juin 26

Apprendre à connaître son enfant : quand nos projections brouillent l’écoute

Temps de lecture : 3 minutes

Tu offres un jeu super à ton enfant, mais il n’y touche pas ? Tu te demandes parfois si ton enfant sait vraiment ce qu’il veut… ou si c’est toi qui pense savoir à sa place ?

Dans cet article, je te partage mon propre vécu de maman : celui d’une prise de conscience, un peu piquante, mais utile pour la relation avec mes enfants.

Pourquoi c’est si difficile d’apprendre à connaître son enfant

On croit savoir ce qui est bien pour eux

Moi aussi, je suis tombée dans ce piège. Ma fille demandait une peluche géante de Marsupilami pour Noël. Quatre mois plus tard, pour son anniversaire, elle en demandait une autre.

Et encore une le Noël suivant. J’avais du mal à comprendre : « Mais pourquoi encore une peluche ? Tu en as déjà plein ! »

Je voyais les peluches comme des objets de déco ou de câlin, pas comme de vrais supports de jeu. Alors que ses frères recevaient Lego, Playmobil, jeux vidéo, j’essayais de la convaincre d’ajouter “autre chose” à sa liste. “Un jeu de société ? Un jeu un peu plus… utile ?”

Mais c’était ma vision d’adulte, pas la sienne. Elle, elle jouait vraiment avec ses peluches, elle s’inventait des histoires. Et moi, je suis passée à côté de ça.

Quand on projette nos envies… au lieu d’écouter les siennes

Je croyais bien faire. Je voulais l’ouvrir à d’autres formes de jeux. M’assurer de lui éviter un potentiel regret, déception…

Mais avec le recul, je me rends compte que je projetais mes goûts, mes références, mon besoin de faire un cadeau qui plait. Et elle, de son côté, ajoutait des Lego à sa liste juste pour me faire plaisir.

Encore une autre version des distorsions cognitives dont je t’ai déjà parlé…

Apprendre à connaître son enfant : changer de posture

Observer sans juger

Le vrai déclic ? C’est quand elle m’a dit : “Maman, est-ce que je peux donner mon écurie Playmobil ? Je ne joue pas avec.”

J’ai été soufflée.

Elle avait le courage de me dire qu’un jouet que j’avais voulu qu’elle ait… ne l’intéressait pas.

Et surtout, elle ne m’en voulait pas. Elle voulait simplement faire de la place pour ses peluches chevaux, son vrai truc. Depuis qu’on a installé ensemble un petit pré, une sellerie, des sauts d’obstacle… elle n’a jamais autant joué seule et avec joie.

Les laisser construire leur monde

C’est là que j’ai compris : je ne voulais plus “contrôler”, mais réellement l’accompagner. On a transformé sa maison de poupée en sellerie, accroché des petits crochets pour les licols, plié des couvertures… C’est devenu son univers. Et elle m’a embarquée dedans.

C’est un peu comme ce que je t’ai partagé sur le besoin d’autonomie des enfants

Repenser notre définition du “jeu utile”

Je croyais qu’un jeu devait “servir” à quelque chose : développer une compétence, un apprentissage. Mais en fait, le jeu sert à rêver, à grandir, à s’exprimer. Et ça, aucune notice ne peut le standardiser.

Apprendre à connaître son enfant, c’est aussi lui laisser le droit de se tromper

Tester, se tromper, ajuster

Ses frères, eux, ont mélangé tous leurs Lego : Harry Potter avec Batman et Ninjago. Ça m’a démangé de trier, d’organiser. Mais j’ai compris que c’était leur façon de jouer, leur manière d’explorer.

Et parfois, ça mène à une prise de conscience. Mon fils a gardé sa caisse de Lego Harry Potter deux ans sans y toucher, espérant pouvoir reconstruire. Aujourd’hui, il réalise que ce n’est plus sa priorité. Il fait le deuil de ses envies passées, à son rythme.

Accompagner au lieu de guider

C’est dur de ne pas aiguiller. J’ai souvent tenté de “suggérer” d’autres idées. Mais je me rends compte qu’en faisant ça, je bloquais l’expression de leurs vrais désirs.

Valoriser l’autonomie dans les choix

Maintenant, je les laisse faire leur propre liste. Je demande juste : “Tu es sûre ? C’est ce que tu veux ?” Et si la réponse est oui, je respecte. Parce que je vois bien que c’est quand ils choisissent qu’ils s’épanouissent.

Et si on laissait notre enfant être lui-même ?

Moins d’injonctions, plus de curiosité

Ce que j’ai appris dans tout ça, c’est à me mettre à leur écoute sans projeter mes attentes. Je pose des questions. Je reformule leurs envies. Mais je ne décide plus à leur place.

Le vrai cadeau, c’est de laisser le choix

Aujourd’hui, ma fille a son monde de poneys. Ses frères ont leurs univers. Et moi, j’apprends à respecter leurs différences sans les corriger. Et ça change tout !

Créer ensemble, renforcer le lien

En entrant dans le monde de ma fille, de ce qu’elle aime, je suis devenue une alliée. J’ai appris à la connaitre. Mieux : Je lui ai permis de mieux se connaitre ! Savoir dire ce qu’elle aime, ce qu’elle n’aime pas, ce qu’elle souhaite… On bricole, on imagine, on invente ensemble. C’est bien plus précieux que tous les cadeaux du monde.

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