octobre 2

Ce n’est pas lui qui décide ! La peur de l’enfant Roi

Temps de lecture : 6 minutes

Ce n’est pas lui qui décide ! La peur de l’enfant roi

J’aimerais décortiquer avec toi ce qui se cache derrière notre pensée « Ce n’est pas mon enfant qui décide ». Cette pensée est très souvent symptomatique de notre peur de l’enfant roi…

Cette petite phrase (ou pensée réflexe) que nous avons quand notre enfant nous tient tête et que l’on tient mordicus notre position…

Tu as alors peut-être peur que ton enfant ne devienne un enfant roi, cet enfant tyran qui te mène par le bout du nez ! Le sentiment qu’il te fait toujours passer dans des trous de souris.

Tu ne supportes plus que ton enfant conteste systématiquement les règles, qu’il ne supporte aucune frustration…

Ce qui est décuplé quand c’est un tiers qui le relève devant toi : que ce soit des proches ou l’environnement de ton enfant comme les professeurs ou la personne qui le garde.

J’aimerais t’accompagner aujourd’hui dans la prise de conscience de ce que cette pensée traduit de toi et chez ton enfant. Mais également, te faire réaliser que penser ainsi te conduit à une relation diamétralement opposée à celle que tu souhaites construire avec ton enfant.

Nous verrons donc dans la dernière partie de l’épisode quel changement de regard je te propose d’adopter pour te permettre d’avancer un peu plus vers la relation de coopération que tu souhaites avec ton enfant…

Prêt.e ? Alors c’est parti!

enfant roi : La mince frontière entre laxisme et bienveillance

Je souhaite débuter cet épisode par un bref rappel de la différence entre laxisme et bienveillance.

C’est un sujet que j’ai déjà abordé dans un article sur le site : Ni sévère ni laxiste : Pourquoi choisir la Parentalité Consciente.

Peut-être as-tu lu, entendu, que les enfants rois, les enfants tyrans sont des enfants issus de l’essor de l’éducation dite « positive » ou « bienveillante » qui aboutit à l’écoute inconditionnelle de l’enfant. (*Je fais le choix de te proposer le lien d’un article qui remet en question ces dires, car je ne souhaite pas donner plus de visibilité à ce courant de pensée que je trouve dangereux. Mais la référence y est présente si tu es curieux.se)

Ce sont donc des enfants à qui aucune limite n’est imposée…

Et bien, en lisant et entendant ceci je me dis qu’il y a encore du chemin pour anéantir les fausses croyances, la peur du changement et enfin le changement de paradigme (ce dont j’ai un peu parlé dans l’épisode 9 du podcast, en abordant la fausse croyance qui consiste à penser que les enfants élevés dans la Bienveillance respecteraient moins les règles que les autres…)!

Bien évidemment que les enfants ont besoin d’un cadre, de règles. Et c’est même le tout premier pilier d’une éducation bienveillante !

Mais un cadre éducatif et des règles ne signifient pas pour autant qu’elles doivent être arbitraires et non expliquées…

C’est là toute la différence avec une éducation dite « autoritaire ».

Les 3 types d'éducation Parentalité consciente autoritaire ou laxiste

Si tu me suis et m’écoutes, tu sais que je suis partisane de l’écoute des besoins de chacun.

Il n’est pas question de nier et refouler les besoins de ton enfant… Ni les tiens !

La difficulté et complexité réside dans le fait de trouver le compromis.

Encore faut-il se mettre dans une position où l’on est prêt à le rechercher….

Maintenant que ce petit point est fait entre laxisme, autorité et bienveillance, entrons dans le vif du sujet.

Ce que penser « Ce n’est pas lui qui décide » traduit

Quand ton enfant te tient tête, refuse ta règle, cette peur de l’enfant roi peut te traverser et te conduire à tenir ta position ferme : Ce n’est pas lui qui décide dans cette maison…

En réalité, il s’agit d’une bataille d’Ego inconsciente entre toi et ton enfant : Les ego de chacun cherchent à nous protéger de ne pas perdre la face.

Cela traduit ta peur d’être dominée par ton enfant

Et cela est d’autant plus marqué chez nous l’adulte, qu’en face nous avons un enfant !

Notre Ego nous pousse à ne pas courber l’échine devant un petit être plus petit, plus fragile et moins expérimenté que nous !

Après tout, nous sommes les adultes, les sachants. Nous savons mieux que notre enfant.

Mais peut-être le devines-tu entre ces lignes…

En réagissant ainsi, nous nous mettons dans une position de pleins pouvoirs, du sachant sur l’ignorant.

Tu le comprends, ici nous entrons donc dans un rapport de domination avec notre enfant. La supériorité de l’adulte sur l’enfant.

D’autre part, cela laisse sous-entendre que l’adulte est omniscient, qu’il sait tout sur tout. La domination par la connaissance ultime.

Sauf que je pense que si tu m’écoutes et adhères au principe du podcast qui s’appelle « S’élever en même temps que son enfant », nous sommes sur la même longueur d’onde concernant le fait que nous ne savons pas tout et avons tout autant à apprendre de nos enfants que ce que nous leur apportons !

Cette peur de l’enfant roi, ou de penser que ce n’est pas à ton enfant de décider cache finalement ta peur de te sentir toi même dominée par ton enfant.

Un renversement des rôles…

Oui mes références datent!
Mais je suis « vieille » et j’assume 😆

Mais tu verras que ce que je te propose n’est finalement pas un renversement ou un maintien des rôles… Il s’agit plutôt un équilibrage !

(Ce sera pour la dernière partie de l’article).

A ce stade, je souhaite surtout te faire prendre conscience de ta peur inconsciente derrière cette pensée. Car comme je te le répète et le dis aux parents que j’accompagne en coaching, on ne peut changer que ce dont on a conscience. C’est donc le 1er pas nécessaire….

Cela laisse entendre à ton enfant que tu le domines

Le 2ème effet kisscool de cette petite phrase que tu dis peut-être à voix haute à ton enfant, c’est que justement, tu insistes pour que ton enfant comprenne bien que ce n’est pas lui qui décide, que ce n’est pas lui qui a le pouvoir dans la relation…. Mais toi !

La conséquence directe, c’est de faire basculer votre relation dans un rapport domination/soumission.

Exactement l’opposé de ce que finalement tu recherches, toi qui souhaites la cohésion familiale et la coopération.

En répétant à ton enfant que ce n’est pas lui qui décide, tu lui notifies entre les lignes que c’est toi.

C’est l’illustration parfaite de ce petit mantra que je t’ai déjà partagé :

Les mots des autres sont les maux des autres…

citation les mots des autres sont les maux des autres

En notifiant à ton enfant que ce n’est pas lui qui décide, que c’est toi qui domines la situation, tes MOTS lui expriment parfaitement tes MAUX : Ta peur d’être dominé.e par lui !

Les conséquences de penser « ce n’est pas lui qui décide »

Tu l’as sans doute compris, il n’y a rien de très constructif pour votre relation de te mettre dans une position où tu crains de ne pas avoir le pouvoir…

En pensant ainsi, ta posture, ton comportement avec ton enfant change subtilement, mais clairement : Tout dans ton langage non verbal notifie à ton enfant que c’est toi le patron.

Et cela a 2 potentielles conséquences selon moi :

La négation des besoins de ton enfant

La première, c’est l’effet immédiat : La rigidité de ta position (physique et dans tes dires) montre ton inflexibilité. Tu ne changeras pas d’avis, de position sur la question.

Ce qui a pour effet immédiat la négation des besoins de ton enfant.

Aucune écoute n’est alors possible, ni empathie pour ton enfant.

Cette peur de te sentir dominée par lui te rend imperméable à ses besoins, à ses émotions.

La rupture de la communication

Et c’est ainsi que le 2ème effet se produit par voie de conséquence : La rupture de communication entre vous.

Chacun campe sur ses positions, la colère gronde, les ressentiments et l’incompréhension mutuelle enflent…

Tout cela à cause d’une peur, de la rigidité qui en a découlé…

Je te propose donc de déconstruire tout cela, pour tenter de voir tout cela sous un autre angle !

Cet angle qui te permettra de rester à l’écoute de tes besoins, mais également celui de ton enfant !

Le changement de regard que je te propose d’opérer pour ne plus penser « Ce n’est pas lui qui décide » et éviter le piège de l’enfant roi

Tu te souviens, dans la 2ème partie, je te parlais de la peur du renversement des rôles : où celui qui décide n’est pas l’adulte, mais l’enfant.

Je t’ai évoqué le fait de ne pas chercher à maintenir les rôles dans leur position initiale. A savoir l’adulte qui fixe les règles pour l’enfant.

Mais je te parlais de rechercher plutôt l’équilibrage des rôles.

Et si personne ne décidait pour l’autre ?

logo où l'on change de paire de lunettes pour changer de regard sur la situation

Ce que j’entends par équilibrage, c’est d’adopter une posture dans laquelle tu considères ton enfant comme ton égal.

Tu comprends là ce qui est essentiel : Ta posture, ton comportement avec ton enfant.

C’est lui qui va faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

C’est ta façon d’être avec ton enfant qui va montrer la direction : La peur d’être dominée et donc en réponse, la domination de ton enfant. Ou bien une posture qui reflète ta façon de penser : ton enfant est ton égal. Personne ne décide pour l’autre, les 2 voix ont toutes autant d’importance...

Ma proposition : La Co-construction ou compromis

Là, tu dois te dire : C’est bien gentil Maude, mais on ne vit pas dans un monde de Bisounours !

Il y a bien des moments où c’est moi l’adulte, la ou le responsable.

Et tu as raison!

Comme toujours, je ne te demande pas de prendre pour argent comptant ce que je te partage.

Pour ma part, mon cadre éducatif est très clair et je te le partage :

Tout ce qui touche de près ou de loin à la sécurité est NON Né-GO-CIA-BLE.

Mais ce n’est pas parce que cela n’est pas négociable qu’il ne faut pas prendre le temps d’expliquer le pourquoi.

En expliquant le pourquoi de ta règle à ton enfant, tu te donnes déjà tous les moyens qu’il adhère à ta règle. S’il ne la comprend pas, je t’encourage à prendre le temps de discuter avec ton enfant pour comprendre ce qu’il ne comprend pas, afin de lui apporter tous les éléments de réponse qui lui permettront de s’approprier la règle.

Maintenant que cet aparté est fait, revenons-en à l’élément principal :

Personne ne décide pour l’autre...

Mais il faut quand même bien quelques règles, même quand cela ne concerne pas la sécurité.

Et bien, je te propose la co-construction comme alternative au choix imposé par toi ou par ton enfant.

C’est cela l’équilibrage. C’est un peu la démocratie au sein de la famille : chacun a voix au chapitre !

Et pour cela, rien de plus simple !

Encore et toujours, partir d’une discussion entre les besoins de ton enfant et les tiens, pour pouvoir ensuite trouver un compromis qui satisfait tout le monde !

C’est sans doute le point le plus difficile, car ce n’est pas spécialement dans nos habitudes de parler de nos besoins, de nos émotions…

Mais je t’assure que plus tu adopteras ce réflexe, plus ce sera évident pour toi et ça deviendra même un nouveau réflexe!

La magie du développement personnel par la déconstruction et reconstruction d’automatismes.

Si tu souhaites que je fasse un épisode spécial pour t’aider à acquérir ce réflexe de construction déconstruction d’automatisme afin de savoir échanger sur vos besoins pour trouver un compromis, n’hésite pas à me le dire et je ferai un épisode dédié au sujet !

Les bénéfices de cette approche

Cette recherche de compromis est selon moi le meilleur moyen de contrer cette peur de l’enfant roi, de l’enfant tyrannique qui impose sa volonté.

Car il n’y a plus aucune volonté à imposer ni de ton côté, ni de celui de ton enfant, car le compromis trouvé convient à tout le monde !

Tes besoins, tes émotions, mais également celles et ceux de ton enfant sont entendus, considérés, écoutés. Et satisfait dans une certaine mesure, qui lui convient.

C’est un maillon de plus dans la construction de votre relation de coopération !

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