juin 9

Terrible Two : Comment éviter la « crise » des 2 ans

Temps de lecture : 7 minutes

Terrible Two : Comment éviter la « crise » des 2 ans

Le terrible two, ou la « crise » des 2 ans…

Peut-être as-tu entendu ces expressions, connu cet âge (qui peut même démarrer bien avant les 2 ans, et perdurer plus longtemps !) où tu as le sentiment que ton enfant s’oppose à toi en permanence ?

Tout devient sujet à des cris, à des pleurs : le change des couches, les repas, le bain…

Tout ce qui est routinier dans une journée devient un « combat » perpétuel avec ton enfant…

Si tu te reconnais dans cette description, j’ai envie de te répondre : je te comprends !

J’ai un peu connu également cela avec mon grand… Mais ça a été franchement flagrant avec Choupinette.

C’est elle qui m’a appris ma plus grande leçon de lâcher prise en tant que maman.

Crise des 2 ans, phase d’opposition ?

J’ai appris, dans la douleur, grâce à elle que tout cela ressemble à un besoin vital, hurlant d’autonomie et de liberté !

Et j’ai bien retenu la leçon pour Crapopoulos… Nous n’avons pas connu cela, car nous avons mis en place tout ce qu’il faut pour prévenir et satisfaire son besoin d’autonomie, en suivant son évolution, ses progrès…

C’est ce que je te partage aujourd’hui :

Comment éviter les pièges des besoins d’autonomie au cours des 3 étapes cruciales d’une journée d’un enfant (à partir de de 15 mois – 2 ans) :

  • Changer la couche
  • Les repas
  • Prendre le bain / se laver

La crise des 2 ans est en réalité une phase d’affirmation

Car, ce que nous considérons en tant qu’adultes comme une crise d’adolescence précoce, la fameuse « crise » des 2 ans, le terrible two où ton enfant est en « crise » d’opposition, n’est en réalité qu’une phase d’affirmation de ton enfant.

Il grandit, se développe. Et ce que nous pensons être de l’opposition est en réalité un besoin d’affirmer sa personnalité.

Et oui, c’est tout à fait normal et surtout tout à fait souhaitable !

Oui, c’est nettement moins facile à vivre pour l’adulte qui décidait pour tout, et s’occupait de l’enfant en faisant pour lui.

Quand nous le faisons, c’est plus rapide.

Mais faire pour ton enfant ne lui permet pas d’apprendre, de tester, d’expérimenter…

Et apprendre demande du temps.

La crise d’opposition apparait si tu ne permets pas à ton enfant d’apprendre par lui-même. Si tu ne lui permets pas d’avoir une certaine forme de contrôle de sa vie.

Ton enfant est bien plus qu’une « poupée » géante que tu prépares, que tu emmènes d’un point A à un point B en t’occupant de ses besoins vitaux.

C’est une personne en construction, et il commence à avoir envie et surtout besoin de faire, et décider par lui-même…

Déconstruction de tes automatismes de pensée concernant la crise des 2 ans

Ce que je te propose aujourd’hui, c’est d’accepter de déconstruire les idées préconçues que nous avons sur les enfants, les bébés !

Oublie tout ce qui touche à la puériculture : Les tables à langer, les chaises hautes, les parcs, les sièges de bain, etc.

Tout ce qui peut entraver la liberté de ton bébé sous couvert de sa sécurité…

Naturellement, je ne dis pas qu’il ne faut pas sécuriser physiquement ton enfant… On est bien d’accord !

J’ajoute seulement la nuance qu’il ne faut pas entraver sa liberté !

motricité libre autonomie pour éviter la crise des 2 ans

J’ai partagé dans un article ma façon de faire pour me passer de barrière de sécurité pour nos escaliers.

Oui, oui, tu as bien lu ! Nous avons un escalier et n’avons jamais mis de barrière de sécurité. Si tu souhaites en savoir plus, je t’invite à cliquer sur le lien de cet article. (Je te demande ton indulgence, c’est un des tout premiers articles écrits à la création de Mère…Credi !)

Je vais te donner des pistes pour ce qui concerne 3 moments clés de la journée pour entendre le besoin d’autonomie de ton enfant, et ainsi éviter la « crise » des 2 ans :

  • les changes,
  • les repas
  • et le bain.

Éviter la crise au moment du change de ton enfant (et oublier le combat de catch)

Astuce N°1 : Distraction par des jeux, affiches, etc.

Tu peux prévoir des petits jeux dans un panier sur ton plan à langer. Ou des images à regarder, un livre à feuilleter. Je fais également souvent le pitre pour faire rire mon enfant…

C’est souvent le pantalon que je porte en chapeau ! Spectacle et fou rire garantis !

Astuce N°2 : La crise des 2 ans est un besoin d’autonomie, pense à l’alternative du change au sol 

Le change au sol c’est souvent la technique de Sioux quand on est à l’extérieur, chez la famille, des amis. Mais pourquoi ne pas le faire également chez soi ?

Tu vas peut-être me parler de problème de dos. Personnellement, je me mets en tailleur avec mon enfant, du coup je suis aussi à la bonne hauteur sans me faire mal au dos !

Dans les chambres, quand cela était nécessaire la nuit quand les enfants sont petits, nous le faisions sur leur tapis de chambre. Il est épais, moelleux… et passe à la machine au besoin ! Tu peux glisser une petite serviette de bain type invité, celles qui font 30*50, pour protéger le tapis. Et avoir un petit panier avec 2/3 couches, un coton et du liniment/eau selon tes habitudes.

Dans la salle de bain, notre ancien tapis à langer est rangé debout entre les meubles. Crapopoulos participe en le sortant et le mettant où il le souhaite.

Tu peux ainsi rendre ton enfant acteur de son change.

Astuce N°3 : Faire participer ton enfant  pour combler son besoin d’autonomie

L’autonomie c’est donc aussi faire participer ton enfant.

Comme sortir le tapis à langer comme je viens de te le partager.

Mais aussi lui demander de participer en nommant les éléments : coton / gant de toilette, liniment, couche, etc. Tu lui apprends du vocabulaire, cela devient une activité, il participe… Bref, ce n’est plus un moment qu’il subit ! Ton enfant est acteur et ça, ça change tout, tu verras !

Le change est également un excellent moment pour pratiquer la langue des signes (LSF). Cela permet à ton enfant, non-parleur, d’acquérir du vocabulaire, lui permettre d’exprimer ses besoins et donc entrer en communication avec toi. Le besoin d’autonomie d’un enfant passe naturellement par la possibilité de s’exprimer.

Si ton enfant est de ceux qui marchent en premier et pour qui le langage vient plus tard, la LSF te sauvera des nombreuses crises de frustration de ne pas être compris. (Oui, c’est du vécu ! Choupinette est devenue intelligible vers 2ans 1/2, 3 ans… avant cet âge nous étions plus proches de « bruits » de bouche… Combien de pleurs avons-nous eus avant de distinguer le mot « fourchette »… Le « F » et le « R » ont été absents jusque très tard de sa prononciation… Et pourtant la fourchette était présente 3 fois par jour, chaque jour, lors des repas… Je te laisse imaginer ce que peut représenter les repas avec une enfant de 2 ans qui hurle de frustration de ne pas être comprise…

Jusqu’à ce que nous apprenions le signe LSF…

La langue des signes nous a littéralement sauvés !

Si tu veux apprendre la LSF très facilement pour ton enfant, je te recommande vivement le compte de Littlebunbao (Marie Cao)

La chaise haute : Prison moderne de ton enfant de 2 ans

La chaise haute marque une différence entre les membres de la famille

Dans ma vidéo mon Top 5 des achats utiles, je t’ai partagé que je ne suis pas fan des chaises hautes par ce qu’elles mettent l’enfant à part, au moment des repas : lui avec son plateau, le reste de la famille à table.

Déjà, cette différence lui renvoie à une image qu’il est « petit ». Cela crée une différence.

Je préfère les systèmes qui permettent à ton enfant de partager réellement le repas, à la même table.

Pour gommer cette différence entre enfants et adultes.

Mais au-delà de la différence qu’il y a entre toi et ton enfant, je te propose de regarder la chaise haute avec un autre regard :

La chaise haute prive ton enfant de liberté, de son pouvoir de décision

Ton enfant, dans sa chaise haute, est privé de toutes formes de liberté : il est coincé, souvent attaché. Aucune solution de repli possible quand il veut sortir de table. Il ne peut pas y monter ou en descendre seul.

Il est complètement dépendant de l’adulte. Et en même temps, à sa merci, si l’adulte en face a décidé qu’il devait rester à table.

Dès que ton enfant se tient bien à table (acquisition physique de la position assise par lui-même), ce qui est le cas avec un enfant de 17 mois, tu peux lui permettre de monter et descendre seul de sa chaise haute. Lui permettre de retrouver cette liberté, cette autonomie.

Choix d’une solution d’assise adaptée à l’autonomie

Cela peut passer par le choix d’une chaise qui le permet : Nous avons choisi pour Crapopoulos la chaise Stokke Trip Trap. Il a très vite su y monter et en descendre seul, en sécurité. Il escalade sa petite chaise pour monter. Et pour en descendre, il la redescend en marche arrière. Il est complètement autonome et libre.

Plus jeune, il était maintenu avec un harnais le temps du déjeuner, mais n’en était pas prisonnier. Dès qu’il nous signait (et oui, encore et toujours la LSF !) vouloir en descendre, car terminé de manger, nous lui permettions.

L’autre solution peut être d’adopter vers cet âge un siège rehausseur que tu mets sur une chaise « normale ». Pour ton enfant, c’est important cette notion d’égalité : il mange sur une chaise comme les grands. Il peut y monter et en descendre par lui-même.

Gagnant sur les 2 tableaux : égalité enfant/adulte et liberté/autonomie respectée ! Combo gagnant !

Oui, mais s’il est libre, il ne va pas rester tranquille pour manger

Aujourd’hui, mon enfant monte et descend comme il veut… Et il comprend notre règle qui est : sorti de table, fini de manger… !

Car c’est souvent cela aussi le souhait inconscient de l’adulte : s’assurer que ton enfant reste suffisamment longtemps à table pour manger.

Si tu analyses ce souhait, tu peux facilement entrevoir que c’est effectivement une privation de liberté volontaire…

Tu as peur que ton enfant sorte de table ? Au début bien sûr qu’il le fera, surtout s’il a été privé de cette liberté un temps. Il va s’assurer de sa nouvelle possibilité. Et la tester.

Mais tu peux très facilement lui expliquer la règle : Quand tu le vois commencer à bouger pour descendre, demande-lui s’il a fini. Suggère-lui la suite du repas : Pas de dessert ? pas de yaourt, fromage fruits, selon vos habitudes. S’il te répond oui, alors permets-lui de descendre. Rappel-lui que le prochain repas ne sera qu’au gouter, diner ou petit déjeuner…

Il y aura un petit temps d’adaptation, mais crois-moi, cet investissement de temps vaut largement le coup comparé aux conséquences d’une privation de liberté et d’autonomie !

Quand vraiment mes enfants boudent le menu, je les autorise sans restriction à manger entre les repas… mais uniquement des fruits entiers ! (ou légumes… Chocapic est féru de carottes crues !). Manger des aliments qui ont une vraie valeur nutritive ne me dérange absolument pas, même si c’est entre les repas…

Tu peux peut-être avoir peur qu’il mange moins au prochain repas ? Mais vu qu’il s’agit de produits sains et bons pour sa santé, c’est là l’important non ? Il ne s’agit pas d’un morceau de pain ou de gâteau, sucrerie. Il s’agit de fruits pleins de vitamines et de fibres… Personnellement, j’ai fait ce choix comme porte de secours pour mes enfants.

Et concernant le fait que ton enfant ne reste pas à table ? Encore une fois, j’ai fait le choix (personnel) de vouloir que le moment du repas soit toujours être un plaisir et non une obligation. As-tu déjà envisagé cette option, cette nouvelle façon de voir les choses ?

La crise pour le bain (entrer et sortir !)

Donner de l’autonomie pour le bain

Je suis adepte du bain libre. Mes enfants n’ont jamais eu de siège de bain.

Mes grands ont eu un transat de bain quand ils étaient nourrissons, car je ne savais pas comment faire autrement.

Mais pour Crapopoulos, nous avons approfondi la notion de motricité libre et découvert le bain libre : Bébé est posé dans le fond de la baignoire, sur un tapis antidérapant ou une petite serviette, avec un fond d’eau. Il a ainsi une liberté de mouvement totale !

Ainsi ton enfant peut jouer librement dans l’eau, sous ta surveillance. Quand il est l’heure de sortir, c’est la même technique que pour partir d’un endroit :

Permettre à ton enfant de choisir

Pour aller se doucher, tu peux demander à ton enfant de choisir ce qu’il préfère : un bain ? Une douche ? Avec de la mousse ? Avec des jouets ?

Encourage ton enfant à participer. Quels jeux souhaite-t-il prendre dans le bain ? Les animaux ? Le bateau pirate ?

Tu commences peut-être à voir le fil rouge : l’idée est de rendre ton enfant acteur de ce qui se passe. Et non plus qu’il subisse le rythme et les étapes de la journée.

Pour sortir de l’eau, même principe :

Pour résumer, pour aider ton enfant à sortir du bain, tu peux appliquer mes conseils mentionnés dans le Café Papote N°8 « Mon enfant ne veut pas partir » . Tu peux donner un repère temporel à ton enfant : Encore 3 plongeons du lion dans l’eau et tu sors.

Tu peux demander à ton enfant si c’est lui qui ferme le robinet. Si c’est lui qui veut retirer la bonde pour faire partir l’eau ? Quelle serviette préfère-t-il : la petite jaune, ou la grande bleue (le kiff de ma fille c’est de la mettre sur le sèche-serviette dès le début de la douche et elle se love ensuite dans sa serviette toute chaude… Avec cette simple mention d’une serviette chaude, je suis certaine d’attirer une Choupinette hors du bain facilement !)

Conclusion pour éviter la « crise » des 2 ans

Le but pour répondre au besoin d’autonomie de ton enfant (et éviter cette fameuse crise qui apparait aux alentours des 2 ans) c’est le participatif : permettre à ton enfant d’être acteur, de choisir, de bouger…

Dès lors que son besoin est entendu, les « oppositions » (ou besoin d’affirmation) diminuent en nombre et en intensité…

Donc, si tu constates qu’un moment de la journée devient régulièrement source de tension, de cris, de pleurs, je t’encourage à regarder avec un regard neuf ce qui peut déranger ton enfant :

  • A-t-il besoin de plus d’autonomie ?
  • De liberté ?
  • Comment pourrais-tu y répondre tout en satisfaisant tes propres besoins ?

Tu le devines peut-être, si tu me suis… Mais c’est une fois encore la recherche d’un compromis qui pourra mettre fin aux tensions, et satisfaire tout le monde : toi et ton enfant !

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