novembre 20

Extrémisme de la Bienveillance : Pourquoi je nuance les Violences Éducatives Ordinaires

Temps de lecture : 7 minutes

Extrémisme de la Bienveillance : Pourquoi je nuance les Violences Éducatives Ordinaires (VEO)

La déculpabilisation des parents : Pourquoi je suis contre l’extrémisme de la Bienveillance et nuance les violences éducatives ordinaires ?

Il y a quelque temps, je partageais sur Instagram un visuel où je résumais les 3 idées reçues de ce que n’est pas la Parentalité Bienveillante, l’épisode 3 du podcast.

Visuel dans lequel je mentionne que ce n’est pas “ne jamais crier / taper / faire d’erreur”.

J’ai reçu un commentaire comme quoi il était dommage que je mentionne le fait de taper, de le rendre “acceptable”. En comparant le fait que cela est pourtant inacceptable aux yeux de tous si on parle d’un conjoint violent.

S’en ait suivi un échange très constructif et bienveillant.

Si tu te reconnais, je te remercie de la bienveillance de notre échange, de ton ouverture. C’était vraiment constructif pour moi, car cela m’a conduit à pousser ma réflexion…  (Raison pour laquelle j’ai d’ailleurs mis du temps à te répondre !)

Et je me suis dit que cela serait intéressant de partager à travers cet article…

Parce que ma conclusion a été de me dire que finalement, tout cela se résume à de la nuance….

50  nuances de Bienveillance ou 50 nuances de VEO (violences éducatives ordinaires), selon de quel côté on regarde la situation…

cravate à la manière de 50 nuances de grey pour parler des nuances aux violences éducatives ordinaires

Rappel : qu’est ce que sont les Violences éducatives ordinaires

Dans le décodeur des VEO, il y est indiqué que les violences éducatives ordinaires peuvent être physiques. On parle alors de châtiments corporels : fesser, gifler, des “petites” tapes sur les mains, secouer, tirer les oreilles, pousser etc.

Le Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies les ont définis en 2006 comme étant l’emploi de la force physique avec l’intention de causer un certain degré de douleur ou de gêne, même légère.

Mais les violences éducatives ordinaires peuvent également être verbales ou psychologiques. C’est alors beaucoup plus sournois d’en prendre conscience. Et pourtant elles peuvent faire beaucoup de mal.

Je me souviens de la campagne publicitaire de StopVEO de 2017 : “Mots d’adulte, maux d’enfants”

violence éducative ordinaire campagne de sensibilisation famille

Cela peut aller de crier, rabaisser, insulter, terroriser, se moquer, ridiculiser, menacer, faire du chantage, priver d’affection, menace d’abandon ou de faire peur…

Autant, avec de la maîtrise, de l’énergie, de la patience, chacun peut essayer de retenir ses gestes et tenter d’éviter la violence physique. Autant la violence verbale et psychologique est fourbe et peut nous dépasser, nous prendre par surprise et revenir comme un réflexe de ce que nous avons connu et qui revient à la vitesse d’un élastique trop longtemps tendu.

Et encore, même la violence physique peut nous échapper quand nous sommes à bout, manquons de sommeil, de patience, d’énergie.

Mais j’y reviendrai plus en détail plus tard, car c’est exactement le sujet du jour….

Tu le comprends, les violences éducatives ordinaires sont pernicieuses et peuvent surgir à tout moment, même si nous faisons le choix de vouloir les éviter, pour accompagner notre enfant.

Pourquoi je souhaite te déculpabiliser, face aux violences éducatives ordinaires

Et moi la première.

J’ai beau être coach parentale, fervente convaincue de la Bienveillance pour accompagner les enfants, je n’en reste pas moins humaine.

Et il m’arrive de ne pas réagir de la façon dont j’aurai aimé.

La bienveillance ce n’est pas le zéro « violences éducatives ordinaires ».

C’est à mon sens utopique. Irréaliste. Dangereux.

Un peu comme le mythe de la mère parfaite qui pour moi est un poison doré

Il est beau, donne envie, brille…

Mais en le visant, on se trompe d’objectif. Les yeux rivés sur la finalité, on en oublie que la Parentalité c’est un chemin… et justement, loin d’être un long fleuve tranquille.

Car chaque jour nous apportera son lot de challenges.

C’est pour cela qu’il m’est important de déconstruire cette idée fantasmagorique que la Parentalité Bienveillante c’est être le Parent parfait qui ne s’énerve jamais, qui réagit toujours comme il le faut.

Si cet idéal est louable, pour moi, il est nocif pour les parents qui veulent changer et prendre le chemin d’une parentalité bienveillante, plus consciente.

Comme je te l’ai partagé dans l’épisode 0 du podcast, où je te partage qui je suis, mon cheminement et pourquoi j’ai créé ce podcast.

Je t’y partage ma vision de la Parentalité : Un chemin qui peut parfois faire des détours. Des erreurs que nous pouvons faire, de mauvaises réactions quand on commence à jurer “Mère…..” et que l’on se rattrape, et corrige “Credi”.

Tu es humaine, tu es humain.

Tu n’as pas à être parfait. Ton enfant n’a pas besoin d’une maman parfaite ou d’un papa parfait.

Tu fais de ton mieux et c’est déjà beaucoup !

Alors, pourquoi chercher à se flageller, se juger aussi durement ?

Tu te remets en question et c’est pour moi un grand signe positif!

Les extrêmes ne sont jamais bons

Pourquoi vouloir te déculpabiliser ? Parce que je considère que les extrêmes ne sont jamais bons. Ni dans un sens ni dans l’autre.

Je crois à l’équilibre.

La vie est un équilibre.

2 femmes en équilibre sur des poteaux pour illustrer que la vie est une question d'équilibre, les extremes sur les violences éducatives ordinaires

Extrémisme de la parentalité : Autoritaire

Si tu vas à une extrémité de la Parentalité, tu y trouveras tout ce que je dénonce : la domination, les punitions, les ordres.  Je pense qu’il t’est assez facile de visualiser ce côté…

Extrémisme de la parentalité : Les injonctions de la Bienveillance

Mais si nous allons explorer son opposé, on arrive dans la Bienveillance avec toutes les injonctions qui l’accompagnent (liste non exhaustive!) :

  • Tu ne dois pas crier,
  • Ne pas faire de chantage.
  • Etre à l’écoute de ton enfant, de ses besoins, accompagner ses émotions.

Seulement, à suivre ces injonctions de faire parfaitement, le risque est grand de t’oublier dans l’équation.

De culpabiliser quand tu n’auras pas la réaction idéale.

Et c’est là où à mon sens la Parentalité Bienveillante peut devenir dangereuse :

Tu te mets une pression de dingue. Tu ne te pardonnes aucune erreur, aucun faux pas.

Fin des Violences éducatives ordinaires : Il faut un début à tout

Au lieu de tomber dans les extrêmes de la Bienveillance, je t’encourage plutôt à commencer, un pas à la fois.

Le déclic seul ne suffit pas à devenir le parent que tu souhaites être. C’est le point de départ.

Mais cela nécessite une transformation plus en profondeur de tes automatismes et réflexes. C’est exactement ce que je travaille avec les mamans / papas que j’accompagne en coaching individuel.

Et c’est ce que je souhaite également proposer dans la formation que je compte te proposer très prochainement ! (ça, c’est un scoop, je n’en ai pas encore officiellement parlé… mais c’est dans les tuyaux pour début 2022.. je t’en parle très prochainement sur Instagram et avant tout dans mon mail du samedi, si tu reçois la Minutes des Mamans parfaitement imparfaites)

Parce qu’un inconvénient supplémentaire selon moi de l’extrémisme, c’est le découragement que cela peut générer

l’extrémisme Cause le découragement : ne même pas essayer

J’ai rencontré des mamans qui m’ont dit ne pas avoir voulu se renseigner plus que cela sur la Parentalité bienveillante par peur de l’échec!

Car elles se jugent si durement, pensent partir de tellement loin, qu’elles pensent “à quoi bon”, et baissent les bras.

Bien sûr, si tu regardes L’Everest et que tu te dis “je dois monter tout en haut”, il y a de grandes chances que tu n’essaies même pas !

L’abandon est plus facile que de faire face à un potentiel échec.

Mais si tu découpes ton objectif, en étapes, en petits morceaux, un pas à la fois.

Cela devient réalisable. Et tu te dis que tu vas tenter la 1ère étape, et alors tu verras ensuite si tu te sens OK pour la seconde.

Et bien, je vois la parentalité de la même façon. Un chemin, vers soi, en compagnie de ton enfant.

C’est pour cela que j’ai intitulé le podcast “S’élever en même temps que son enfant”.

Parce que je considère que toutes les questions que nous nous posons pour notre enfant servent également à mieux nous connaître, connaître nos besoins, nos valeurs. Cela nous fait grandir. L’essence même du développement personnel !

l’extrémisme Cause le découragement : Burn out et / ou Culpabilisation

J’ai lu plusieurs messages de mamans en panique, car elles avaient craqué, hurlé, même giflé et avaient peur d’avoir nui à leur enfant, à leur développement, à leur construction.

Les injonctions de la Mère Parfaite, du parent parfait font tout autant de dégât que les Violences éducatives !

Elles te tuent à petit feu, te poussent doucement vers le burn-out parental.

C’est ainsi que tu entres dans le cercle vicieux : Tu t’en veux davantage, tu es plus épuisée, tu manques de ressources intérieures et donc tu as moins de patience, d’énergie pour accompagner ton enfant. Au final, tu ne réagis pas comme tu aurais aimé. Alors tu culpabilises… La boucle est bouclée.

Et c’est ainsi que l’on voit des personnes brandir la Parentalité Bienveillante en haut d’une pique, l’accusant de tuer les parents, les mères.

montage photo d'une femme manifestant contre l'extremisme de la parentalité bienveillante

Car oui, cela peut aussi venir s’ajouter à la liste des ingrédients des dépressions post-partum !

Et à mon sens, la faute ne revient pas au choix d’éducation. Mais à son extrémisme.

L’extrémisme n’est pas écologique, écologique dans le sens qui respecte la personne que tu es.

La nuance ? La Bienveillance commence par soi-même

Ton choix d’une parentalité bienveillante est une très bonne chose.

Mais pour éviter de tomber dans l’extrême, la clé est de commencer par appliquer ce choix de Bienveillance à toi-même !!!

Cela signifie accueillir tes propres émotions, identifier tes besoins à toi. Connaître tes valeurs.

Cela revient finalement à savoir qui tu es. Comment tu fonctionnes. De quoi tu as besoin.

C’est fondamental. Sans quoi tu risques de te sentir perdu.e dans ta vie, ne pas te sentir aligné.e, balloté.e au gré des situations, des expériences que tu vis avec ton enfant.

Tu es un capitaine de navire, responsable d’un équipage (ton enfant). Mais tu n’as pas de compas, de cartes, rien qui ne te donne les indications de comment manœuvrer ton navire ni où le mener…

Nous n’avons pas conscience de cela pour la plupart, avant de devenir parents.

J’ai personnellement fait ce constat à la naissance de mes enfants.

C’est là que j’ai réalisé que vouloir accompagner mes enfants, accueillir leurs émotions, comprendre leurs besoins c’était bien.

Sauf que je n’avais aucune idée de comment faire cela, vu que je ne m’étais jamais posé cette question pour moi !

La bienveillance commence par soi-même, comme la charité !

C’est ce que je t’invite à faire à travers ce podcast, mon site merecredi.

Mes accompagnements individuels ont tous pour but d’apprendre à te connaître en profondeur :

  • Quelles sont tes valeurs profondes?
  • Quels sont tes besoins?

Dans le but de te sentir aligné.e.

  • Comment accueillir tes émotions?
  • Comment apprendre à te ressourcer pour être alors en mesure d’accompagner ton enfant ?

Un arrosoir ne peut donner de l’eau à la jeune plante que s’il est d’abord rempli !

La bienveillance pour toi même est nécessaire pour 2 raisons : 

D’une part, comme je viens de te l’expliquer : être en mesure d’accompagner ton enfant, te sentir aligné.e en tant que maman ou papa, pour ton enfant.

Mais également parce que tu es un modèle pour ton enfant :

  • Souhaites-tu que ton enfant fasse passer le bien être des autres avant le sien ?
  • Souhaites-tu lui montrer cette image de sacrifice et de s’oublier dans l’équation ?

Comment veux-tu que ton enfant apprenne à être une personne équilibrée, altruiste, mais sachant prendre soin de lui-même s’il n’a pas cet exemple en face de lui ?

Je sais que l’énergie du sacrifice est souvent très puissante chez les parents. Tu es prêt.e à tout pour ton enfant, même sacrifier ton propre bien-être.

Même si je ne suis plus alignée aujourd’hui avec cette pensée, je le comprends tout à fait. C’est pourquoi j’insiste sur le modèle que tu donnes alors à ton enfant.

Si tu ne prends pas soin de toi pour toi, si tu ne t’accordes pas de la Bienveillance pour toi… Peut-être le feras-tu pour ton enfant ?

Afin d’être cet exemple pour lui ?

Si cela te parle, tu peux réserver un appel découverte gratuit avec moi pour voir dans quelle mesure l’accompagnement que je te propose peut t’aider.

Et sinon, reste connectée, je t’annoncerai prochainement la sortie de ma formation qui aura également le but de te permettre de t’élever en même temps que ton enfant !

Je ferme la parenthèse sur ce que je peux te proposer et reviens au cœur du sujet d’aujourd’hui :

La différence minime (et pourtant essentielle) entre un conjoint violent et un parent bienveillant qui faillit

Reprenons la comparaison qui m’a été faite et que j’ai souvent croisée :

Un conjoint ou une conjointe violent.e, qui s’excuse pour se faire pardonner et recommence. Les victimes se retrouvent souvent piégées, car leurs bourreaux sont capables des pires horreurs physiquement et psychologiquement et l’instant d’après montrer des regrets, chercher à se faire pardonner et présentant une facette attachante de leur personnalité.

La comparaison qui est faite est donc celle d’un parent qui se montre aimant et aimable avec son enfant, et qui lorsqu’il craque sous le coup de l’émotion et de la fatigue, a recours aux VEO comme des mots durs, blessants, humiliants pour son enfant. Voir des gestes blessant :gifle, tape, bousculade, etc. Et s’excuse par la suite de son geste.

Si tu te reconnais, ne pars pas en courant pour pleurer et t’autoflageller.

Car moi aussi je peux correspondre à cette description dans certaines situations. Je vais te partager quelle différence a priori minime, mais majeure je vois entre les 2 cas de figure.

La différence que je vois entre toi (ou moi) et cette description d’un conjoint violent et toxique :

L’intention…

illustration montrant la différence entre un conjoint violent d'un côté et un parent bienveillant qui fait de son mieux mais tombe dans ses travers : l'intention fait la différence

L’intention (et sa mise en action)

Cette différence selon moi fondamentale est l’intention entre un conjoint violent et toi, qui essaie d’éliminer les violences éducatives ordinaires de ta façon d’être avec ton enfant et à qui il arrive d’échouer. Tout comme moi.

Un conjoint violent, toxique n’a en réalité aucune intention de changer.

Ce sont des phrases pour amadouer, cajoler sa victime. Afin de mieux la garder sous son emprise.

Ou bien, s’il a conscience qu’il a un problème de comportement, qu’il a bien une intention de changer et de s’améliorer, il ne passe pour autant pas à l’action. Comme se faire aider, se faire suivre. Débuter une thérapie. Consulter un médecin. Chercher des pistes !

La différence avec toi, avec moi ?

C’est que tu as l’intention de changer. Tu prends conscience de tes axes d’amélioration possible.

Et tu entres en action !

Si, si, même si tu n’en as pas l’impression.

Tu es bien en train de lire cet article ?

Tu te renseignes pour savoir comment faire, comment amorcer un changement par un premier petit pas.

Et bien sans t’en rendre compte, tu es déjà en action !

Tout le monde n’a pas besoin de passer par un accompagnement individuel, suivre une formation, faire une thérapie. Ça, ce sont juste des accélérateurs potentiels, un moyen d’atteindre ton objectif plus rapidement !

Le changement et l’action peuvent passer par la remise en question, chercher à comprendre, te renseigner sur le sujet, apprendre à te connaître toi, tes besoins. Lire des livres, écouter des podcasts, visionner des vidéos… tout ce qui nourrit ta réflexion, ton questionnement.

Tout ce que ne fait pas un conjoint violent !

Ce n’est donc pas comparable avec toi. Toi qui te renseignes sur comment faire, comment changer, comment améliorer. Qui accepte les remises en question et cherche à progresser.

L’intention et la mise en action sont les 2 éléments fondamentaux qui te distinguent d’un conjoint violent.

Oui, tu es un parent parfaitement imparfait. 

Oui, il t’arrive de déraper, que tes vieux réflexes de violences éducatives te rattrapent.

Il peut t’arriver de crier, insulter, bousculer, taper.

Car tu es humain.e avant tout. Pas un robot.

Mais tu sais aussi l’importance de t’excuser auprès de ton enfant. Lui expliquer que toi aussi, quelques fois tes émotions te submergent et te font adopter un comportement non acceptable.

Et tu apprends, avec ton enfant, à grandir ensemble. Apprendre ensemble à changer ces réflexes, qui nous poussent vers les violences éducatives ordinaires pour déconstruire ces automatismes et en mettre de nouveau à la place…

C’est refuser les extrêmes pour adopter à la place 50 nuances de Bienveillance !

cravate à la manière de 50 nuances de grey pour parler des nuances aux violences éducatives ordinaires
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