avril 16

Sommeil de l’enfant et survie des parents

Temps de lecture : 8 minutes

Sommeil de l’enfant et survie des parents

Le sommeil de l’enfant… Un sujet que je n’ai pas abordé en 4 ans d’existence du site, car je suis toujours en train d’apprendre !

Notamment avec Crapopoulos qui a 3 ans ½ au moment où j’écris cet article !

Et pourtant, je me dis que j’ai quand même probablement 2 – 3 petits trucs à te partager, car j’ai pas mal évolué grâce à mes enfants !

On parle du sommeil des bébés, mais quid des enfants plus grands ?

Et surtout, je me rends compte que s’il y a beaucoup de matière, de livres, de sujets qui traitent du sommeil chez le nourrisson, les bébés, cela devient nettement plus rare quand on parle d’enfants plus âgés…

À penser que si mon enfant a des problèmes de sommeil à 3 ans, c’est que j’ai raté le coche, j’ai raté un truc avec lui.

Et bim, le retour de la Culpabilité parentale ! 

(Jamais très loin celle-là!)

Si c’est le sommeil des bébés qui t’intéresse, je suis navrée de te décevoir, je ne vais pas en parler… Mais reste, si tu le souhaites, car tu verras, ton enfant va vite grandir et peut être que mes 2 ou 3 pistes pourront te servir…

Les transitions : Des moments critiques chez l’enfant

Pourquoi le sommeil est-il si problématique chez les enfants ?

Pourquoi cet équilibre peut-il être si facilement perturbé ?

Et bien, je te propose de considérer le sommeil, l’endormissement de ton enfant pour ce qu’il est :

Une phase de transition.

La transition entre une phase d’éveil, où le système est opérationnel et alerte aux moindres changements.

Et la phase de sommeil qui est une phase où le corps est vulnérable, sans défense, en veille…

endormissement est une phase de transition entre l'éveil et le sommeil c'est un moment critique pour ton enfant

Nous gardons encore en nous tous les automatismes qui ont permis à l’Homme de survivre à ses prédateurs : un système d’hypervigilance…

Sauf lorsque nous dormons !

C’est un moment de grande vulnérabilité, un fort sentiment d’insécurité s’empare du cerveau

Raison pour laquelle, entre autres, ton enfant a du mal à accepter d’aller dormir !

C’est une phase de transition, tout comme peut l’être le dépôt à la crèche, nounou, école.

Il y a une perte de ses repères, temporaires certes, mais suffisants pour générer de l’inquiétude…

Et à ce titre, cette transition génère du stress et donc la réticence de ton enfant à aller se coucher…

Mon expérience du sommeil : 3 enfants, 3 expériences différentes

Tu le sais, je te l’ai déjà répété : Un enfant ne fait pas l’autre. Et c’est également vrai en ce qui concerne le sommeil !

Bébé, aucun problème de sommeil, les ennuis démarrent vers 3 ans.

Tu vas me détester, mais avec Chocapic, mon premier enfant, je n’ai pas réellement su ce qu’étaient les problèmes d’endormissement…

Non, je n’ai pas eu un nourrisson qui dormait 8h dès le retour de la maternité, j’ai connu moi aussi les nuits entrecoupées.

Mais pour ce qui était de l’endormissement, il a vite su prendre son train du sommeil…

Je me souviens même qu’à 7-8 mois il me signait dodo, réclamant que je le mette au lit !

Histoire que tu ne me détestes pas complètement, sache que la contrepartie, c’est que c’était un petit coq : Réveil au clairon à 6h, 6h30 en cas de grasses matinées, et certaines journées de grandes formes, debout dès 5h30…

Voilà : Si l’endormissement n’a jamais été un souci avec Chocapic, on a connu le début des galères entre 3 et 4 ans.

Ça a commencé par la peur d’être seul. Le sentiment de perdre son temps en dormant. De la jalousie vis-à-vis de notre soirée où nous regardions la télé… Puis s’est mêlée à cela la peur des monstres, de la mort, etc.

C’est devenu très compliqué alors que nous avions l’habitude que ce soit si simple… Dur la chute !

Enfant du type oiseau de nuit : pas fatigué au moment du coucher

Contrairement à son frère, Choupinette ne nous a jamais vendu du rêve !

Avec elle, il fallait marcher de long et en travers dans la chambre, en la berçant. Car restés assis en câlin, très peu pour elle !

Autant te dire que ça faisait nos 10 000 pas de la journée facilement ! Avec la contrainte de marcher dans une chambre mansardée, de nuit… Je ne compte plus le nombre de fois où l’on s’est cogné, jurant au passage et donc ruinant l’endormissement en cours !

Jusqu’à 3-4 ans, elle ne s’endormait jamais avant 21h30-22h… Quand ce n’était pas plus tard! J’étais folle d’inquiétude vis-à-vis de son manque de sommeil !

Sommeil en cours de consolidation, j’apprends de mes expériences passées

Pour Crapopoulos, nous avons beaucoup appris de nos 2 grands. On a donc déconstruit beaucoup de nos croyances vis-à-vis des enfants et du sommeil, ce qui  nous a permis d’être au plus près de ses besoins et des nôtres…

C’est avec lui que nous avons manqué le moins de sommeil, et pourtant ce n’est pas un enfant qui s’endort facilement !

Les déconstructions nécessaires des croyances autour du sommeil de l’enfant

Ce que je te propose à travers cet épisode, c’est de potentielles déconstructions de croyances que tu peux avoir concernant le sommeil de ton enfant et qui ruinent tes nuits, ton repos…

Dans la dernière partie de l’article, je te proposerai des pistes à explorer, selon ce qui te parle.

Mon but ? Te permettre de survivre en limitant ton manque de sommeil à cause des problèmes d’endormissement de ton enfant !

Croyance N°1 du sommeil de l’enfant : Un enfant doit dormir dans sa chambre

La toute première croyance que je souhaite aborder avec toi concernant le sommeil de ton enfant, c’est celle de penser que ton enfant doit dormir dans sa chambre, son lit.

Et je suis celle qui clamait haut et fort, enceinte de son premier enfant :

“Pas question que mon enfant empiète sur notre espace de couple. Chacun sa chambre, c’est bon pour tous !”

Sauf que je te le dis :

À m’entêter dans cette voix-là je me suis complètement cramée, j’ai sacrifié mon sommeil et mon repos pour des convictions sans fondement

tombe où repose ton sommeil de parent quand tu accordes de l'importance à des croyances sur le sommeil de l'enfant

Ce qui m’a mené aux portes du burnout maternel et de la violence envers mes enfants comme je te l’ai partagé dans l’épisode 0 du podcast.

En fait, cette croyance a pour racine notre peur de ne plus avoir d’espace vital, de vie privée et intime. Que notre enfant nous accapare complètement, jour et nuit.

Si cela peut effectivement être le cas avec un nourrisson qui est 100% dépendant d’un parent, cela est de moins en moins le cas au fur et à mesure que l’enfant grandit.

dormir avec ton enfant est la démonstration que tu es là pour lui

Ouvrir la porte de sa chambre ou la couette de son lit ne signifie pas s’oublier et se donner corps et âme à son enfant !

Pour moi, cela signifie démontrer à mon enfant que je suis présente en cas de besoin.

Qu’il peut compter sur moi.

Que je suis là.

Régression de sommeil

Si je reviens à cette énorme régression de Chocapic, c’est ce qui a été la solution pour le rassurer.

Pendant quelques semaines, nous lui avons permis de, non seulement s’endormir dans notre chambre (nous le transvasions au moment de notre coucher) mais également de le rassurer sur le fait qu’il pouvait nous rejoindre au milieu de la nuit s’il avait besoin.

Aujourd’hui encore, à presque 9 ans, dans notre rituel du coucher il me demande “comme d’habitude” ? Ce qui signifie entre nous : “En cas de besoin, je peux venir vous rejoindre, sans avoir besoin de me justifier.”

Je compte sur les doigts d’une seule main les fois où il a mis à exécution sa demande en 5 ans… souvent quand il était malade finalement !

Ces simples mots suffisent à le rassurer.

Car il sait que nous n’allons pas le renvoyer dans son lit, grognant de sommeil s’il vient nous voir ! Mais au contraire, nous allons sortir le matelas d’appoint de sous notre lit pour l’accueillir.

Transition pour les enfants en cododo

C’est également la solution que nous avons adoptée pour faire une transition en douceur de notre choix de cododo avec Crapopoulos.

S’il dormait bébé en lit cododo dans notre chambre, nous avons progressivement introduit son lit, sa chambre.

Tout d’abord pendant les siestes.

Puis pour les endormissements (il nous rejoignait de lui-même la nuit).

Et enfin les nuits complètes.

Encore aujourd’hui, savoir qu’il peut nous rejoindre le rassure et l’aide à s’endormir dans sa chambre.

Croyance N°2 sur le sommeil : Un enfant doit s’endormir seul (sinon comment apprendra-t-il à le faire ?)

Une autre croyance est celle concernant le fait que ton enfant doit s’endormir seul.

La peur qui se cache derrière est finalement celle de penser que tu seras son esclave à tout jamais, enchainée à son lit, attendant qu’il daigne s’endormir.

S’il n’apprend pas à s’endormir seul maintenant, quand le fera-t-il ?

Il faut bien qu’il en ait l’occasion…

Et bien si cette peur te titille, je voudrais te rappeler le pouvoir du sentiment de sécurité :

De la même façon que, peut-être, tu es convaincue du pouvoir du maternage proximal pour donner confiance en soi à ton enfant, l’accompagner dans le sommeil est à mes yeux le meilleur moyen de lui procurer un sentiment de sécurité intérieure, qui va venir éteindre ses signaux d’alarme préhistoriques vis-à-vis du sommeil!

L’accompagner dans le sommeil, que ce soit en restant près de lui dans sa chambre, ou en partageant une chambre familiale, c’est permettre à ton enfant, quand il sera prêt et rechargé en confiance de s’endormir sans ton aide, sans ta présence.

L’accompagner aujourd’hui ne signifie pas qu’il aura besoin de toi toute sa vie pour s’endormir !

C’est un investissement de ton temps pour les années à venir…

cochon tirelire symbolisant que d'accompagner ton enfant dans le sommeil est un investissement de ton temps pour sa sécurité intérieure

Croyance N°4 sur le sommeil de l’enfant : Même s’il n’est pas fatigué, il doit se coucher

Dernière croyance que je vais aborder aujourd’hui : Celle que l’heure prime sur la fatigue de ton enfant pour se coucher…

Moi la première je me suis débattue longtemps avec cette croyance!

Quand je voyais ma fille de 4 ans, ne pas s’endormir avant 22h alors que le lendemain elle allait à l’école, j’étais folle d’inquiétude… qui se traduisait en colère devant elle !

Autant te dire que moi, inquiète, en colère contre ma fille qui ne s’endormait pas alors que c’était une heure déjà avancée… On était loin des conditions idéales pour s’endormir !!

Notre erreur, en tant que parent est de faire plus confiance en l’horloge qu’en notre enfant !

C’est le meilleur moyen pour devenir aveugle et sourd aux besoins de ton enfant !

S’il y a bien une chose sur laquelle tous les “experts” du sommeil s’accorde, que ce soit pour les adultes ou les enfants, le principal est d’aller se coucher quand les signes de fatigue sont bien présents.

Sans quoi, bye bye le train du sommeil… 

Dans le cas de coucher un enfant qui n’est pas fatigué… autant dire que tu dois t’attendre à rester sur le quai un moment en attendant le départ !

Bref, coucher ton enfant pas fatigué, c’est décider de se compliquer la tâche !

squelette du parent qui attend le train du sommeil de son enfant qui n'est pas fatigué

Enfant de type oiseau de nuit

Si je te partage ce qui a sauvé les endormissements de Choupinette, c’est finalement exactement cela : Ecouter son besoin de sommeil !

La coucher à 20h alors qu’elle était en pleine forme (forte en plus de sa sieste à l’école!) c’était de l’utopie chaque soir…

Du moment où nous avons arrêté de regarder l’horloge, nous étions finalement moins stressés. Donc mieux disposés à l’accompagner dans ses réels besoins.

Encore un exemple, s’il en faut un, que nos pensées influent sur nos émotions et donc notre comportement comme je te l’ai présenté dans l’épisode 37.

C’est également la clé de voûte de la formation “s’élever en même temps que son enfant”

Revoir tes pensées, émotions, pour créer un réel changement dans ta façon d’être avec ton enfant. C’est pour cela que j’allie le développement personnel à la Parentalité Bienveillante dans la formation.

Le 2ème élément qui nous a aidés à sortir du cercle vicieux de l’endormissement pour Choupinette a été de lui faire confiance et de la responsabiliser.

Je t’en ai déjà parlé dans l’épisode 16 concernant l’autonomie des enfants.

Nous lui demandions de rester calme dans sa chambre, idéalement dans son lit, avec pour seule lumière sa guirlande lumineuse : suffisante pour lire, mais assez tamisée pour envoyer le signal qu’il est l’heure de penser à dormir.

enfant qui s'endort avec la lumière allumée et tamisée d'une guirlande lumineuse

Elle avait une collection de livres à disposition, pour les feuilleter tranquillement.

Honnêtement, nous ne savions pas à quelle heure elle finissait par s’endormir.

Mais procéder ainsi nous a permis de pacifier nos relations, sortir de l’ambiance négative à l’heure du coucher.

Il y a eu quelques jours d’adaptation où elle était fatiguée le matin au réveil. Mais en lui faisant confiance, elle a vite su s’adapter.

Depuis nous n’avons plus jamais eu de soucis… (Elle aura 7 ans d’ici 2 semaines au moment de la rédaction de cet article)

Les pistes que je te propose d’explorer pour améliorer le sommeil de ton enfant

Je t’ai déjà donné quelques pistes au travers de mon partage d’expérience… Mais si je devais résumer, ce serait : Lâcher prise !

Lâcher prise sur le sommeil de ton enfant !

Chambre parentale avec une option familiale

La première solution de lâcher prise consiste à considérer la possibilité que la chambre parentale puisse (re)devenir une chambre familiale au besoin.

Pourquoi ne pas envisager le cododo ?

Que ce soit en dormant dans ton lit (s’il est suffisamment grand), un lit collé au tien ou bien un matelas par terre ?

Le but c’est vraiment la survie parentale : Le sommeil est crucial et précieux.

J’ai découvert le cododo par obligation à la naissance de Choupinette (pas de chambre disponible et celle de Chocapic trop petite pour tous les 2)… Et bien finalement, c’est ce qui m’a sauvé !

À la naissance de Crapopoulos, on n’a pas hésité un seul instant pour installer son lit dans notre chambre !

Si j’avais fait ce travail de déconstruction plus tôt, je me serais épargné 2 ans de nuits hachées !

Aujourd’hui, avec 3 enfants de quasi 9-7 et 4 ans, nous avons toujours un matelas 120*60 qui est sous le lit, prêt à être dégainé en cas de besoin.

Il est encore courant que l’un de nos enfants s’endorme dans notre lit (avant que mon mari ne procède au transfert)… souvent Choupinette dont la chambre est très exposée au vent, qui la gêne pour s’endormir…

Le lâcher-prise nous a permis de retrouver une qualité de sommeil !

Faire confiance à ton enfant concernant son sommeil

La 2ème piste serait de faire confiance à ton enfant et ses besoins. Arrête de regarder l’heure du coucher. Responsabilise ton enfant sur son heure d’endormissement.

Montre-lui que tu lui fais confiance et le laisses s’endormir quand il en ressentira le besoin. La règle pouvant d’être calme dans sa chambre pour respecter les autres…

Je te le répète, c’est un des ingrédients du succès avec Choupinette !

Le sommeil : cohérence du parent entre ce que tu demandes à ton enfant et ce que tu fais

La dernière piste va sans doute venir te chatouiller un peu plus…

Et c’est mon plus grand challenge personnel !

Si tu souhaites que ton enfant écoute son besoin et aille se coucher quand il en a besoin, le meilleur moyen de le lui faire comprendre c’est de lui montrer…

Donc ma question est la suivante :

  • Et toi, lorsque tu es fatiguée, comment réagis-tu ?
  • Est-ce que tu écoutes ton corps et files dans les draps, et éteindre la lumière ?
  • Ou bien, est-ce que, comme moi, tu te bats contre toi-même pour avoir une soirée à tout prix ? Et tu te larves devant la télé ou un bon livre, même si tout ton corps te supplie au repos ?

C’est mon gros point faible. Je veux avoir le sentiment d’avoir une soirée, donc ne pas me coucher avec les poules (en l’occurrence mes enfants!).

Sauf que cela a un prix : Mon manque de sommeil et donc ma patience diminuée pour le lendemain…

Autant te dire : ma dette de sommeil fait plus de pages que le roman que je tente de lire quand je suis fatiguée !!

Bref, ma piste, c’est encore et toujours t’encourager à plus de congruence :

Nos enfants font ce qu’ils voient, pas ce qu’on leur dit…

Si ton enfant te voit fatigué.e mais ne pas te coucher, tu comprends aisément pourquoi il peut lui aussi avoir le sentiment que dormir est une perte de temps…

Conclusion concernant le sommeil de ton enfant : Souplesse et Adaptativité !

Voilà ce que je peux te partager aujourd’hui concernant le sommeil de ton enfant et comment assurer ta survie…

Lâcher prise, accepter la souplesse et t’adapter aux réels besoins de ton enfant…

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