Tu t’es déjà demandé : « Comment parler à mon enfant sans le blesser ? »
Peut être pas avec ces mots, mais tu as sans doute déjà pris conscience que les mots ont un poids…
Peut être as-tu déjà entendu parler de communication non violente, au travers du livre “les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)”…
Car oui : nos mots ont du poids.
Ils peuvent blesser, humilier, faire honte.
Ou, au contraire, apaiser, relier, renforcer la confiance.
Aujourd’hui, j’ai envie de t’emmener avec moi pour réfléchir à cette question si importante : nos mots peuvent être des murs entre notre enfant et nous.
Ou bien des ponts qui nous permettent de nous relier.
Et si on choisissait ensemble comment les utiliser pour construire le lien plutôt que le casser ?
Pourquoi c’est si important de choisir ses mots avec son enfant afin de parler à notre enfant sans le blesser
📑 Sommaire
On l’oublie parfois, mais quand on parle à notre enfant, on ne fait pas qu’éduquer ou corriger un comportement.
On tisse un lien avec lui.
Chaque phrase, chaque mot laisse une trace.
Parfois, c’est une brique qui construit un mur entre notre enfant et nous.
Parfois, c’est une brique qui au contraire construit un pont pour nous relier.
Ce n’est pas seulement « ce qu’on dit » qui compte.
C’est aussi comment on le dit.
Parce qu’un enfant n’analyse pas nos intentions cachées. Il entend nos mots. Et les croit.
Alors comment parler à son enfant sans le blesser ?
En prenant conscience du poids de nos mots, et en y faisant attention…
Je te propose un petit tour d’horizon dans cet article pour découvrir les différents types de mots : ceux qui construisent des murs, et ceux qui construisent des ponts…
Ces mots qui construisent des murs entre notre enfant et nous (et qu’on utilise parfois sans s’en rendre compte)
Soyons honnêtes : on a tous dit des choses qu’on a regrettées. Moi la première.
On le fait souvent par réflexe, par fatigue, par énervement.
Pas pour faire mal.
Mais l’effet est le même… Oui il est possible (et nécessaire) de réparer ensuite. Mais je te propose ici de faire un peu de prévention et de découvrir quels sont les mots qui peuvent blesser malgré toi ton enfant…
Les mots qui blessent : Les mots accusateurs
Tu sais, ce petit « C’est toi qui as fait ça ? » sur un ton suspicieux ?
Il n’a l’air de rien, mais il place ton enfant direct en défense.
Au sein de la fratrie, c’est même l’ennemi numéro 1, car au lieu de souder la fratrie, il divise et encourage la délation : « C’est pas moi, c’est lui ! »
Parfait si ton objectif est de briser la confiance au sein de tes enfants !
Les mots qui blessent : Les questions culpabilisantes ou humiliantes
« Pourquoi t’as fait ça ? C’est complètement bête. »
Qui n’a jamais lâché ça à son enfant sous le coup de la surprise ou de l’énervement ?
Le hic, c’est que ça appuie pile là où ça fait mal chez ton enfant.
Ça déclenche la honte, la culpabilité. Et ça n’explique rien. Ca n’accueille ni les émotions de ton enfant, ni l’accompagne dans une meilleure compréhension de ce qu’il aurait pu faire ou dire à la place…
Si ça t’arrive (et ça m’arrive encore), on peut simplement s’excuser, réparer la relation :
« Pardon, c’était blessant. Je reformule. »
Les mots qui blessent : Les insultes identitaires
Il y a une différence énorme entre :
❌ « Tu me fatigues. »
✅ « Ton comportement me fatigue. »
Quand on ponte du doigt l’enfant au lieu de son comportement, ça touche son identité. A qui il est.
Ça peut laisser des traces profondes sur l’estime de soi.
Cette confusion est malheureusement très habituelle, mais avec un peu d’entrainement, le changement de vocabulaire est très facile à mettre en place et a un grand effet !
Les mots qui blessent : Les mots isolants ou rejetant
« File dans ta chambre », « Je veux plus te voir. »
Je sais qu’on le dit parfois par exaspération.
Mais ce sont des mots de rejet.
Ils disent : « Je ne veux plus de toi. »
Alors oui, parfois on a besoin de s’isoler pour se calmer (et c’est OK !). Mais il faut l’expliquer :
« J’ai besoin de me calmer. Je m’isole, mais je reviens. »
C’est un sujet dont je t’ai déjà parlé dans un précédent article.
Les mots qui blessent : Les menaces et le chantage
« Attends que papa rentre, tu vas voir. »
« Je te préviens, c’est la dernière fois ! »
« Je vais te punir, tu l’auras cherché. »
C’est facile. Limite, ça sort tout seul de notre bouche tellement c’est ancré en nous.
Mais toutes ces phrases ne sont pas des limites éducatives, ce sont des menaces.
Cela revient à faire preuve d’autorité sur notre enfant en utilisant la peur.
Et plus on utilise ce type “d’autorité”, plus il faut augmenter la pression de la peur pour conserver son efficacité, pour que ça « marche ». C’est l’escalade de l’intimidation.
Et c’est tout sauf construire une relation basée sur la confiance et le respect mutuel avec ton enfant…
Comment parler à son enfant sans le blesser : des mots qui construisent des ponts entre ton enfant et toi
Alors comment on fait autrement ?
Parce que l’idée ce n’est pas de s’auto-flageller si tu te rends compte que toi aussi tu utilises encore parfois des mots qui construisent des murs…
C’est d’en prendre conscience et de faire le choix de transformer tes mots en ponts entre ton enfant et toi.
Les mots qui rapprochent : Décrire sans juger
Au lieu d’accuser ton enfant et pointer du doigt son mauvais comportement, tu peux rester factuelle pour l’aider à prendre conscience de la situation :
✅ « Je vois que ta sœur pleure et que tu tiens une poignée de ses cheveux. »
C’est factuel.
Ça ouvre le dialogue.
Ça invite à comprendre.
C’est souvent pris en exemple par les détracteurs de la parentalité bienveillante. Bien sûr qu’on ne le dit pas avec le ton “ce n’est rien”. On décrit la situation mais bien évidemment qu’on n’en reste pas là… on continue pour aider notre enfant à prendre conscience et apprendre à réagir autrement.
On prend soin de l’enfant blessé ET de l’enfant qui a blessé… C’est ça qui change tout ! Il n’y a pas de gentil ni de méchant dans la vie…
Les mots qui rapprochent : Parler de soi et de ses ressentis
✅ « Je refuse qu’on me tape. »
Tu parles de toi, pas de ton enfant, ni de son comportement en le pointant du doigt.
Tu poses une limite claire, sans humilier, sans attaque personnelle.
Une limite, c’est un seuil, pas un mur.
Elle sert à se protéger soi, pas à écraser l’autre.
Et là encore c’est un changement de posture qui fait toute la différence pour ton enfant et toi !
Les mots qui rapprochent : Reconnaître et réparer
On a tous dit un jour des mots, des paroles qui ont dépassées notre pensée…
La clé ?
Là encore c’est réparer. S’excuser.
Montrer l’exemple.
Enseigner que dans une relation, on peut tout réparer.
« Excuse-moi, c’était blessant. Je n’aurais pas dû dire ça. »
Les mots qui rapprochent : Expliquer et guider
✅ « Je comprends que tu sois en colère. Mais je n’accepte pas qu’on insulte. »
✅ « On peut en parler sans se crier dessus ? »
Aider ton enfant à mettre des mots sur ses émotions c’est lui apprendre à les exprimer autrement.
Même s’il te parle mal, le lien est encore possible. Je t’ai partagé des clés dans cet article.
Conclusion : Comment parler à son enfant sans le blesser, c’est de toujours privilégier le lien
Parler à son enfant sans le blesser, c’est possible.
Pour autant cela ne signifie pas non plus tout laisser passer ni être laxiste.
C’est poser des limites claires, mais respectueuses.
C’est refuser la violence, y compris verbale.
C’est choisir la conscience, la bienveillance, la réparation. Et réaliser que cela passe aussi par les mots que l’on utilise.
Le ton compte. Mais le choix des mots aussi !❤️
Tu veux aller plus loin dans le piège des mots ?
Retrouve toute la série d’articles que j’ai écrit sur les Pièges des mots sur le blog pour continuer cette réflexion et transformer ta communication avec ton enfant.
