Cadre Bienveillant : Comment dire “non” en disant “oui” à ton enfant ?
📑 Sommaire
Dire trop de “oui”, pas assez de “non” à ton enfant… Une des plus grandes craintes lorsque l’on fait du hors piste en parentalité et s’aventure vers la Bienveillance, c’est de sombrer sans s’en rendre compte vers le laxisme.
Or la différence fondamentale réside dans le fait que la parentalité bienveillante fixe un cadre éducatif, avec des règles, des limites. Qui est importante pour l’enfant, car sécurisant.
Oui, mais comment fixer un cadre, des règles sans pour autant créer un sentiment d’oppression à grands coups de “Non” quand ton enfant tente une échappée et teste les limites fixées ?
Si le “Non” est important, car délimite ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas, en abuser peut au contraire te ramener dans le camp de l’autorité et de la domination que tu as essayé d’éviter en choisissant une parentalité plus à l’écoute, respectueuse et positive pour ton enfant…
Alors, concrètement comment faire pour conjuguer cadre éducatif et bienveillance ?
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C’est une histoire d’équilibre et dans cet épisode je t’apprends à savoir doser tes “Non” pour fixer ce cadre éducatif bienveillant auquel tu aspires avec ton enfant…
Dire Non à ton enfant est important
Dans l’épisode 11, j’ai abordé l’importance de savoir dire NON à ton enfant, et comment le faire..
Si tu veux creuser la question, je t’invite à écouter l’épisode.
“Non” pour apprendre les limites
Mais pour résumer une partie de cet épisode, je dirais qu’il est important de savoir dire “NON” à ton enfant afin de te respecter toi : Tes besoins, et donc sortir du sacrifice.
Ce qui montre par l’exemple à ton enfant qu’il a lui aussi le droit de dire NON pour se faire respecter des autres.
Dire “non” c’est justement poser des limites à ton enfant, fixer un cadre éducatif qui lui permet de grandir en sécurité, se construire pour savoir-vivre avec les autres. C’est en cela que ce point est essentiel dans la différenciation avec le laxisme.
C’est aussi un des éléments centraux dans la différence avec une parentalité plus autoritaire, traditionnelle : Les règles, le cadre éducatif ne sont pas arbitraires ou subis. Il est co-construit avec ton enfant. Tout n’est pas interdit, refusé…
Le revers de la médaille du “NON”
Car si le “NON” est utile pour ton enfant, il peut aussi être ressenti comme oppressant, dominateur si tu en abuses.
Et soyons francs : en tant que parents, nous avons souvent tendance à abuser du NON.
Et c’est là que ton enfant peur se sentir oppressé et dominé… Et donc en conséquence, se rebeller et s’opposer.
Dire NON à ton enfant est donc nécessaire, mais trouver un équilibre l’est tout autant !
Comment fixer un cadre éducatif sans dire “non” à ton enfant ?
Alors, comment trouver un équilibre tout en garantissant un cadre éducatif à ton enfant ?
Cela revient à pouvoir dire “non” sans dire “non” !
Dire “non” à ton enfant en disant “oui”
Et bien, la solution réside dans le fait de dire “oui” à ton enfant.
Mais sans dire oui à tout !
Tu es bien avancée avec ça ^^
Dire “oui” suivi d’une condition
En fait, le secret pour dire oui tout en disant non à ton enfant est de formuler ta phrase de manière positive (tu te souviens… le cerveau n’entend pas les négations, je t’encourage donc souvent à tourner tes formulations de manière positive comme dans l’article sur mes astuces pour éviter les crises en magasin … et bien c’est exactement la même chose ici.)
C’est de formuler ton refus, ton “non” de manière positive et donc qui devient un “oui”
Pour cela, le secret est de répondre “Oui” et de continuer avec la condition, le cas de figure, dans lequel tu accepterais sa demande
“Oui, quand (…)”
“Oui, si tu veux, dès que (…)”
Exemples concrets où j’évite le “non” tout en posant mon cadre éducatif
Histoire d’être concrète, je te partage 2 cas de figure de mon quotidien, récent que j’ai eu avec mes enfants.
Exemple N°1 : Mon enfant veut un morceau de pain
Pour te planter le décor et que tu puisses potentiellement faire un parallèle avec ce que tu vis, toi, avec ton enfant :
Je rentre de la boulangerie, il est 11h30, je suis en voiture avec Crapopoulos.
Il me demande pendant que je conduis un morceau de pain.
En soi, je sais que j’accèderai à sa demande, car nous allons manger plus tard que d’habitude, le temps de récupérer sa sœur à son activité extrascolaire.
Sauf que je suis en train de conduire et que je ne peux pas le faire.
J’aurais pu lui répondre NON et je suis à peu près sûr qu’entre le “NON” et l’hypoglycémie qui pointe son bout du nez, j’aurai eu le droit à une explosion de sa part…
J’ai alors simplement répondu :
“Oui, je te donne un morceau de pain dès que nous sommes arrivés à la maison”.
Le simple fait de dire “Oui”, mon fils se sent entendu, son besoin pris en compte. Certes, ce n’est pas immédiat dans la satisfaction du besoin : manger du pain. Mais le besoin a été entendu, accueilli. Cela suffit à le faire patienter.
Alors, oui, honnêtement, il a réitéré 2 fois sa demande sur le trajet qui dure 5 minutes, mais la 2ème fois j’ai répété mon oui avec la condition. Et à sa 3ème demande, je lui ai simplement retourné la question “Tu veux du pain, je comprends. Quand est-ce que tu en auras ?”
Il a 3 ans ½ et est à l’âge où la plupart de la répétition de ses questions n’est pas des questions, mais des recherches de confirmation. Retourner la question est une bonne manière pour toi de ne pas perdre patience devant la répétition, et répond aussi à son besoin d’exercice de compréhension de la situation…
Exemple N°2 : Mon enfant veut regarder la télé
Un autre grand classique chez moi : la négociation pour obtenir un temps d’écran.
Comme je te l’ai expliqué dans l’épisode 38, nos règles concernant les écrans sont assez souples :
- Pas d’écran quand il y a école le lendemain.
- Tolérance pour les mardi et vendredi, mais qui ne sont pas systématiques.
- Et un peu d’écrans les mercredi et week-end.
Cela n’empêche pas mes enfants de demander quelques fois… On ne sait jamais, sur un malentendu !
Mes enfants peuvent donc me demander de l’écran dans 2 cas de figure : soit c’est un jour où ils ont le droit et ils veulent savoir à quel moment de la journée ils pourront regarder la télé.
Ou alors c’est un jour où ce n’est pas prévu et ils tentent leur chance !
Dans les 2 cas, je préfère ici encore répondre par un “Oui”, en rappelant les conditions que nous avons fixées tous ensemble :
- “Oui, dès que les devoirs sont faits.”
- “Oui, quand vous êtes tous en pyjamas”
- “Oui, quand les chambres seront rangées, les jeux remis à leurs places”
- “Oui, mercredi comme prévu, tu auras droit à Pat Patrouille” (la passion du moment de Crapopoulos !)
Même si ma réponse apportée ne leur convient pas toujours : Parce que c’est tout de suite qu’ils veulent pouvoir jouer à leur jeu vidéo ou regarder leur dessin animé…
Le “oui” permet d’entendre le besoin et de l’accueillir.
Accueillir ne signifie pas systématiquement satisfaire !
Ce n’est donc pas un “oui” hyper permissif. Mais un “oui” qui rappelle la règle dans quel cas cela est possible.
Si cela ne convient pas totalement à la demande, le refus déguisé est finalement plus doux, et ouvert : je ne ferme pas la porte à la demande.
J’explique dans quelle configuration cela est possible…
Conclusion : Changement de regard sur la formulation de ton “Non”
En conclusion de cet article, je t’invite finalement à imaginer une autre façon de rappeler les règles à ton enfant.
Penser à une formulation positive, ouverte, plutôt que de refuser sa demande, lui dire “NON”.
Pour cela tu peux réfléchir, avant de répondre à ton enfant, dans quel cas de figure tu peux accepter sa demande.
Utilise la formulation “oui, quand (…)” ou bien “oui, dès que (…)”
Tu le vois, c’est finalement encore une fois un changement de regard sur la réponse que tu peux apporter à ton enfant !
Comme toute déconstruction d’automatisme pour en créer un nouveau, cela te demandera un peu de temps.
Au début, tu devras consciemment te demander “comment répondre “oui” à sa demande ?”, “Dans quelles conditions est-ce que j’accepterais ?”.
Tu peux commencer en travaillant a posteriori sur une demande de ton enfant :
- Quelle a été sa dernière demande que tu as refusée ?
- Comment aurais-tu pu lui dire oui ?
Et puis, à force, cela deviendra un nouvel automatisme. Ton langage prendra ce nouveau réflexe, et cela deviendra inconscient !