avril 15

Comment parler de la mort avec ton enfant

Temps de lecture : 5 minutes

Comment parler de la mort avec ton enfant

Oui, ce n’est pas l’article ni l’épisode de podcast le plus gai que j’ai préparé…

Et pourtant il me semble nécessaire car la mort fait partie du grand cercle de la vie et ton enfant y sera confronté tôt ou tard… que ce soit par un proche, une connaissance ou un animal de compagnie…

Je te partage dans cet épisode et ce résumé écrit mes quelques pistes et astuces.

A quel âge parler de la mort avec un enfant

En grandissant les enfants cherchent à comprendre le monde qui les entoure. Et s’ils ne sont pas directement confrontés à la mort par la perte d’un proche ou d’un animal, les questions autour de la mort arrivent généralement vers les 4 – 5 ans.

Il n’y a donc pas réellement d’âge pour parler de la mort avec ton enfant. Tu peux simplement mentionner cette étape de la vie au détour d’une scène de la vie quotidienne : une plante qui a séché, un bourdon ou autre insecte trouvé mort.

Le plus simple n’est pas d’expliquer la mort à ton enfant mais plutôt de répondre aux questions qu’il te posera quand il en ressentira le besoin. En répondant aux questions sans les devancer, tu es ainsi sûre de ne pas lui donner des explications qu’il n’est pas encore prêt à recevoir.

Parler de la mort avec ton enfant : Ce qu’il faut éviter à tout prix !

A éviter : Cacher la vérité

Je t’en ai déjà parlé dans plusieurs épisodes : je pense, entre autres, l’épisode 22 où je te parle du concept du « placard aux émotions » mais aussi dans l’épisode 27 où je t’explique en quoi cela est nocif pour toi ET pour ton enfant de dire « ça va bien » quand ce n’est pas le cas.

Ne pas dire la vérité à ton enfant sur ton état émotionnel, sur ce que tu vis, traverses est la pire chose qui soit : C’est oublier que 80% de notre communication est non verbale !

En gros, même si tu ne dis pas à ton enfant que tu es triste, que tu as peur, tout dans ton comportement le traduira et ton enfant saura que quelque chose ne va pas… Donc ce n’est pas le « protéger », car il percevra, de manière inconsciente, que quelque chose cloche…

Sans entrer dans les détails, tu peux (et je te le recommande +++) d’expliquer à ton enfant que tu te sens triste, que tu as peur (si un proche est malade ou a eu un accident). Tu peux dire les choses très simplement à ton enfant. Au moins il ne se sentira pas exclu de ce que tu vis, et son imagination n’aura pas à prendre le relais pour combler les potentiels trous….

Euphémismes et Métaphores autour de la mort : A oublier !

Les euphémismes et métaphores autour de la mort sont des pièges dans lequel nous avons trop facilement tendance à tomber :

« Il est parti »

« Elle est montée au paradis »

« Il dort pour toujours »

« Elle n’est plus là »

ce qu'il faut éviter de dire à un enfant en parlant de la mort

Je vais être franche : Tous ces euphémismes et métaphores n’ont qu’un seul but : Ne pas faire souffrir celui qui les prononce !

Ce n’est pas nos enfants que l’on protège avec des expressions toutes mignonnes. C’est nous même. Nous nous protégeons de la dureté des mots, de la dureté de la vérité : La personne ou l’animal est mort. Décédé.

Car le problème réside que nos enfants comprennent les choses au premier degré. C’est à dire que même « grands » ils vont comprendre les mots pour leur sens premier : partir, dormir.

De quoi créer des angoisses futures et inconscientes liées au sommeil ou à la séparation.

Alors je te propose de prendre un peu sur nous et de leur éviter ce genre de potentielles confusion ! N’ayons pas peur du mot « mort ». C’est le terme juste et nos enfants ont le droit de l’entendre.

Comment aider ton enfant à comprendre le concept de la mort ?

Dès lors que tu t’affranchies des métaphores et euphémismes liés à la mort, tu peux simplement expliquer à ton enfant ce qu’est la mort : Un état perpétuel, dès lors que le coeur cesse de battre.

Mourir c’est pour toujours.

Garde en tête de seulement répondre aux questions de ton enfant. Ainsi, tu es sûre de ne lui donner que des informations dont il est capable d’assimiler et d’entendre.

Si tu n’as pas la réponse, tu peux le lui dire simplement « je ne sais pas, je vais me renseigner ».

Si ton enfant te questionne sur ce qui se passe après la mort, tu peux lui expliquer que personne ne sait réellement. Certaines personnes aiment penser qu’il y a un paradis. D’autres que l’on se réincarne. Ou encore que notre corps revient à l’état de poussière pour participer au cercle de la vie. Que chacun est libre de croire, imaginer et penser ce qu’il souhaite.

Les 4 étapes pour parler de la mort avec les enfants

Etape 1 : Expliquer la mort en restant factuel et concret

C’est exactement ce que je t’ai décrit un peu plus haut : Oublie les euphémismes et les métaphores, explique que le coeur a cessé de battre (vieillesse, maladie en la nommant pour éviter toute confusion, etc.)

Etape 2 : Permettre à ton enfant de vivre leur expérience complète face à la mort

J’ai personnellement fait le choix de permettre à mes enfants de vivre cette expérience comme bon leur semble.

Je leur ai expliqué en quoi consistait le funérarium : voir le corps de la personne inerte, morte, avant la mise dans le cercueil. Je leur donne les informations pour leur permettre de se faire leur avis et choisir ou non de voir une dernière fois le corps de la personne.

De même, j’ai expliqué à mes enfants en quoi consistait la cérémonie funéraire, l’enterrement ou la crémation.

Toujours dans le but de les préparer, leur expliquer que cela pouvait être impressionnant et leur laisser le choix d’assister ou non.

Je pense qu’il est important de permettre aux enfants de faire leurs propres choix. Sans rien imposer. Dans un sens ou dans l’autre.

Pour être honnête, cela vient de ma propre expérience où il m’a été refusé de voir une dernière fois mon grand père, quand j’avais 10 ans. C’est un regret que j’ai eu, et ai encore aujourd’hui. C’est, avec le recul, ce qui m’a conduit à proposer, expliquer et respecter le choix de mes enfants.

A titre indicatif, mes enfants ont exprimé leurs souhaits de voir le corps de leur arrière grand père quand ils avaient 7 et 5 ans respectivement. Crapopoulos n’avait alors que 2 ans, donc pas en mesure de comprendre. Il a simplement « assisté » à la cérémonie (en fait il jouait dans l’église, ce qui a apporté un peu de vie à ce moment 🥰).

Etape 3 : Accompagner ton enfant dans son processus de deuil

Quand tu parles de la mort avec ton enfant, la perte de la personne, de l’animal, est très douloureuse. Il manque quelqu’un. Il est alors important à mes yeux de faire un lien avec le présent. La continuité.

après la mort restent les souvenirs : se servir des photos comme support

Et ce qu’il subsiste après la perte d’un être cher, ce sont les souvenirs…

J’ai pris l’habitude, lorsque nous perdions un proche, de rechercher des photos. Pour moi, me permettre de me remémorer les souvenirs. Mais aussi pour mes enfants. Car souvent ils étaient trop jeunes pour ce souvenir de tous les moments passés avec la personne disparue.

Alors prendre le temps de leur montrer les photos est un véritable bonbon pour le coeur.

Du passé qu’il n’est plus on peut alors se raccrocher aux souvenirs et les chérir. Car eux sont immortels dans notre coeur.

J’ai donc créé des petits albums photos sur mon téléphone (merci google photo!) pour rassembler ces souvenirs et les avoir à disposition pendant la cérémonie. Mais aussi dans les jours qui suivent.

Un peu à la manière du café que l’on prend à la suite d’une cérémonie. Ce sont souvent des moments précieux où l’on se retrouve tous ensemble à partager les souvenirs que nous avons de la personne disparue.

Et bien cela est une étape essentielle dans le processus de deuil. Pour toi, mais aussi pour ton enfant !

Etape 4 : Accueillir les émotions de ton enfant face à la mort dans le futur

La dernière étape est souvent la moins automatique.

Adulte, nous avançons doucement mais surement, jour après jour dans notre processus de deuil.

Ton enfant progresse d’une toute autre manière !

Le deuil de l’enfant est beaucoup plus saccadé. Ce n’est pas un processus linéaire dans le temps.

Grâce à la capacité des enfants de passer du cop à l’âne en un claquement de doigts, ton enfant peut retrouver sa joie de vivre quelques minutes après l’annonce du décès d’un proche.

Le problème, c’est l’effet ricochet. Qui sera d’autant plus accentué que ton enfant sera jeune.

Pour te donner un exemple : Crapopoulos a donc perdu son arrière grand père à l’âge de 2 ans. Vers 4 ans, il a commencé à se mettre à pleurer sans raison, d’un gros chagrin inconsolable. En l’interrogeant, il nous parlait qu’il était triste car « Papy Loulou (surnom de mon grand père) est mort ».

Cela lui revient par moment, sans prévenir. Il avance ainsi de manière entrecoupée dans son deuil.

C’est donc à nous, parents, adultes, d’accueillir ses émotions telles qu’il les vit. Ne pas minimiser en répondant « mais ça fait longtemps ». Car pour ton enfant, son deuil est maintenant !

C’est déroutant pour nous les adultes. Il faut donc en avoir conscience pour être en mesure d’accompagner nos enfants dans ce processus de deuil…

Les livres que je te recommande pour parler de la mort avec ton enfant

Pour terminer cet article, je te partage 5 livres pour te servir de support de discussion avec ton enfant, autour de la mort :

Si on parlait de la Mort de Catherine Dolto

La Mort de la collection Mes P’tits Pourquoi

La Vie, la Mort de la collection Mes P’tites Questions

J’attends Mamy de Séverine Vidal

Mon coup de coeur : Tu vivras dans nos coeurs pour toujours

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