“Oui, ça va” : Pourquoi cette réponse automatique est nocive ?
📑 Sommaire
Tu la connais cette petite question que l’on te pose lorsque tu rencontres quelqu’un, que tu arrives au bureau, chez des amis, à la maison :
Salut, comment vas-tu ?
Cette question automatique, qui suit presque automatiquement un salut, un bonjour.
Comme une formule de politesse.
Tellement automatique que certains n’attendent même pas la réponse…
Tu veux aider ton enfant à retrouver son calme + rapidement ?
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Et que réponds-tu en général de façon tout aussi automatique ?
Je ne risque pas grand-chose à parier quelque chose du style :
“Bien, merci et toi ?”
L’équivalent à mon “Oui, ça va” de mon titre d’article !
Réponse qui sort de notre bouche sans avoir été réfléchie, pensée.
Un “oui” de politesse en quelque sorte…
Alors que franchement, ce n’est pas vraiment ce que nous ressentons au fond de nous.
- Car on peut se sentir fatigué.e, à cause des nuits écourtées car on a succombé à la dernière série du moment et on s’est dit une fois (de trop) “encore rien qu’un épisode”.
- Ou bien, notre enfant a fait un cauchemar / une poussée dentaire / été malade.
- On peut aussi avoir des préoccupations de santé, de famille, de travail, de couple…
La liste est très longue…
Alors je ne crois pas que l’on soit en mesure de répondre “oui”, réellement, à cette question aussi souvent que nous le prétendons dans nos réponses !
Mais alors pourquoi est-ce que l’on prétend que ça va finalement ?
Et surtout, tu dois te demander pourquoi j’en fais un article ?
Parce que, contrairement à ce que tu peux penser, je souhaite te montrer que c’est finalement un problème !!
Pourquoi dit-on “oui, ça va” alors que l’on pense “Non” ?
Pour se montrer “positive” ou “positif”
La première raison qui me vient à l’esprit, et probablement toi aussi (?) c’est que nous préférons montrer de nous une version optimiste.
Montrer l’image d’une personne positive, et non pas quelqu’un de négatif qui se plaint en permanence !
Et c’est un peu dans l’ère du moment : penser positif pour attirer le positif. La loi de l’attraction par la fameuse pensée positive.
Même si je suis complètement en phase avec cette pensée, là où cela devient dangereux selon moi, c’est lorsque cela devient une injonction : Je dois être positive pour que ma vie le devienne.
Sauf que la vie n’est pas une perpétuelle montée vers le bonheur.
La vie c’est des montagnes russes, c’est Space Moutain ! ! On monte très haut, ça descend très bas, il y a des phases de plateau où c’est pépère, tranquille… et ça recommence !
Alors, si voir le positif est une bonne habitude, cela doit avant tout être corrélé, en lien avec ce que l’on ressent. Pas une injonction permanente !
Parce qu’on ne souhaite pas embêter les autres avec nos soucis
Le pendant, selon moi, à vouloir être positif, qui est une autre raison de répondre que tu vas bien alors que ce n’est pas nécessairement le cas, c’est dans le but d’être agréable pour les autres !
Tu préfères garder pour toi tes préoccupations, tes soucis et ton état émotionnel afin de préserver la personne en face de toi de tes tracas.
Tu la protèges d’une éventuelle contamination émotionnelle, de l’embarrasser avec tes soucis.
Et agis ainsi par souci du bien-être de l’autre…
Un comble quand on réalise qu’en réagissant ainsi on ne prend pas soin de soi même, et que le bien-être de l’autre passe avant le nôtre !
Parce que l’on ne souhaite pas étaler notre vie
Une autre raison qui nous pousse à répondre que nous allons bien même si ce n’est pas le cas, c’est que nous souhaitons justement ne pas étaler notre vie aux autres : Par pudeur ou par méfiance de la personne en face de nous.
Car il faut admettre que dire ce que l’on ressent au fond de soi, c’est finalement se mettre à nu devant l’autre. C’est une grande preuve de vulnérabilité, et il est normal de ne pas le faire devant n’importe qui. Cela demande un haut niveau de sécurité avec l’autre, de confiance. Pour partager notre intimité.
Donc il est tout à fait naturel de ne pas partager avec tout le monde les raisons de notre ressenti réel.
Mais ce n’est pas pour autant qu’il faille se mentir à soi-même en prétextant que tu vas bien !
Il y a une grande différence entre répondre à la question “comment vas tu” et expliquer le pourquoi tu es dans cet état émotionnel !
C’est exactement ce que je vais t’expliquer dans la suite de l’épisode 🙂
Parce que c’est la réponse attendue !
Je pense que très souvent nous répondons un “ça va bien, merci”, car dans le fond nous savons que c’est la réponse attendue en face.
La question est tellement ancrée dans nos habitudes, une forme de politesse, que nous ne nous autorisons pas de sortir de cet automatisme.
C’est la seule option que nous percevons comme acceptable par l’autre.
Une réponse différente pourrait être perçue comme dérangeante, déplacée, inappropriée.
Alors, nous restons dans le droit chemin, de ce que l’on attend de nous… Et on nie ce que l’on ressent en adoptant le comportement et la réponse attendue !
Pourquoi répondre “Oui, ça va” est nocif ?
En conclusion, je pense que tu comprends où je veux en venir :
Lorsque nous répondons que nous allons bien alors que ce n’est pas exactement la vérité, nous nous mentons finalement à nous-mêmes en plus des autres !
“Oui, ça va” est toxique pour toi
La négation de tes propres émotions : Tu te mens à toi même
“Oui, ça va” est une réponse automatique issue d’un conditionnement pour refouler ou cacher les émotions désagréables.
Tu ne dis pas la vérité concernant ton état émotionnel à la personne en face de toi, mais pire, tu te le caches également à toi-même !
Même si tu sais que tu ne te sens pas bien, dire “oui, ça va, je vais bien” alors que c’est faux est un mensonge que tu te dis à toi-même.
Car en disant “oui” alors que tout ton être ressent “non”, c’est comme si tu disais, l’espace d’un instant, le temps de la parole, à ton corps : La ferme. Ta gueule.
Je suis désolée d’être vulgaire, mais pour ton TOI profond, c’est avec cette violence qu’il ressent cette négation de lui-même, même si tu n’en as naturellement pas conscience.
Car c’est un exercice bien rodé, depuis des années. Sans doute depuis ta plus jeune enfance :
C’est le parfait exemple quotidien où nous nions nos émotions.
Un refoulement journalier, parfois même plusieurs fois par jour au fur et à mesure que tu croises des collègues, des clients, des voisins, etc.
L’exact opposé de ce que je souhaite t’aider à faire avec mon guide gratuit “la Boussole des émotions”, pour t’aider à accueillir à vivre et accompagner tes émotions, et celles de ton enfant.
Comprends-tu qu’à travers cette simple petite phrase “Oui, ça va, je vais bien” alors que c’est faux, tu sapes quotidiennement et à de multiples reprises, tes efforts pour développer ton intelligence émotionnelle et l’accompagnement de ton enfant dans ses émotions ?
Tu comprends pourquoi cet épisode me tient à cœur.
C’est un petit pas de plus, en direction de TOI. Une meilleure connaissance, compréhension de toi. De ce que tu vis, de tes émotions. Qui deviendra un entraînement quotidien et multiple à l’accueil des émotions : pour toi, mais aussi pour ton enfant (car je sais que ce levier-là est un puissant moteur dans ton changement… Car c’est exactement celui-ci qui m’a fait voir cette prise de conscience !!)
Déconnexion de ton instinct, de ton TOI profond
Si je pousse mon raisonnement encore un peu plus loin, je considère, que le fait de nier nos ressentis, émotions, a pour conséquence une déconnexion entre notre tête et notre corps. Une déconnexion à notre instinct profond.
Parce que, lorsque tu mens concernant ton état émotionnel interne, que tu nies tes ressentis corporels (bouffée d’angoisse, corps tendu, peut être migraine, cou ou dos bloqué, ou simplement sensation de stress), c’est comme si tu apprenais à ton corps qu’il a tort de ressentir tout cela. Car l’espace d’un instant tu dis que tu vas bien alors que ton corps te dit l’exact contraire.
Tu apprends ainsi à ton corps à ne plus se fier à ses sensations. A déconnecter cette liaison qui semble défaillante car malgré les signes physiques tu dis que tu vas bien !
Encore une fois, un apprentissage quotidien, multiple pour apprendre à ne plus se fier à ton corps, à ton instinct !!
Et tu en arrives à être complètement déconnectée de ton propre instinct, de ton corps et de ton TOI profond.
Tu ne perçois les signaux que trop tardivement quand ton corps ne te parle plus mais au contraire hurle et se déchaîne : migraine, corps bloqué et douloureux.
Pour te donner mon exemple, j’ai mis des années à faire le lien entre mes migraines et les signaux de fatigue de mon corps.
J’ai longtemps cru que j’étais migraineuse. Alors que pas du tout!
C’est simplement que j’étais tellement déconnectée de mon instinct et de mon corps que je ne recevais son message que lorsqu’il arrivait à des extrêmes. Il devait être en train de hurler à la mort !
Aujourd’hui j’ai repéré une étape précédente (et je suis sûre qu’il y en a bien d’autres, je réapprends un peu plus tous les jours).
L’étape d’avant, quand mon corps tire une sonnette d’alarme concernant mon niveau de fatigue, c’est une sensation de froid persistante et extrême.
A savoir, je suis frileuse de base. Mais là je te parle d’une sensation de froid où mon gilet (qui me sert en surcouche, c’est à dire je suis habillée normalement, avec un pull mais malgré cela j’ai souvent froid donc l’enfile par dessus) ET mon plaid ne suffisent pas à me permettre de me sentir bien. Pas chaude. juste bien, sans sensation de froid.
Maintenant j’ai identifié que lorsque j’arrive à ce stade, je DOIS prendre soin de moi et me reposer sous peine d’une migraine carabinée de 48h/72h !
C’est cela que j’appelle écouter son corps, se reconnecter à lui.
C’est comprendre et décrypter ses signaux, son langage.
Si tu te mens en répondant que tu vas bien alors que ce n’est pas nécessairement le cas, tu te déconnectes un peu plus chaque jour, à chaque mensonge, de toi, de ton corps, de ton instinct…
Confusion entre ton masque social et ton TOI
Comme je te le partageais au début de l’épisode, une des raisons qui te poussent à répondre que tu vas bien alors que ce n’est pas toujours le cas, c’est par convention sociale.
Peut-être que la personne que tu as en face de toi a une certaine autorité, importance sociale, qui fait que tu ne te permets pas de dire la vérité.
Alors tu endosses un masque “socialement acceptable”.
C’est ce que j’ai découvert sur le compte d’Elodie Crepel sous le nom de faux-self.
C’est un masque social, afin de pouvoir se travestir et correspondre à ce que l’on attend de nous.
Dans ce cas ci c’est de ne pas faire de vague et de ne pas embêter les autres avec nos “états d’âme”….
Le hic, c’est lorsque ce masque devient notre visage de tous les jours.
Lorsque tu ne sais plus si tu le portes ou non. Que tu le confonds avec qui tu es TOI. Au fond de toi.
Mes proches le savent, j’ai toujours parlé de “mon masque” pour me protéger des autres… (instinctivement car je n’avais alors aucune notion de développement personnel).
Je me revois même, le conseiller à une amie, d’adopter un masque pour moins souffrir. Nous étions alors en terminal, au lycée… Ma Tintin, si tu passes par là, tu sais de quoi je parle… Et ce que je t’ai conseillé ce jour-là était un faux bon conseil, sache-le !
Le hic, c’est que mon masque était tellement présent en moi que j’étais un peu comme Jim Carrey dans The Mask… Il me collait à la peau et ne parvenait plus à le retirer, à le distinguer de qui j’étais réellement !
Si cela peut éventuellement être utile dans de rares et précises occasions, le masque peut être une solution à double tranchant et se retourner contre toi !
Alors j’aimerais te poser ces questions :
- Sais-tu faire la distinction de quand tu portes ton masque social ou non ?
- Es-tu vraiment TOI ?
Si la réponse est non à l’un de ces questions, c’est une piste à explorer pour te permettre de te sentir un peu plus alignée. Si tu souhaites aller plus loin, tu peux me contacter pour en discuter lors d’un appel découverte pour savoir si mon accompagnement peut t’aider….
J’espère que ce que je viens de te partager te permet de prendre conscience que répondre “oui, ça va, je vais bien” de façon automatique peut être toxique pour toi… Et t’encouragera à revoir cet automatisme…
“Oui, ça va” est toxique pour ton enfant
Si tu n’es pas encore complètement convaincue, laisse-moi te le présenter encore sous un autre angle.
Si tu ne le fais pas pour toi-même, sans doute, reconsidéreras-tu la question si cela impacte ton enfant !
Modèle de comment accompagner et vivre ses émotions
Tu le sais, je te parle souvent (et c’est le but de ce podcast et de ce site) que pour agir sur ton enfant, le plus sûr moyen et efficace sur le long terme, est d’incarner toi-même ce changement.
Pour la simple et bonne raison que les enfants ne font pas ce qu’on leur dit (ça se saurait et mon métier n’aurait pas lieu d’être!).
Mais les enfants font ce qu’ils voient.
Ils apprennent par mimétisme.
Si ton enfant te voit, que tu n’as pas l’air bien, qu’il s’inquiète pour toi et te demande “ça va, maman ?” Quel est ton réflexe ?
Je suis prête à parier que tu souhaites le rassurer. Et pour cela que fais-tu ?
Tu lui réponds “oui, ça va mon cœur, ne t’inquiète pas!”
Et bim, le piège se referme !
Tu te mens, tu lui mens. Tu lui montres qu’il est mieux de garder pour soi son état émotionnel. Qu’on ne parle pas de ses émotions quand elles sont désagréables, afin de “protéger” l’autre…
Sauf que ton enfant n’est pas dupe.
Comme je l’ai mentionné dans l’épisode 3, les enfants sont des êtres bruts d’instinct, des mammifères dans le sens noble du terme. Ils savent aussi bien décrypter le langage verbal que le non verbal. Ils perçoivent ce langage non verbal que tu ne te sens pas bien, que quelque chose te préoccupe.
Mais comme tu le nies à ton enfant, il va alors apprendre à éteindre cet instinct. Car en lui répondant que tu vas bien, tu lui notifies qu’il se trompe dans ce qu’il croit décrypter. Il va alors apprendre, à partir de cette expérience, et corriger son radar.
A tort. Cela va modifier son radar émotionnel, son empathie naturelle.
Autre conséquence, ton enfant va apprendre par mimétisme à faire de même. A adopter ce comportement, cette façon de faire. Adopter ce masque social… Et donc apprendre à se couper de son instinct, de lui-même, apprendre à nier et refouler ses émotions…
L’exact opposé de ce que tu recherches finalement non ?
La finalité ? C’est le risque que, lorsque tu demandes à ton enfant comment il va, il te réponde par automatisme “oui, ça va”, pour te rassurer, pour ne pas t’inquiéter. Et toi, potentiellement passer à côté de quelque chose….
Mais pas de panique, j’arrive bientôt à mes propositions à mettre en place pour corriger le tir et abandonner ce réflexe pour un autre plus utile !
“Oui, ça va” est toxique pour la société
La permission donnée aux autres d’être EUX-MÊMES en ta présence
Mon dernier argument, pour te faire prendre conscience que répondre par automatisme “oui ça va” alors que ce n’est pas le cas peut être nocif, c’est qu’en acceptant de montrer qui tu es, tes ressentis, tu permets de changer cet automatisme à une plus grande échelle.
Un changement c’est comme une avalanche. Au départ ce n’est qu’un peu de neige qui s’accumule. Et puis cela en emporte encore plus sur son passage, entraînant les autres dans son sillon.
Et bien, en t’autorisant à dire comment tu te sens réellement, tu permets aux autres qui te côtoient de laisser tomber le masque en ta présence. Tu leur permets d’être eux-mêmes en face de toi.
C’est une permission donnée aux autres d’exprimer à leur tour comment eux, ils se sentent.
Te voir oser dire comment tu te sens réellement, et non pas un “oui ça va” conventionnel, c’est montrer aux autres qu’ils peuvent également le faire et qu’ils sont en sécurité avec toi pour l’exprimer. C’est un démonstration de ton empathie, qui suscite la sécurité de l’autre. Car il sera écouté, accueilli. Tu sors de l’automatisme de la simple politesse.
Plus nous nous permettrons de le faire, plus nous serons nombreux, plus la convention sociale pourra changer…
On commence ensemble, toi et moi, et nos enfants, le début de cette avalanche ?
Par quoi remplacer le “Oui, ça va” automatique ?
Si tu m’as suivi jusqu’ici, tu es probablement d’accord en partie avec ce que je te propose.
Mais alors, comment faire concrètement ?
C’est ce que nous allons voir maintenant.
Apprendre à te respecter TOI d’abord
Le premier pas, après le déclic de la prise de conscience de la toxicité de cette réponse automatique, c’est de ne plus chercher à être “agréable” pour les autres.
Mais l’être pour soi.
Cela signifie te respecter toi, tes besoins, tes émotions avant tout. Avant les autres.
C’est finalement apprendre à être honnête avec toi-même.
Cela signifie t’interroger sur ton état émotionnel avant que quelqu’un ne te pose la question.
Comment faire quand on te pose la question ?
Mais alors que répondre quand on te pose la question “salut, ça va ?”
A mon sens, il y a 2 cas de figure.
- Soit tu te sens en sécurité devant ton interlocuteur et tu peux lui partager comment tu te sens.
- Soit tu ne te sens pas en sécurité et tu as besoin, dans une certaine mesure, de ton masque social.
Je vais détailler ces 2 cas.
Mais avant toute chose, j’aimerais éclaircir un point :
La différence entre partager son état émotionnel et les raisons de cet état
Partager ton ressenti ne signifie pas t’étendre sur les raisons de ton état émotionnel. Cela peut être très (trop) personnel. Tu n’as pas besoin de rentrer dans les détails.
Mais partager à l’autre ton état émotionnel, c’est un peu comme si tu lui fournissais le mode d’emploi te concernant pour aujourd’hui.
Exemple
Imagine : Si tu es salariée, tu ne vas pas aller dire à ton/ta chef.fe, tes collègues que ton couple traverse une épreuve. Cela te regarde toi, et ton ou ta conjoint. Mais forcément, cela a pourtant des répercussions sur ta concentration, ton efficacité, ton envie et ta motivation du jour.
Alors, expliquer que tu as des difficultés personnelles, que tu ne te sens pas dans un bon jour, permettra à celles et ceux qui travaillent avec toi qu’aujourd’hui, tu ne seras pas à venir enquiquiner. Peut-être même, cela pourrait générer de l’empathie et de l’indulgence dans ton travail du jour.
Conclusion
Tu le vois, ce que je veux dire c’est que tu n’as pas besoin de rentrer dans les détails de ta vie privée qui ne regarde que toi. Mais le fait d’être honnête envers toi et avec les autres, leurs permettent également de s’adapter à ton état émotionnel, s’ils le souhaitent et le peuvent. Ils connaissent ton mode d’emploi d’aujourd’hui.
C’est une des clés dans la communication !
A défaut d’exprimer ton besoin, faire connaître ton état émotionnel permet à l’autre de s’adapter en conséquence et ainsi d’éviter des boulettes involontaires.
Tu lui donnes la carte où se placent les mines antipersonnel et lui permet de visualiser le chemin sécure !
Donc, partager ton état émotionnel cela ne signifie pas nécessairement partager à l’autre les raisons de ton état émotionnel.
Tu te sens en sécurité pour partager ce que tu vis
Si la personne qui est en face de toi est une personne de confiance, ou tout du moins où tu te sens apte de partager tes ressentis réel, tu peux alors le faire très simplement.
“Je me sens fatiguée aujourd’hui, je te remercie de ta sollicitude. Je sais que si j’en ressens le besoin, je pourrais venir t’en parler. Merci d’être là pour moi.”
“Je me sens triste car j’ai appris une mauvaise nouvelle. Cela fait partie de la vie avec ses hauts et ses bas. Demain est un autre jour! Merci beaucoup, je sais que je peux compter sur toi si j’ai besoin d’aide ou de parler.”
La liste peut être très longue, ce ne sont que quelques exemples.
Si tu souhaites aller plus loin, je te conseille mon guide gratuit “la boussole des émotions” où je te partage en bonus une liste de suggestions sur comment tu te sens, et tes besoins.
Car très souvent, on se rend alors compte que l’on manque peut être de vocabulaire pour exprimer comment on se sent réellement… L’intelligence émotionnelle c’est cela aussi : Enrichir son vocabulaire émotionnel !
Si tu te sens en sécurité avec la personne en face de toi, si elle te montre de la sollicitude, de l’intérêt pour toi et que tu souhaites pouvoir être écoutée, tu engages ainsi une vraie discussion, communication avec l’autre.
Tu passes d’une phrase automatique de politesse à un vrai échange. Une relation sociale un peu plus profonde et authentique peut ainsi se créer… C’est ainsi que de vraies et belles amitiés peuvent apparaître!
Tu préfères garder pour toi les raisons de ton ressenti
Dans le cas où la personne en face de toi ne t’inspire pas la confiance et la sécurité émotionnelle pour exprimer vraiment ce que tu ressens. Qu’au contraire, tu envisages le masque social, tu peux, pour autant, rester honnête avec toi-même.
Masque social ne signifie pas devoir se cacher et se mentir (contrairement à ce que j’ai longtemps cru!)
Exemples
- Si un collègue, un voisin, une amie te demande comment tu vas mais tu ne te sens pas assez en sécurité pour entrer dans un échange, tu peux simplement lui répondre comment tu te sens, en ajoutant une petite phrase dans le style :
“Aujourd’hui je ne suis pas au meilleur de ta forme, mais je ne souhaite pas en parler. J’ai besoin de digérer ce que je ressens. Merci en tout cas de te soucier de moi”.
Cela envoie le message à l’autre de tes ressentis. Pas des raisons personnelles. Le message est clair: tu ne désires pas aller plus loin. Mais tu remercies la personne de sa question (même si c’était de la politesse !)
- S’il s’agit de ton enfant qui te pose la question et que tu ne souhaites pas entrer dans les détails, tu peux lui dire simplement la vérité, le rassurer, tout en disant la vérité !
“C’est vrai, tu es observateur / observatrice. Je me sens triste aujourd’hui. Cela arrive à tout le monde tu vois! A moi aussi. J’ai besoin de prendre un peu soin de moi, du temps pour moi pour me recharger. Cela ira mieux après. Comme toi, j’ai besoin de temps pour accueillir et écouter mes émotions.”
Si ton enfant te demande comment il peut t’aider, tu peux lui suggérer de te faire un câlin afin de te recharger en amour.
Tu peux aussi lui parler de ce qui compose ta trousse de sécurité émotionnelle pour qu’il sache quoi faire pour t’aider à te recharger : Lancer une playliste de musique, te laisser seule un moment, etc.
La trousse de secours émotionnelle est quelque chose que j’évoque également un peu dans mon guide la boussole des émotions et je t’y partage d’autres exemples.
Pour te partager mon vécu : Maintenant mes enfants me font régulièrement des câlins pour me recharger quand ils voient que ma batterie commence à clignoter, ou mettent notre playliste quand l’ambiance est électrique et prête à exploser ! Ils apprennent de et avec nous !
- Autre exemple, si tu rencontres ton N+2 et qu’il te demande par automatisme et politesse comment tu vas, tu peux tout à fait lui répondre quelque chose dans le même style :
“Merci de vous soucier de mon bien être. Je vais globalement bien. Heureux.se de vous voir aujourd’hui.”
Dans ce cas de figure précis, je concède qu’il est difficile de répondre clairement “non, ça ne va pas”. Mais le “globalement” permet de t’envoyer le message personnel que tu sais que quelque chose ne va pas. Ce n’est pas un “oui” franc et massif.
Si ton supérieur relève cette distinction (et donc, fait preuve d’empathie et de sollicitude), tu peux le rassurer sur le fait que tu ne souhaites pas en parler plus, que tu t’en occupes et que tu iras mieux.
Si c’est une question de pure politesse, il ne relèvera pas la différence. Et c’est ok. Mais toi, tu ne t’auras pas menti à toi-même. Tu te seras respectée, tu n’auras pas nié tes ressentis.
Tu le vois, finalement, exprimer ce que l’on ressent vraiment n’est pas compliqué en soi.
Ce qui est le plus dur, c’est de changer l’automatisme. C’est de te reconnecter à toi, tes ressentis, ton corps, pour savoir comment tu te sens. Sans qu’un tiers ne te pose la question !
Encore une fois, c’est un changement qui ne se fera pas du premier coup. Mais un petit pas après l’autre !
Comment faire quand tu vois ton enfant te répondre par automatisme ?
Si tu vois que ton enfant ne semble pas aller bien mais qu’il te répond le contraire avec un “oui, ça va” automatique, tu peux l’inviter à prendre le temps de réfléchir pour te répondre.
Lui rappeler qu’avant toute chose il doit se respecter et donc ne pas se mentir à lui-même (pas besoin d’insister sur le fait qu’il ne doit pas TE mentir. Ce qui est important ici, c’est surtout que son moteur de motivation et d’implication ne soit lié qu’à lui. Pas pour faire plaisir à maman ou à papa. Mais pour se respecter lui-même en ne se mentant pas à lui-même.)
De la même façon que tu n’as pas toi, envie de partager avec les autres les raisons de ton état émotionnel, tu peux dire à ton enfant qu’il a le droit de ne pas vouloir donner ses raisons. Mais qu’il doit être honnête avec lui-même si quelque chose ne va pas.
Qu’il peut alors simplement te dire qu’il ne va pas bien et qu’il ne souhaite pas t’en parler.
C’est dur en tant que parent de ne pas réagir, car notre instinct de protection est surpuissant. Et pourtant, il est important et primordial pour la qualité de la relation avec ton enfant que tu lui laisses cette liberté, cet espace.
Tu peux alors simplement lui rappeler que s’il souhaite en parler plus tard , ou un autre jour, tu es disponible et toujours là pour lui, s’il le souhaite.
Cette liberté, c’est le meilleur gage de la confiance qu’il peut avoir pour toi!
Pour te partager ma propre expérience je pense que les ¾ des fois où mes enfants m’avouent ne pas aller bien, ils me répondent ne pas être disposés à m’en parler. Mais dans les heures qui suivent, ils reviennent vers moi, prêts à s’ouvrir et à en parler !
Si cet article t’a plus, te parle, je t’invite à le partager autour de toi, via les réseaux sociaux par exemple. Cela pourra aider d’autres parents, et ainsi augmenter la vitesse de notre avalanche d’empathie et réalité émotionnelle !