février 26

Avoir un deuxième enfant : Peurs, Doutes sans tabou

Temps de lecture : 13 minutes

avoir un Deuxième enfant : peurs, doutes sans tabou

C’est une question, une peur qui m’est souvent confiée lorsque je dis que j’ai 3 enfants : Mes proches, les parents que j’accompagne me confient se sentir déjà débordés avec 1 enfant, et se demandent comment je fais avec 3 enfants ! Pour eux, cela leur semble impossible. 

Peut-être que toi aussi tu te sens tiraillée entre l’injonction de la famille traditionnelle avec 2 enfants, tu peux vouloir un autre enfant, mais en même temps tu ne vois pas comment tu pourrais t’en sortir alors que votre équilibre familial te semble si fragile

Le moindre rhume, la moindre dent qui pointe son nez, et s’est reparti pour le chaos. Alors, imaginer tout recommencer avec un nourrisson, cela te semble insurmontable…

Surtout que tu entends partout autour de toi que le passage de 1 enfant à 2 c’est dur, c’est hardcore…

Aujourd’hui, je voudrais te parler sans tabous de tes craintes, te répondre ce que je pense en mon for intérieur, comment j’ai vécu ces passages de 1 à 2 puis 3 enfants. Et je voudrais t’amener à te poser LA vraie question centrale autour du petit deuxième…

Alors c’est parti, faisons le tour des peurs que tu ressens peut-être, tes interrogations, sans tabous et faux semblants !

Je suis déjà débordée avec un enfant, alors un deuxième, ça me semble insurmontable !

Peut-être que toi aussi quand tu vois une maman, un papa avec plusieurs enfants tu te dis “respect”, car toi, avec ton enfant unique, tu te sens déjà complètement sous l’eau.

Compare ce qui est comparable !

La 1ère chose que je souhaite te dire c’est de comparer ce qui est comparable !

C’est à dire, ne te compare pas avec des familles où il y a plusieurs enfants.

Car je vais te partager un secret : Que ce soit lorsque je n’avais qu’un enfant ou aujourd’hui avec 3, je me sens débordée de la même façon .

Et oui !

Ce n’est qu’en ayant agrandi la famille que je me suis dit :

“Finalement, 1 (ou 2) enfants, ça passe crème”.

Ce n’est qu’une fois que la famille s’est agrandie que tu réalises qu’un enfant, c’était finalement “gérable” dans son quotidien.

Et pourtant, ce n’est pas du tout l’impression que tu as (et que j’avais) avec un seul enfant.

Et c’est normal !

Pourquoi le sentiment d’être débordé est identique pour 1-2 ou même 3 enfants ?

Pour la simple et bonne raison que la nature a horreur du vide.

graphique montrant que le sentiment d'être débordée est identique selon si 1, 2 ou 3 enfants

Avec 1 enfant, finalement il y a du temps de disponible, car si tu es en couple, vous êtes 2 adultes pour s’occuper d’un enfant.

Avec 2 enfants, déjà tu atteins un certain équilibre dans les forces parent/enfants.

À 3 enfants, on est proche de l’inconscience avec une infériorité numérique permanente.

Et pourtant, le sentiment d’être débordé est similaire. Mais pourquoi ?

Tout simplement parce qu’avec 2 (ou plus) enfants, tu n’as simplement plus le luxe du superflu.

Repasser le linge, passer l’aspirateur tous les jours partout, redisposer tes coussins sur le canapé, quelque soit tes petites habitudes, tu n’auras physiquement plus le temps de tout faire.

Et c’est une bonne nouvelle, car ta vie de famille va te conduire naturellement vers le minimalisme, je dirais même l’essentialisme.

deuxième enfant : Formation accélérée au lâcher-prise

La différence entre moi avec mes 3 enfants et un parent avec un enfant unique ce n’est finalement pas le nombre d’enfants.

C’est l’énergie passée pour les choses utiles certes, mais non essentielle.

Ce cap du lâcher-prise, je t’y encourage dès le 1er enfant, car c’est le meilleur moyen pour apprécier la vie et tous ces petits bonheurs simples.

C’est donc une super chose si tu l’adoptes aujourd’hui.

Avec un second enfant, cela devient une nécessité. Car si ton amour se multiplie avec les enfants, ce n’est malheureusement pas le cas de ton temps !

Avoir plusieurs enfants, c’est une formation accélérée au lâcher-prise, revoir ses priorités sous peine de passer sous le rouleau compresseur des injonctions, des obligations (ma maison doit être nickel, les vêtements doivent être nickel, etc. Sinon que penseront les autres ? Que je suis négligée, que je ne prends pas soin de mon conjoint, de mes enfants, de ma maison ?)

Stop! Car ça, ces pensées, c’est l’autoroute directe vers le burn-out parental !

les injonctions de la mère parfaite sont le carburant de la fusée te conduisant tout droit à l'épuisement maternel

Quand je te dis que la nature a horreur du vide, c’est que finalement, au-delà de l’essentiel, tu occupes ton temps avec ces petites choses qui te font plaisir (ou non), mais tu occupes ton temps, car il y en a de disponibles, même si tu ne le vois pas.

En agrandissant la famille, tu te retrouves dans la situation où tu n’as plus ce “luxe”. Le temps devient encore plus précieux… Tu ressens cette pression où tu dois aller à l’essentiel.

Donc non, ne te juge pas en te comparant aux familles où il y a plusieurs enfants.

Toi, moi, tous les parents, quelque soit le nombre d’enfants, on est dans le même bateau.

La différence entre nous, c’est ce que l’on a choisi de laisser tomber pour se concentrer sur notre essentiel.

Plus tôt tu auras travaillé ce point, tu l’auras accepté, mieux tu te sentiras, plus facile ton quotidien sera !

Conseil de Yoda pour un autre enfant : difficile ce sera si le lacher prise tu n'as pas travaillé

Si tu veux un coup de pouce pour passer ce cap, tu peux t’inscrire à la liste d’attente de la formation “S’élever en même temps que son enfant” ou prendre RDV avec moi pour un accompagnement individuel !

Je redoute le passage de 1 à 2 enfants, il parait qu’est c’est difficile

Maintenant que ça s’est dit, je réponds à la question qui suit logiquement après :

Cette fameuse croyance que passer de 1 enfant à 2 est une étape compliquée, difficile.

Et bien, je vais faire honneur à mes origines normandes en te répondant : Oui… Et non !

En fait, ça dépend…

Tu es bien avancée avec ça !

En fait, cela dépend de toi, de ton couple, d’où vous en êtes dans votre développement personnel.

Je viens de te le partager : finalement, ce sentiment d’être débordé avec un enfant est bien réel, car souvent on n’a pas conscience de tout le superflu que nous nous imposons.

Et ce n’est pas une critique! Car j’y suis passée moi aussi et j’ai chèrement payé la leçon…

Alors si mon petit partage te permet de prendre un raccourci, autant que mon expérience et mes prises de conscience servent à d’autres pour se faciliter la vie plus rapidement et surtout moins douloureusement!

Oui, passer de 1 à 2 enfants cela peut être dur

Oui, on ne va pas se mentir, accueillir un enfant, c’est accepter de mettre en péril un équilibre durement acquis. Mais ce déséquilibre, finalement tu l’as déjà appris avec ton premier enfant !

Car avant cela, le premier déséquilibre que tu as connu c’est de te mettre en couple, vivre sous le même toit avec une personne, certes que tu aimes, mais qui n’a pas les mêmes besoins, les mêmes valeurs que toi, la même façon de communiquer ou de vivre ses émotions !

Vivre en couple, accueillir 1 ou 2 ou 3 enfants, c’est finalement accepter un déséquilibre, sans savoir combien de temps cela prendra pour en retrouver un nouveau.

avoir un deuxième enfant c'est un déséquilibre comme quand tu t'es mis en couple ou a acueilli ton 1er enfant

Et plus la famille est grande, composée de personnes, plus il y a d’êtres humains avec qui il faut composer, et donc augmente potentiellement la difficulté de voir émerger un compromis entre les besoins de chacun !

Donc, oui, on ne va pas se mentir, passer de 1 enfant à 2, ce n’est pas un changement mineur qui passe crème.

Mais j’ai envie de te dire, c’est comme tous les changements que tu connais dans la vie.

Comme je te l’ai partagé dans la 1ère partie de cet article, tant que tu n’as pas réglé certains trucs avec toi même, défini ce qui t’est essentiel, fais le tri de ce qui provient des injonctions liées à ton éducation, à la société, lâcher prise sur certaines choses, oui ce sera dur.

illustration de la fable du Chêne et du Roseau de Lafontaine démontrant que la flexibilité est toujours gagnante

C’est un peu comme si tes injonctions inconscientes créaient une organisation, une définition de ta vie d’une manière solide, mais du coup assez peu flexible.

Tu connais sans doute la fable de Lafontaine du Chêne et du Roseau.

Celui qui craque lors de la tempête est celui qui parait pourtant le plus solide. C’est le roseau, flexible, qui s’adapte.

Alors oui, ma comparaison n’est pas très belle pour ton enfant qui prend alors la forme d’une tempête. Mais tu en saisis probablement l’idée.

Je voudrais qu’à la fin de cet article tu t’interroges finalement sur ce qui t’est essentiel, afin de te permettre de te créer un espace de flexibilité.

C’est cet espace qui te permettra de vivre plus sereinement aujourd’hui, et peut être demain, accueillir un nouveau membre de la famille sans avoir l’impression de te prendre une vague de 3m!

Passer de 1 à 2 enfants, finalement ce n’est pas aussi compliqué

En acceptant ce déséquilibre temporaire, en ayant travaillé sur toi et ce qui t’est essentiel, finalement, passer de 1 à 2 enfants, ce n’est finalement pas si difficile que cela ne peut y paraitre.

Car en y réfléchissant bien, avec un second enfant, tu sais déjà à quoi t’attendre les premiers mois. Il n’y a plus cet effet de “surprise”, de l’inconnu de ce que signifie réellement la maternité.

Certes, chaque enfant est unique. Et ils ont tous des rythmes, des personnalités, des réactions différents.

Entre mes 2 premiers, je l’ai appris à mes dépens : L’un était un oiseau du matin (6h30 c’était les jours de grasse mat’!) et l’autre, un oiseau de nuit (dormir avant 23h ? C’est pour les faibles!) Autant te dire que le nombre de fois où ils ont été synchrones pour une petite sieste, je les compte sur les doigts de la main, tout le temps où ils ont eu besoin de faire une sieste !

Mais par contre, à l’arrivée de ma fille (mon second enfant) j’étais rodée au rythme de la nuit (et prit la meilleure décision de ma vie : dire MERDE à l’injonction de faire dormir bébé dans son lit, sa chambre, en acceptant le cododo), je maitrisais l’art de changer une couche, à la lueur d’une veilleuse en 3 minutes chrono, je savais que les 3ers mois je devais passer en mode survie, combien de vêtements j’avais réellement besoin pour elle, etc.

Inconsciemment ou non, tu as déjà appris plein de choses avec ton premier enfant. Oui, un enfant ne fait pas l’autre et ce second bébé sera là pour t’apprendre d’autres choses sur toi et sur lui. Mais tu peux déjà capitaliser sur ce que ton premier t’a appris.

Alors non, un second enfant, ce n’est pas si difficile si tu réalises tout ce que tu as déjà appris !

Mon partage d’expérience de passer de 1 puis à 2 et enfin 3 enfants

C’est maintenant que je te partage mon vécu. Je t’en ai déjà parlé dans différents épisodes, ce n’est pas un secret. C’est avec ma fille que j’ai appris les plus grandes leçons.

Le contexte et mon premier enfant

J’ai fait le choix d’une éducation bienveillante à la naissance de mon premier enfant, Chocapic. Mais tout cela restait très théorique.

Et puis Choupinette s’est invitée dans nos vies plus rapidement que prévu. Nous voulions d’autres enfants, Chocapic venait tout juste de souffler sa 1ère bougie, nous n’étions donc pas fermés à l’idée d’un second, mais pas spécialement maintenant.

Elle en a décidé autrement et heureusement! Car j’étais très loin de mon recul et de qui je suis aujourd’hui. J’étais encore pétrie de principes, d’injonctions de la société, de carcans que je m’imposais toute seule, provenant de mon éducation, des modèles que j’avais eus, de ce que la société me demandait :

Travailler comme si je n’avais pas d’enfant, m’occuper de mon enfant comme si je n’avais pas de travail.

Sans parler des injonctions carriéristes et  patriarcales qui me semblaient à l’époque normales :

  • Etre carriériste pour être une femme forte, désirable et indépendante,
  • Prendre soin de mon mari, de ma maison, de mon apparence physique…

Mais qui prenait soin de moi, de celle qui était cachée bien au fond… ?

Certainement pas la Maude de l’époque !

Choupinette est arrivée dans ce contexte, 21 mois après son frère.

L’arrivée de mon deuxième enfant

Avec un mode d’emploi très éloigné de son frère : oiseau nocturne, sensible à la lumière (on a compris au bout de 4 mois qu’il lui fallait le noir complet pour dormir, contrairement à son frère qui avait besoin de “voir” la nuit). Un bébé qui refuse catégoriquement tétine, biberon, sucette. Rien. Autant te dire que ma reprise du travail à ses 3 mois n’a pas été sereine du tout ! Et en grandissant, elle avait une affirmation de caractère bien plus marqué que son frère. Ce qui est toujours le cas.

Je me revois, sur le carrelage de la salle de bain, seule avec 2 enfants, en larmes, mon conjoint au travail et l’heure qui tourne, et ma fille butée, en slip et tee-shirt refusant de s’habiller, du haut de ses 18 mois. Des crises de plus de 30-45 minutes pour partir dans la course, le stress, en retard au travail, les remarques…

Oui, j’ai morflé à la naissance de mon second enfant.

Mais pas à cause d’elle. Pas à cause du fait qu’ils étaient 2 et moi seule avec eux.

J’ai morflé, car j’étais rigide. Mon organisation était carrée, j’essayais de proposer des choix (pensant que c’était ça la flexibilité).

Que nenni! 

Le doigt dans l’œil jusqu’au coude !

J’ai morflé parce que je n’étais pas au clair avec moi-même. Sur ce qui m’était essentiel et ce qui était des injonctions que je m’imposais.

La genèse de ce podcast, de ce site, de la formation qui arrive, de mon métier aujourd’hui, je le dois à ma fille.

C’est elle qui m’a contrainte de me poser les bonnes questions. C’est grâce à toutes ses remises en question que j’ai débuté ce travail sur moi, le fameux développement personnel.

passer De 2 à 3 enfants

Passer de 2 à 3 a été beaucoup plus facile

La conclusion facile serait de penser que c’est parce que ma fille est plus “difficile” que ses frères.

Il n’en est rien! Ils ont tous leurs caractères, ils m’ont chacun amené à des prises de conscience.

Mais avec mon premier, avec la supériorité numérique des facto que nous avions, j’ai pu continuer à me mentir sur ma capacité à tout gérer, à refuser les remises en question.

Pas avec 2 enfants!

Choupinette m’a permis d’ouvrir les yeux, avec violence parfois, sur mes priorités.

Si elle n’était pas arrivée d’elle-même, je ne sais pas sincèrement si j’aurai eu le courage de créer le déséquilibre qu’engendre un nouvel enfant. J’aurai sans doute été pétrifiée de m’exposer à devoir faire voler en éclats mes faux semblants, mes injonctions.

Et je serai finalement passée à côté d’elle, mais aussi de toute l’évolution qu’elle a su créer en moi, en mon mari, en notre couple, et aujourd’hui, dans ma vie professionnelle.

Crapopoulos est juste arrivé dans un contexte beaucoup plus serein, car j’avais avancé sur moi, la définition de mon essentiel, de mes priorités. J’avais déjà lâché du lest, je savais que je devrais en lâcher de nouveau et j’étais préparée à cela. J’étais un chêne transformé en roseau.

Alors oui, son arrivée a été relativement facile à absorber, car elle avait fait un travail incroyable en amont !

J’avoue que c’est avec émotion que je m’ouvre ainsi à toi, je t’expose ma vie privée, ma fille. Mais je lui dois énormément. À sa façon, elle m’a sauvé d’une vie qui aurait été triste et terne. C’est ce que je souhaite que ma fille entende si un jour elle tombe sur cet article.

Ce que je voudrais que tu en retiennes de l’arrivée du deuxième enfant

Ce n’est pas de passer de 1 à 2 enfants qui est difficile. Ce qui est dur, c’est d’évoluer. Que ce soit par l’arrivée ou non d’un enfant. Et cette évolution, c’est pourtant un grand cadeau.

Ça me fait penser à une citation qui avait résonné très fort en moi

citation pronant que le déséquilibre accompagné d'inconfort est un bon signe

Toute véritable transformation sera précédée d’un grand moment d’inconfort.

C’est là le signe que tu es sur le bon chemin.

Ajahn Chah

je culpabilise de ne plus avoir de temps avec mon ainé, et pas assez avec mon deuxième enfant

Une autre crainte que j’entends souvent, c’est ce sentiment de déloyauté vis-à-vis de son ainé, la culpabilité de ne plus être aussi présent.e et disponible pour lui, à l’arrivée d’un second enfant.

Et là, on ne va pas se mentir, c’est mathématique. 

Comme je l’ai déjà rappelé, ton amour peut se démultiplier, pas ton temps.

Mais j’aimerais que tu prennes maintenant le temps de réfléchir concernant ton sentiment de culpabilité, de déloyauté vis-à-vis de ton  enfant…

C’est une émotion… Et si tu me suis, tu sais que je vais t’inviter à chercher le message derrière l’émotion, comme je te le propose dans mon guide gratuit la boussole des émotions.

  • Quel est le besoin caché ?
  • À qui appartient cette crainte ?
  • Est-ce ton entourage qui s’inquiète de 2 enfants trop rapprochés ?

Si cette crainte t’appartient, est-ce parce que tu es dans une forme d’énergie du sacrifice pour ton enfant ? C’est-à-dire que tout ton temps lui est dédié, sans prendre de temps pour toi, ton bien être, sans lui ?

illustration d'une maman qui sacrifie ses ailes pour créer celles de son enfant
Dario Monero

Ce n’est pas une question à prendre à la légère.

C’est une fenêtre ouverte sur une potentielle transformation significative. Car s’il y a la moindre once en toi de sacrifice pour ton enfant, c’est là aussi la voie royale au burn-out, mais aussi au sentiment d’ingratitude quand ton enfant ne te semblera pas te rendre à la hauteur de ce que tu fais pour lui. C’est ce dont je te parle dans l’épisode 7 concernant le sentiment d’ingratitude de ton enfant et du sacrifice 

Conclusion

Cherche en toi pourquoi tu culpabilises vis-à-vis de ton ainé. D’où vient cette crainte ? Est-ce qu’une part de toi est toujours dans la dévotion à 100% de ton temps à ton enfant ? Peut-être est donc le signe de t’autoriser à prendre du temps pour toi. Moins de temps pour ton enfant ne veut pas dire temps de moindre qualité.

Au contraire, je t’invite à réfléchir à passer moins de temps avec ton enfant, mais mieux? C’est ce dont je t’ai parlé dans l’épisode 23 “Pourquoi et comment passer du temps de qualité avec ton enfant”

Une autre variante de cette peur est l’impression de ne pas pouvoir aimer autant un autre enfant

Ça me semble impossible d’aimer autant un deuxième enfant

Et bien scoop ! Effectivement !

Et là tu dois penser

“Quoi ? Mais c’est affreux de moins aimer un de ses enfants, d’avoir un chouchou, un enfant préféré”.

Mais ce n’est pas du tout ce que j’ai dit 😜

Comme tes enfants sont uniques, l’amour que tu ressens pour tes enfants est également unique.

Je ne peux pas dire que je ressens le même amour pour mes enfants. C’est difficile à mettre en mot, et je ne veux pas que tu me comprennes de travers, ou pire : que mes enfants le comprennent de travers.

En fait, si mon amour de mes enfants est différent, la force de mon amour est identique.

L’amour que je ressens pour chacun d’eux est aussi vaste, étendu, profond et sans limites. Mais différent, car mon amour ressenti est spécifique à chacun de mes enfants.

aimer des enfants de façon différentes mais avec la même force

Tu l’auras remarqué, là, je parle de moi et de mes enfants. Car je ne voudrais pas parler en ton nom. Mais je suis prête à parier que tu ressens sans doute la même chose si tu as plusieurs enfants et comprends mes explications. Ou que tu les comprendras si un jour tu décides d’agrandir ta famille…

deuxième enfant : Un amour différent, mais tout aussi fort

En y réfléchissant, je me rends compte qu’instinctivement j’ai verbalisé cette différence, cette spécificité de l’amour ressenti pour chacun de mes enfants dans une petite phrase.

Quand Chocapic est né, je lui murmurai à l’oreille (et encore aujourd’hui!) que je l’aime plus fort que la Terre. 

Alors oui, au sens littéral, ça ne veut strictement rien dire! Mais la Terre, la planète, c’est maous costaud, c’est fort. Autant que mon Amour pour lui.

Quand Choupinette est née, j’ai voulu conserver cette phrase pour mon ainé, ne pas la lui “voler”. Alors je l’ai décliné pour exprimer l’immensité de l’amour que je ressens pour elle : Je t’aime plus haut que le Ciel. Côté vaste, on est servi !

Et naturellement, quand Crapopoulos est venu compléter notre famille, il a eu le droit à sa variante personnalisée : Je l’aime plus chaud que le Soleil.

Bizarrement, je suis partie dans un domaine spatial! Mais c’est imagé et mes enfants adorent leurs petites phrases…

Donc, sois indulgent.e avec toi. Fais-toi confiance. Laisse l’amour se construire au fur et à mesure que tu apprendras à connaitre ton second enfant. Il sera aussi fort. Différent, mais tout aussi puissant…

Un coeur de maman, de papa, ça ne se divise pas. Ça grossit.

coeur qui grossit quand la famille accueille un autre enfant

Quel est l’écart d’âge idéal entre 2 enfants ?

Dernier grand classique des questions posées quand on envisage l’idée d’agrandir la famille :

Quel est l’écart d’âge idéal entre 2 enfants ?

Certains te diront qu’il est plus facile d’avoir les enfants rapprochés, d’autres préfèrent espacer les enfants… Je vais te partager mon avis sur la question et te partager mes expériences personnelles, car je connais les 2 situations !

Âges rapprochés (moins de 2 ans) ?

Certains pensent que des enfants rapprochés sont l’idéal pour tout un tas de raison :

Tant qu’à être dans les nuits courtes, les couches et tout, autant faire un tir groupé. Tu fais peut être du batch cooking pour gagner en temps sur la préparation du repas, finalement, c’est la même logique pour les enfants. Quitte à vivre une période de déséquilibre, autant tout faire en une fois et après on peut souffler.

Certes. Le revers de la médaille c’est que cela peut être franchement hardu.

Mais le bénéfice non négligeable c’est d’augmenter la probabilité d’une fratrie soudée.

Attention à la fausse croyance qu’enfants rapprochés signifie enfants proches qui jouent ensemble et s’aiment. Ça, ça n’a rien à avoir avec l’âge (même s’il faut reconnaitre que la probabilité de centre d’intérêt commun est augmentée). C’est une question de personnalité et tu n’as pas de contrôle là-dessus ! C’est pour cela que je dis bien : cela augmente la probabilité. Ce n’est pas une garantie !

Âges plus éloignés (plus de 5 ans) ?

D’un autre côté, avoir des enfants d’âge plus espacé permet de se concentrer sur les besoins d’un jeune enfant à la fois. Donc on peut considérer que des enfants avec un écart d’âge de 5 ans permettent cela… À 5 ans, ton grand ou ta grande est suffisamment autonome pour s’habiller à peu près seul, commence à être en capacité d’exprimer certaines émotions verbalement..

La difficulté essentielle selon moi est le sentiment de revenir en arrière en repartant avec un nourrisson qui se réveille (naturellement) la nuit, les couches à changer, les siestes qui coupent le rythme de la journée, etc.

Finalement il y a des avantages et des inconvénients aux 2 situations. Raison pour laquelle, beaucoup pense que le compromis d’âge est une bonne solution : 3 ans d’écart : le grand va à l’école quand le bébé arrive.

maman qui fait la première rentrée des classes de son enfant avec un nouveau né

Mon avis personnel c’est que ce n’est pas vraiment un compromis, car ton ainé reste encore un jeune enfant, donc tu n’a pas vraiment tous les bénéfices d’un enfant de 4-5 ans avec la “maturité” (si mature il puisse être à cet âge!)…

Encore une fois, dans cet épisode il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse. Il y a TA réponse. Celle qui correspond à ta situation, ton souhait, celui de ton conjoint.

Il n’y a pas de bon écart d’âge entre 2 enfants. Tout comme il n’y a pas de bon moment pour avoir un enfant. C’est le fruit d’une décision ou non décision, prise à 2, selon les besoins et envie de chacun… Mais j’y reviendrai à la fin de l’article !

Ma quadruple expérience

Tu le sais, j’ai 3 enfants. J’ai donc des enfants avec des écarts d’âges variés : mes 2 premiers ont donc moins de 2 ans d’écart… On peut qualifier cela de “rapproché”. 

Mon grand et mon dernier ont finalement 5 ans d’écart. Ce qui commence à être un peu éloigné…

Mon second enfant et mon dernier ont 3 ans ½ d’écart ce qui ressemble à une bonne moyenne selon la société.

Mais j’ai également moi-même un frère… de 10 ans mon cadet. J’ai été 10 ans fille unique pour des raisons qui sont propres à mes parents. Mais finalement, je suis devenue grande soeur à l’âge de 10 ans. Donc là, clairement j’ai aussi l’expérience d’une fratrie avec un grand écart d’âge !

moins de 2 ans d’écart

Mon retour d’expérience sur des enfants rapprochés : C’est sport, mais voir cette complicité, ces intérêts communs des enfants, ça n’a pas de prix. J’ai également apprécié le fait de retrouver une certaine liberté de vie (adieu les siestes, les couches) d’une manière assez groupée. Et franchement, j’ai beaucoup apprécié !

3 ans d’écart

Si 3 ans d’écart entre 2 enfants semblent être la norme, avec le recul ce n’est pas l’écart d’âge qui à ma préférence. Mais c’est un choix très personnel. Et surtout, quelquefois ce n’est pas du tout un choix! La vie a son lot de surprises, bonne ou mauvaise…

Quand Crapopoulos est né, Choupinette n’avait que 3 ans ½. Niveau maturité émotionnelle et verbalisation, on n’y était clairement pas. J’ai trouvé cela difficile de subvenir aux besoins de ma fille et de mon fils, tous les 2, jeunes enfants. Mais comme elle avait 3 ans, c’est comme si j’avais une idée inconsciente qu’elle était grande. Après tout, elle allait à l’école. Sauf qu’elle était finalement encore jeune. Du coup, elle a un peu pâti de mes préjugés de la penser plus grande qu’elle n’était. Ce que je n’avais pas ressenti avec 2 ans d’écart… 

3 ans est du coup, pour moi, un faux ami! Car on peut oublier qu’à 3 ans, notre enfant est encore tout petit, très jeune

Mais côté complicité, j’ai retrouvé des similitudes avec 2 enfants rapprochés : Ils jouent encore aujourd’hui assez facilement ensemble, ont des centres d’intérêt commun.

Finalement je me rends compte que 3 ans, selon ma propre expérience, n’est pas un compromis : je retrouve les avantages des enfants d’âges rapprochés, sans pour autant avoir les bénéfices que j’ai constatés avec 5 ans d’écart ! Tout en cumulant cet effet pervers de croire que notre enfant est “grand”… Mais encore une fois, cela n’engage que moi !

5 ans d’écart

Mon grand et mon dernier ont 5 ans d’écart. Ce que j’apprécie le plus, c’est l’autonomie de mon grand qui peut aussi prendre le relai avec son petit frère. Clairement, c’est appréciable au quotidien et une forme de responsabilisation qu’aime mon grand.

Mais le point négatif c’est qu’ils ont moins de points communs pour jouer. C’est compliqué de trouver un jeu de société qui satisfasse tout le monde. Chocapic est très conciliant et accepte facilement de jouer à des jeux pour plus jeunes. Mais Crapopoulos est moins en capacité de s’adapter quand il est question de jouer à un jeu de “grand”. Partager ce moment avec Chocapic est plus compliqué pour moi, car frustre énormément mon dernier…

Je trouve donc plus difficile de trouver un compromis équitable entre mon ainé et mon dernier…

10 ans d’écart

Niveau écart d’âge élevé, là je crois qu’on est bien !

Moi avec mon petit frère de 10 ans de moins, à sa naissance

Je ne vais pas parler à la place de ma maman, mais te partager mon vécu de grande soeur : J’ai adoré jouer à la petite maman. J’ai des souvenirs de mon frère dès sa naissance. Je l’ai tellement attendu, espéré. Il est tout pour moi (coucou mon Lou si tu passes par là!)

Mais l’inconvénient c’est que je ne suis pas sure que ce que nous avons connu soit réellement une relation classique de frère et soeur. J’ai quitté la maison à ses 8 ans, pour faire mes études. Au moment où il avait besoin de moi, j’étais loin je construisais ma vie de mon côté. Je sais qu’il l’a vécu un peu comme un abandon. Et pourtant dès que je rentrai j’étais avec lui, je l’emmenai avec moi (le bonheur d’avoir une soeur avec le permis!). Mais dans son quotidien, physiquement j’étais absente.

Au final, pour en avoir discuté avec lui, nous avons le sentiment tous les 2 d’avoir grandi comme des enfants uniques, tout en sachant que nous avons un frère ou une soeur. Un peu paradoxal.

Notre lien est comme nous : unique. Ce n’est pas une relation de frère et soeur comme mes amis ont pu connaitre. Mais c’est mon frère.

Finalement LA question à te poser autour du deuxième enfant :

Au final, pour conclure cet article, il y a une vraie et unique question à te poser, à se poser en couple :

Désires-tu vraiment un second enfant ?

De laquelle découle des questions secondaires :

Pour quelles raisons souhaites-tu un autre enfant ?

Parce que c’est la norme ? Le regard des autres s’il reste enfant unique ?

Pour que ton enfant ne soit pas seul ? (les amis c’est tout aussi bien et là au moins il les choisira !)

Pour quelles raisons ne souhaites-tu pas un autre enfant ?

Par peur ? J’espère que cet épisode te permettra de creuser ce sentiment…

Et si c’est ton souhait de ne pas avoir de second enfant, c’est tout à fait légitime! Libère-toi de l’injonction de la société. Tout comme nous devons aussi nous libérer de cette injonction d’avoir des enfants parce que nous sommes en couple !

Et puis quelques fois, on ne choisit pas… tout ne se contrôle pas, ne se décide pas…

Je me rends compte que cet article est beaucoup plus personnel, moins léger, mais c’est cela aussi la parentalité couplée au développement personnel : Se poser les questions, les remises en question, qui peuvent être profondément inconfortables… Mais qui font grandir !

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