ton enfant.

Alors NON, on n’a pas le droit de se plaindre, de dire que c’est dur par moment le quotidien de parent.

Et puis, tu n’es pas la seule maman, le seul papa.

Tu en vois tout autour de toi qui réussissent bien, eux. Alors pourquoi as-tu ce sentiment des fois que c’est vraiment dur, pesant ?

Pourquoi as-tu peut-être quelques fois ce sentiment de rejet où tu voudrais être loin, très loin de ta famille pour ne penser à toi, rien qu’à toi quelques minutes, sans aucune sollicitation…

Et bien, à mon sens, il y a 3 raisons qui expliquent que tu ne t’autorises pas à dire « oui, élever un enfant c’est dur » ou que l’on te répond que tu dois assumer ton choix d’être parent.

Et comme toujours, ce que je te partage, c’est parce que je l’ai moi-même vécu. Je te l’ai partagé dans l’épisode expliquant la genèse de ce podcast.

J’ai moi-même pensé que je devais assumer 2 enfants de 20 mois d’écart sans me plaindre! Alors que je coulais à vue d’œil. Mais je refusais toute potentielle aide.

Maintenant que j’ai sorti la tête de l’eau, j’ai cherché à comprendre ce qui m’avait poussé dans ce déni. Et c’est ce que je te partage ici…

Les valeurs de la société : Réussite par soi-même et la culture de l’effort

La première chose selon moi, c’est que nous vivons dans une société qui prône le self-made, la réussite par soi-même, l’effort et le travail.

Ce qui induit peut-être chez toi cette idée que tu dois t’en sortir seule.

Tu as voulu être mère, être père. Alors ce n’est pas pour faire garder ton enfant et prendre du temps pour toi! Non!

Quand tu as un jour de congé, un moment à toi, tu le vois comme l’occasion de le passer en famille. Ça en devient peut être même une obligation inconsciente d’être présent.e avec ton enfant dès que tu es à la maison.

Dans cette optique de valorisation de l’effort et de la réussite par soi-même, tu te refuses donc l’empathie et la bienveillance que tu mérites. Tu t’infliges cette pensée que tu dois « assumer » ton choix d’être parent.

Cette injonction de « je dois en profiter, car ça passera vite »…

Il y a également cette valeur inconsciente véhiculée par notre société que chaque chose se mérite. C’est l’effort fourni qui procure la valeur.

Le fameux « No pain, No gain! »

Associé à la parentalité, cela signifie qu’être parent c’est dur et que tu ne peux retirer une certaine satisfaction, un sentiment de réussite / d’accomplissement dans ton rôle de parent que si tu as connu une difficulté avec ton enfant et que tu l’as surmontée.

Si tout roule et se passe bien, il n’y a aucune satisfaction à avoir.

Cela a pour conséquence de nier tout ce que tu as mis en place en amont qui a fait que la situation se passe bien.

Tu ne t’autorises pas la reconnaissance de tes efforts, de tes attentions. Tu te refuses ce sentiment de fierté.

Par exemple, si tu as mis en place très tôt la relation de coopération avec ton enfant, que tu as tout mis en place pour répondre à ses besoins d’autonomie, il se peut que la conséquence soit un passage des 2 ans relativement cool, car ton enfant ne ressent pas le besoin d’affirmer qui il est, car il se sent écouté et a voix au chapitre.

Et bien, tu as peut-être alors tendance à minimiser ton implication dans ce résultat.

Tu auras peut être tendance à remercier la chance d’avoir un enfant facile à vivre

Sauf que la chance n’a rien à voir là-dedans!

Tu as provoqué ta chance en te renseignant, en changeant ta façon de penser pour te mettre à la hauteur de ton enfant.

Tu le comprends, d’un côté, tu t’imposes l’injonction de l’effort. Et de l’autre, tu ne prends pas la mesure réelle de tes efforts, de ton implication dans tes choix parentaux.

C’est une double peine que tu t’infliges !

Une vérité enjolivée

La seconde raison selon moi qui contribue à penser que l’on ne doit pas se plaindre qu’élever un enfant peut être dur et difficile, c’est le fait que nous nous comparons sans cesse aux autres.

Nous nous comparons à ce que nous voyons des autres. Je t’en ai déjà un peu parlé dans l’épisode 3 du podcast.

Dans la vraie vie

Un peu comme Gad Elmaleh avec le Blond ou Florence Foresti avec la mère parfaite, nous avons tendance à nous comparer entre parents.

Quand le matin en déposant les enfants toi tu cours : Tu as à peine eu le temps de te coiffer (vive l’effet coiffé décoiffé qui est en réalité une version réellement décoiffée), tes enfants ont encore la trace du petit déjeuner aux coins de la bouche, terminé dans la voiture. Et là, tu vois le stéréotype de la mère parfaite, tirée à 4 épingles, ses enfants aussi, un goûter fait maison et sain glissé dans le cartable, qui prend le temps de discuter et de blaguer…

Dans ces moments-là, clairement on se compare et on se demande ce qui ne va pas avec nous, avec nos enfants !

Pourquoi, nous, on n’y arrive pas, alors qu’a priori c’est possible d’y parvenir! La preuve est là, juste devant toi !

Sur les réseaux sociaux

Si tu ne te compares pas aux autres parents que tu croises dans la rue, peut-être cela t’arrive-t-il lorsque tu scrolles sur les réseaux sociaux.

Ces belles images de partage parent/enfant autour de la préparation d’un beau gâteau, une activité Montessori pour développer la motricité fine de l’enfant, leur balade main dans la main.

Toi, quand tu cuisines, c’est en mode speed en essayant d’éviter que ton enfant ne jette la farine partout par terre.

Une activité manuelle avec ton enfant ? Tu n’as clairement pas le temps et tu culpabilises, car tu te dis que tu ne permets pas à ton enfant de découvrir et développer son potentiel.

Et les sorties en famille ? C’est toujours une négociation féroce pour sortir ou pour rentrer, et ton enfant finit par râler ou demander les bras, car il est trop fatigué…

  • Ne te compare pas à ce que tu vois

Mais comme je te l’ai déjà partagé, que ce soit avec les parents que tu croises ou les images sur les réseaux sociaux, ne te compare pas.

Parce que, ce que tu captes de la vie de ces autres parents n’est le reflet de ce qu’ils acceptent de te laisser voir.

Ce n’est pas la réalité.

C’est la réalité avec un joli filtre édulcoré !

Un peu comme ces filles des magasines qui ont été photoshopées. Nous commençons tout juste à prendre conscience que les corps ainsi exposés ne sont pas représentatifs de la diversité de la beauté des corps humains.

Et bien, c’est la même chose selon moi avec les autres parents.

Qui te dit que cette maman qui te semble si parfaite avec ses enfants devant le portail de l’école est heureuse ? Tu ne la vois qu’à cet instant T, dans ce qu’elle laisse paraitre pour garder la face, mais peut-être est-ce très dur avec ses enfants à la maison ?

Peut-être s’inflige-t-elle un rythme le matin de se lever plus tôt, qui grignote sa santé et son bien être mental?

Peut-être que l’intérieur de sa maison n’est pas ce que tu penses. Ou peut-être n’est-elle pas seule pour y parvenir ?

Et cette photo sur Instagram, où tu vois la famille heureuse de partager un moment ensemble. Qui te dit que 2 secondes avant le déclenchement (ou après!) ce n’était pas de la colère, des grimaces, des disputes ?

De la même façon que tu ne laisses voir aux autres que ce que tu acceptes bien, il en est de même pour tout le monde !

C’est une influenceuse qui avait partagé la réalité derrière ces photos de rêves qui m’a permis d’ouvrir les yeux sur cette « fausse » réalité.

Si tu souhaites un peu plus de réalité sans filtre, je te conseille le compte de Rianne Meijer qui montre la réalité derrière ses beaux clichés.

Celest Barber qui parodie un mannequin pour montrer ce qu'est la réalité

Mais également les parodies de Céleste Barber qui font du bien au moral !

La conséquence de cette comparaison avec une fausse réalité, c’est que tu te juges négativement, vu que tu ne parviens pas à atteindre un objectif qui est en réalité une chimère.

Ce qui renforce ton sentiment de dévalorisation.

Tu rentres donc dans le schéma de valorisation des efforts (que l’on a vu précédemment), t’obligeant à fournir plus d’efforts, de moins t’écouter, pour espérer atteindre cette image de parent idéalisé.

C’est pourquoi il m’est si cher ici et sur les réseaux sociaux de ne pas enjoliver ma vie.

Je te partage mes conseils, mais je ne veux pas te vendre du rêve. La réalité, la vie est faite de nuances!

Par contre, je souhaite t’apprendre à voir ce que tu fais de bien pour en finir avec l’autoflagellation et capitaliser, renforcer ce que tu fais déjà de bien.

Je veux t’aider à voir le point rose sur ton tableau où tu as peut-être tendance à ne voir que le noir.

La négation des émotions

Et on arrive ainsi au 3ème point, la conséquence ultime de tout ceci : La négation des émotions.

Quand je dis que tu vas t’obliger à fournir plus d’efforts, de moins t’écouter, pour espérer parvenir à ce parent idéalisé, en réalité tu vas nier tes émotions, tes pensées, tes besoins.

Tu te refuses de dire (d’avouer devrais-je dire) que oui, être parent, c’est difficile.

Bien sûr, c’est une grande joie.

Tu le vois comme cette injonction de ne pas se plaindre est ancrée en nous.

Je parie que cette pensée « c’est aussi de grands moments de joie » t’a traversé quand tu as lu « oui, c’est difficile d’être une maman, un papa. »

Et bien, cette simple pensée reflète la négation de ton ressenti réel.

Il est légitime de trouver cela dur d’être parent.

Oui, c’est dur d’être à l’écoute des besoins d’un autre, en permanence. Voir de plusieurs autres petits êtres si tu as plusieurs enfants.

« Tu assumes et tu arrêtes de te plaindre »

« Tu l’as voulu cet enfant, alors assume ».

Ce genre de pensées, de phrases a pour seule vocation de faire taire nos émotions. Ces émotions qui dérangent finalement.

Parce que ce n’est pas politiquement correct en tant que parent de dire qu’on a essayé, c’est sympa les enfants, mais on voudrait bien prendre des vacances de parents maintenant.

C’est-à-dire quelques jours, seul.e.s, sans avoir à penser au menu, à l’heure du coucher, à répéter 15 fois de se mettre en pyjama. Juste nous et seulement nous à penser.

Non, cela on n’a pas le droit de le dire tout haut, c’est un vrai tabou !

Sauf que je souhaite te dire le contraire :

Oui, c’est dur.

Oui, être parent c’est fatigant, épuisant.

Oui, tu rêves probablement de vacances seule, loin de ton enfant. Mais si on te le proposait, je pense que comme moi, tu te sentirais partagé.e entre soulagement et sensation de manque…

Probablement le syndrome de Stockholm parental 😅😂

Mais en réalité, ce besoin de pouvoir souffler un peu, cette envie de s’isoler est naturel et n’est en rien corrélé à l’amour que tu as pour ton enfant.

Tu n’as pas à comparer les 2 !

Pour conclure cette partie, je pense que tu te dis que tu dois en profiter, que tu dois assumer ton choix d’être parent parce que tu as grandi avec cette culture de l’effort et de la réussite par soi-même. Parce que tu te compares à des chimères irréalistes et que tu mets sous clé ce sentiment honteux de trouver cela difficile d’être parent

Les risques de penser « tu l’as voulu alors assume ! » (au-delà de la violence des mots)

Le hic, c’est qu’au-delà de la violence des mots, penser « je l’ai voulu cet enfant alors j’assume mon choix », c’est que la négation de tes émotions entraine la persistance de ce sentiment, te conduisant à un état plus profond. Tu n’es pas malheureuse.x. Mais en tout cas, tu n’es plus vraiment heureuse.x dans ton quotidien.

Finalement, tu ne vis plus. Tu survis.

Tout cela parce que tes émotions sont muselées, ne peuvent pas librement s’exprimer, elles vont donc persister.

Un peu comme le facteur qui sonne une fois, puis une seconde.

Si tu ne lui ouvres pas pour recevoir le courrier que tu redoutes, il laissera un avis de passage. Et un avis de relance si tu n’es toujours pas venu le chercher…

Et bien tes émotions, ce sont des facteurs, mais en version pitbull enragé.

Il y a bien un retour à l’expéditeur possible : Cela s’appelle la somatisation !

  • Tout ce à quoi tu résistes persiste.
  • Tout ce que tu n’exprimes pas s’imprime.

Dans ta chair et dans ton corps.

2 émotions qui conduisent à une vie malheureuse

Ces émotions que tu réprimes c’est ton sentiment de culpabilité et de sacrifice notamment :

La Culpabilité

Nous l’avons abordé : Tu te sens coupable de vouloir souffler, de prendre du temps pour toi sans le consacrer à ton enfant.

Tu te sens coupable de ressentir cette envie de t’éloigner. De ne pas prendre du temps pour faire des activités avec ton enfant.

Tu te sens coupable de ne pas parvenir à être cette maman que tu as idéalisée, tu souffres de la comparaison, du constat que tu fais de celle que tu es avec celle que tu aimerais être pour ton enfant.

Cette culpabilité de ne pas assumer ton choix d’être maman finalement, dans ces moments où tu rêves de partir loin, très loin.

Le Sacrifice

Le 2ème poison qui accompagne ton sentiment de culpabilité c’est l’émotion compensatoire : Le sacrifice !

Pour tenter d’expier cette pensée où tu regrettes peut être ta vie d’avant, celle avant d’être maman, tu vas compenser en cherchant à redoubler d’efforts.

C’est cela qui va te pousser dans les bras tendus du sacrifice : Je suis fatiguée, mais pour lui faire plaisir j’accepte d’aller au parc. Je voudrais me poser dans le canapé et lire mon magazine reçu il y a 2 mois, mais mon enfant veut faire un jeu de société, ok. Après tout, c’est vrai que je ne lui ai pas consacré de l’attention aujourd’hui…

Et c’est ainsi que l’on tombe dans le piège facile et insinueux du sacrifice.

Tout pour ton enfant, peu ou rien pour toi.

Penser d’abord au bien être de ton enfant avant le tien.

Ce sentiment de sacrifice, je t’en ai déjà parlé à travers 2 épisodes du podcast : Le 7 « Sacrifice et sentiment d’ingratitude : Comment sortir du cercle vicieux avec ton enfant ». Mais également dans l’épisode 13 : Penser à toi d’abord ne fait pas de toi une maman égoïste.

Le résultat à la clé de laisser perdurer ces 2 émotions dans ta vie : une vie qui perd de sa saveur, remplie de frustration et d’énervement

Le risque est de finir malheureuse.x, rongé.e entre culpabilité et sentiment de sacrifice.

Burn-out et dépression

Mais également de plonger dans une dépression (post-partum ou plus tardive), voir un burn-out.

Je te l’ai déjà partagé, mais je fais partie d’une lignée de femmes fortes et courageuses qui ont muselé leurs émotions et besoins. Gagnant à la clé des dépressions profondes!

Ma grand-mère maternelle à l’âge de 60 ans. Puis ma maman vers 50 ans. Et j’en ai reconnu les signes vers 34 ans.

Je venais alors d’être maman pour la seconde fois, d’une petite fille. C’est elle qui a été ma force pour briser ces chaînes. Je ne voulais pas être pour elle un modèle de sacrifice.

Ce que je prenais pour du courage et de la force chez ma maman et ma grand-mère n’est finalement que du sacrifice et de la résignation.

Alors merci Mamie et Maman pour cette leçon de vie que vous m’avez permis d’économiser. Merci ma fille de m’avoir donné cette motivation puissante.

À travers ce podcast et Mère…Credi, je souhaite te partager cette leçon de vie pour que tu n’aies pas à la vivre pour la retenir !

Exemple pour ton enfant

Parce que la question finale est bien celle-ci :

Quel modèle souhaites-tu être pour ton enfant ?

  • Celui du sacrifice et de la frustration ?
  • Ou bien celui où il est important de prendre soin de soi pour pouvoir ensuite, prendre soin des autres ?

Tu le vois, il n’est pas question d’assumer ces choix finalement, en serrant les dents.

Il est question d’accueillir ce que l’on ressent pour pouvoir traverser cette émotion.

Mais alors, concrètement, que répondre à ce genre de pique « Tu as voulu être parent, alors assume ! » ?

Comment réagir quand ce genre de pensée te traverse ?

La riposte pour (faire) changer de regard

logo où l'on change de paire de lunettes pour changer de regard sur la situation

Et bien comme toujours, je te propose de changer de regard.

Ou plus exactement d’ouvrir ton regard sur la réalité de la Parentalité !

Il faut un village

C’est tout d’abord se rappeler que les Êtres Humains sont des êtres tribaux. Nous avons toujours vécu en tribus, en clans.

C’est finalement assez récent dans l’Humanité que les parents se sont isolés des autres membres de la famille.

Même dans certaines cultures actuelles, la vie de famille est composée de plusieurs générations, comme c’est encore le cas en Asie où il n’est pas rare d’avoir 3 générations sous le même toit !

Le village de kirikou avec tous les habitants qui s'entraident

Il y a cette citation issue des tribus africaines qui est pourtant très vraie :

Il faut tout un village pour élever un enfant.

Or aujourd’hui, nous sommes tellement cloisonnés, que les enfants côtoient leurs parents, leurs camarades. Et beaucoup plus rarement les autres générations.

Les familles sont également souvent morcelées géographiquement, ce qui peut compliquer le soutien aux parents.

Et il faut dire que la crise sanitaire n’a pas vraiment arrangé les choses…

Mais la première chose que je souhaite t’apporter aujourd’hui, la première prise de conscience, c’est de te rappeler que tu n’as pas à être seule pour accompagner ton enfant.

Personne ne te demande de faire cela seul.e (ou en couple)!

Ce n’est pas un aveu de faiblesse ou d’échec que de chercher un relai pour t’épauler dans ta parentalité !

Prise de conscience du paradoxe de l’injonction de la Société

La 2ème prise de conscience que je souhaite t’apporter, c’est d’ouvrir les yeux sur ce qu’exige des parents la société actuelle. Et je dirai même plus spécifiquement des mamans…

La société dans laquelle nous évoluons nous demande à nous, en tant que femme, d’élever nos enfants, de les accompagner comme si nous n’avions pas de travail.

Et de l’autre, cette même société attend de nous également de travailler comme si nous n’avions pas d’enfant !

Je pense que tu me rejoins pour penser que cette équation est humainement impossible !

Et d’un autre côté, si tu regardes cette double injonction, il y est question d’enfant, de travail… Mais notre place à nous, elle est où?

Sommes-nous seulement sur terre pour travailler ou s’occuper des enfants ? Notre vie n’a-t-elle pas de sens, d’utilité en dehors de ces 2 rôles ?

Tu le vois, inconsciemment, entre les lignes, la société telle qu’elle est aujourd’hui ne nous laisse pas l’espace, la possibilité de penser à NOUS.

Ma conclusion, quand j’ai fait ce constat, a été de me dire : Purée, franchement, cette société n’a vraiment rien compris… Mais que puis-je y faire ? Rien…

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Faux!

Si le monde entier te persécute… Tu te dois de persécuter le monde !

Oui je suis une grande fan de Disney, tu auras peut-être reconnu une réplique du film le Roi Lion

Mais l’idée est là ! Le monde ne change pas de lui-même. Ce sont des personnes, comme toi, comme moi qui ensemble font évoluer les choses…

C’est d’ailleurs probablement une des raisons pour lesquelles tu t’es tournée vers la Parentalité Bienveillante ? Pour changer, à l’échelle de ton enfant la société de demain. Que ton enfant soit suffisamment empathique et respectueux pour devenir un adulte équilibré demain ?

Et bien c’est la même chose ici.

En refusant d’enjoliver la maternité, en refusant la quête de la perfection, en acceptant de vivre nos émotions, nous présentons un tout autre modèle pour notre enfant.

Nous mettons en avant l’authenticité au lieu de la perfection. Cette authenticité attire la compassion et l’entraide.

Tu permets également à d’autres parents qui se démènent toujours avec une vision idéalisée de la parentalité de ne pas se noyer dans la culpabilité, en se comparant.

3 clés pour riposter

Pour terminer cet épisode je souhaite te partager mes 3 clés pour riposter à une attaque mentale ou verbale du style « tu as voulu être mère alors assume maintenant! »

Fermer les écoutilles

  • 1er cas de figure :

Une personne ose te tenir ce genre de propos : Je te conseille de fermer les écoutilles pour ne pas te laisser contaminer par un sentiment de culpabilité.

La personne en face de toi est 100% dans le jugement et 0% dans l’empathie. Elle ne mérite donc pas ton attention.

Ce que cela signifie c’est que tes émotions lui sont désagréables, et c’est pour cela qu’elle te dit de telles affrosités : Elle souhaite te faire taire tes émotions pour ne pas l’atteindre.

Encore une fois, les mots des autres sont les maux des autres. Exprimer une émotion, un sentiment n’est pas se plaindre. C’est son interprétation et ça lui appartient. Cette personne n’est clairement pas à même de t’aider.

Si tu n’as personne autour de toi, surtout ne reste pas seule. Tu peux en parler à ton médecin, ou trouver du soutien dans des groupes de paroles entre parents. Et si tu n’en as pas près de chez toi, internet est pour cela une ressource sans fin. Tu trouveras facilement des groupes de discussion de soutien entre parents.

Après tout, on est tous dans le même bateau et nous traversons tous des moments plus difficiles. Mais le maître mot : Ferme les écoutilles et ne reste pas seul.e

  • Le 2ème cas

C’est au contraire quelqu’un qui est plein de bienveillance (et probablement de nostalgie) et te répond de profiter de ces moments, car un enfant grandit vite.

Bien évidemment et c’est gentil de sa part de chercher à te faire relativiser. Sauf que là, tout de suite, avec tes nuits hachées, les besoins permanents de ton enfant, tu es à bout.

Cette petite phrase a priori anodine et gentille réveille juste en toi le sentiment que tu te plains la bouche ouverte.

Oui, tu as la chance d’avoir un enfant.

Mais là, tout de suite, c’est juste un peu de compassion que tu aurais aimé recevoir.

Et c’est humain! Car nous n’aimons pas voir l’autre dans la peine et la souffrance. Si l’on a un tant soit peu d’empathie, nous ressentons cette peine. Alors, inconsciemment pour nous en protéger nous la minimisons chez l’autre.

Dans ce cas de figure, si la personne en face de toi est bienveillante, tu peux lui répondre que bien entendu tu sais que tu as de la chance d’avoir ton enfant, que tu l’aimes. Mais que ça ne change pas le fait qu’en ce moment, c’est particulièrement dur pour toi. Que tu ressens le besoin de souffler.

La clé ici est d’exprimer ton émotion et ton besoin. Afin que ton besoin soit entendu et accueilli. Tu n’attends pas de l’autre qu’il ait la solution à ta situation. Mais se sentir compris et écouté, c’est déjà un énorme soulagement !

Accepter ton imperfection

Ma 2ème clé est encore et toujours : Accepter ton imperfection. La voir comme une qualité.

Accepter d’être une maman ou un papa parfaitement imparfait.e c’est arrêter de se comparer à une chimère, la mère parfaite.

C’est être un modèle pour son enfant, dans ses propres échecs. Je t’en ai parlé notamment dans l’épisode 3 du podcast si tu désires aller plus loin sur le sujet.

Demander de l’aide !

Et ma 3ème clé c’est de demander de l’aide ou d’accepter celle qui t’est proposée !

Demander de l’aide autour de toi n’est pas un aveu de faiblesse ou d’échec. C’est au contraire une preuve de courage. Et encore une fois un puissant exemple autour de toi : Pour ton enfant, mais également pour les autres parents qui te côtoient !

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