juin 16

Apprentissage de la propreté : Comment accompagner ton enfant ?

Temps de lecture : 5 minutes

Apprentissage de la propreté : Comment accompagner ton enfant ?

Apprentissage de la propreté, acquisition de la continence… Comment accompagner ton enfant au mieux.. Peut-être, en prévision de la rentrée en septembre… tu te demandes comment accompagner ton enfant à l’acquisition de la continence afin de faciliter cette transition ?

Dans cet article, je souhaite te partager ma réflexion autour de la « propreté  » et mes astuces pour accompagner ton enfant dans cette étape importante de sa vie. Je te partagerai également mes conseils sur la façon de réagir si ça ne se passe pas exactement comme prévu…

L’importance des mots employés

La propreté : Apprentissage ou Acquisition ?

Je vais faire défaut au titre de cet article (ainsi appelé, car ce sont ces termes qui sont souvent recherchés) et je vais t’expliquer pourquoi la « propreté » n’est pas un apprentissage, mais bien une acquisition, au même titre que la marche.

Retenir ses selles et urines, cela ne s’apprend pas. C’est un réflexe physiologique qui va se mettre en place quand le corps aura atteint un certain degré de « maturité ».

La lecture est un apprentissage, car on apprend le code de la lecture. Ce n’est pas quelque chose de physiologique. C’est quelque chose que nous apprenons. Car notre corps n’est pas programmé pour développer cette capacité.

La lecture est quelque chose de subjectif, inventé par l’Homme. La preuve, il existe beaucoup de façons d’écrire, il existe de nombreuses langues, avec des symboles différents. La lecture est donc une capacité que nous apprenons.

Tu comprends donc que la propreté, ou la continence comme je vais te l’expliquer, ne s’apprend pas.

Elle s’acquiert avec le temps, quand le corps de ton enfant est prêt.

Il ne sert donc à rien de lui apprendre le « pot » s’il n’est pas prêt. (Je te partagerai les signes à reconnaitre à la fin de l’article)

Acquisition de la Propreté ou de la Continence ?

Nous disons souvent que notre enfant doit être « propre » à 3 ans, pour la rentrée à l’école par exemple.

Mais « propreté » n’est pas vraiment le terme approprié.

Cela sous-entend que ton enfant, qu’un bébé est « sale » quand il met des couches ?

Ce terme peut donc renvoyer, inconsciemment, à un sentiment honteux de l’urine ou des selles.

Il y a bien assez de raisons pour que ton enfant ne veuille pas se séparer d’une partie de lui-même pour rajouter une cause !!

C’est donc plus une question de Continence : la capacité à retenir afin de pouvoir avoir le temps de se rendre aux toilettes.

Il ne s’agit donc pas d’apprendre à ton enfant la propreté, mais l’acquisition de la continence !

Comment faciliter l’acquisition de la continence chez ton enfant ?

Comme toute acquisition, il y a des progrès et des régressions.

Souviens-toi, ton enfant n’a pas su courir du jour au lendemain :

Il a d’abord su se tenir debout.

Puis il a fait du longe meuble.

Pour enfin se lâcher et oser marcher seul.

Maintenant, il a assez d’assurance, pour courir.

Mais entre chaque stade ton enfant est repassé, si besoin, par des stades de régression : un peu de 4 pattes, s’asseoir quand son équilibre était trop fragile. Il a pendant un court temps continué de longer les meubles alors qu’il avait franchi le cap de lâcher et marcher sans support… Tout cela dans le but de se rassurer et conforter ses acquis.

Et bien pour la continence (urine et selles) c’est la même chose !

Les accidents vont disparaitre, revenir, puis disparaitre, pour, peut-être revenir, etc.

C’est une succession de réussites et d’échecs comme toute acquisition.

Le corps se teste, ton enfant teste ses sensations, sa capacité de décrypter les signaux de son corps afin d’accorder leurs bonnes compréhensions.

Notre rôle, en tant que parent, est donc d’accompagner notre enfant dans le décryptage des signaux de son corps : apprendre à les reconnaitre et à les communiquer.

Tu peux aider ton enfant pour « faciliter » cette acquisition, et je vais te partager mes pistes de réflexion :

Apprendre à décrypter les signaux de son corps

Tu peux interroger ton enfant quand cela fait un moment qu’il n’a pas été aux toilettes. Je dis bien interroger… Et non pas lui demander qu’il y aille.

Car si tu lui demande d’y aller, tu ne lui permets pas de se connecter à ses sensations corporelles. Le signal ne sera pas son corps, mais toi !

Ce que je te propose ici c’est juste de lui poser la question, afin qu’il interroge ses propres sensations corporelles. Tu peux alors lui suggérer, s’il le souhaite, de faire une pause dans son jeu pour aller aux toilettes.

Ne pas le forcer, simplement proposer et rappeler d’écouter son corps (le pipi ou le caca font toc toc ?)

Développer son vocabulaire de la continence

Afin d’accompagner ton enfant dans l’acquisition de la continence, tu peux l’aider en lui permettant d’apprendre le moyen de communiquer ses besoins. Que ce soit du vocabulaire oral (par les livres) ou que ce soit par les signes de la LSF pour les plus petits (même avec un enfant qui sait parler, cela peut être utile. En public, mon fils était un peu timide de dire devant tout le monde qu’il avait eu un accident. Il m’a cherché du regard, m’a fait le signe pipi et j’ai compris. Personne autour n’a vu cela, mais lui, savait que je comprendrais ! Il n’y a donc pas d’âge pour la LSF !)

Il existe de chouettes livres sur l’acquisition de la continence. Pour n’en citer que quelques-uns : Max et lapin, les grands coureurs vont sur le pot, le grand voyage de M. Caca.

Des habits adaptés

Des vêtements adaptés, ce sont des habits qui permettent d’être facilement retirés pour  accéder aux toilettes rapidement, en toute autonomie.

Les robes ou autres jeans skinny, les salopettes sont très jolis… Mais pas du tout pratique pour les enfants lorsqu’ils veulent pouvoir aller aux toilettes… D’autant plus, quand ton enfant commence à y aller seul !

Pendant cette période d’acquisition, j’ai beaucoup privilégié les sarouels, pantalons à taille élastique. (Et d’une façon générale pour la motricité en fait)

Côté sous-vêtements, il existe des culottes d’apprentissage qui peuvent être utilisées sur les semaines/mois de transition. Elles sont lavables, et légèrement absorbantes. S’il y a un accident, cela permet de « sauver » le pantalon en ne changeant que la culotte. Cela permet également à ton enfant de reconnaitre les premières « sensations » de l’urine qui s’écoule, car même si l’éponge absorbe un peu, la sensation de mouiller sera bien présente (ce qui ne sera pas le cas avec les couches qui se vantent justement de la « sensation au sec » !)

Matériel adapté pour aller aux toilettes

Pot, réducteur, tu as l’embarras du choix dans le rayon puériculture !

En tant que parent, on a souvent tendance à vite privilégier le réducteur, car, avouons-le, cela fait nettement moins de manutention que le pot qu’il faut vider, nettoyer….

Le hic, c’est que le réducteur est nettement moins physiologique (même avec un marche pied !)

Moins physiologique, de par la position du bassin de ton enfant… Je m’explique…

Afin de libérer l’extrémité du rectum (et l’ampoule rectale), lorsque nous devons faire nos besoins « à la sauvage », dehors, sans accès au confort des toilettes, nous adoptons naturellement la position physiologique : être accroupie, c’est-à-dire les genoux plus hauts que les fesses. Dans cette position, l’angle de notre bassin permet de libérer le rectum pour permettre aux selles de descendre par gravité. Si tes fesses sont au même niveau que tes genoux, le rectum est comme pincé. Cela devient un obstacle et nécessite un effort de poussée supplémentaire… De quoi provoquer de potentielles douleurs ou constipation mécanique.

Donc, ton enfant, assis sur un réducteur, a généralement les genoux au même niveau que ses fesses (voir en dessous s’il n’a pas de marche pied). Tu comprends donc, avec mes précédentes explications que la position n’est pas physiologique et peut générer de la constipation, des douleurs, car besoin de pousser plus fort.

Le bon angle, c’est quand ton enfant semble être accroupi, les genoux plus hauts que les fesses…. (Et au passage, je te glisse l’info de conserver le marche pied pour toi, afin de faciliter la vie de ton transit 😉)

Crédit image : Naturâme

J’aurai donc tendance à te conseiller de préférer le pot.

Même si cela te demande du nettoyage, cela permettra de diminuer la probabilité de douleurs à la défécation ou la constipation, en adoptant une position physiologique…

Reconnaitre les signes montrant que ton enfant est « prêt » pour la continence.

Il ne servira à rien de présenter le pot ou les toilettes à ton enfant si son corps n’est physiologiquement pas encore prêt, pas « mature ». Tu l’as compris, c’est une question avant tout d’acquisition, quand le corps est prêt.

Fanny Vella, une illustratrice que j’aime beaucoup et dont je te parle souvent, a résumé cela avec une chouette illustration qui peut te permettre d’avoir une piste et reconnaitre certains signes.

Le corps de ton enfant commencera à être « prêt » pour que tu l’accompagnes dans cette acquisition quand il présentera certains signes comme :

  • Ton enfant sait monter et descendre seul des marches (4 pattes ou debout)
  • Il sent quand il fait pipi ou caca et te le dit (par des mots ou des signes !)
  • Il sait retenir quelques secondes son besoin
  • Il sait lâcher un jouet en cas de conflit. Signe d’une certaine maturité cérébrale.

Comment réagir en cas « d’accident » ?

En cas d’accident, ne blâme pas ton enfant, et évite autant que possible un visage attristé/déçu.

Soit la plus neutre possible pour éviter l’association à un sentiment de honte pour ton enfant.

Les accidents sont des échecs dans le sens où ils servent d’apprentissage.

Quand mon fils a un accident (il est bien engagé dans cette acquisition), je lui explique simplement que c’est OK (évite la négation « ce n’est pas grave ».. Tu te souviens, dans le Café Papote N°2, je te parlais que le cerveau a du mal à gérer la négation et au contraire se focalise sur les mots principaux. Ici « est » + « grave »). Je lui explique que la machine va laver le linge et lui propose de mettre le slip et/ou le pantalon dans la machine à laver pour l’impliquer.

Je lui rappelle d’écouter son corps quand celui-ci lui fait signe de prendre une pause pour aller aux toilettes.

Je sais que cela peut sembler long (acquisition de la continence en journée… Puis la nuit) mais sache que ton enfant y parviendra. C’est une question de temps, et ce n’est pas de sa faute s’il n’y parvient pas encore… et tout est là finalement.

Il n’y parvient peut-être pas… Encore.

Cela viendra. Quand son corps sera prêt, qu’il aura bien intégré toutes les étapes de cette grande acquisition !

Fais-lui confiance et montre-lui ta confiance.

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