mars 3

Il tape son petit frère (s’excuse et recommence juste après)

Temps de lecture : 3 minutes

Comment réagir avec bienveillance lorsque ton ainé tape son petit frère ou sa petite sœur, se montre violent ?

Notre instinct de maman nous scinde en 2 :

  • D’une part la maman qui cherche à protéger son plus jeune (Maman Lionne activée)
  • D’autre part la maman de l’aîné à qui nous voulons rassurer de notre amour. Nous ne voulons pas qu’il ou elle se sente rejeté, délaissé par l’arrivée d’un nouveau bébé.

Dans le cas ici abordé, il s’agit d’une maman de 2 garçons, un « grand » de 3 ans et un petit de 11 mois.

L’aîné a tendance à taper son petit frère, à faire le « bélier » pour se confronter avec son frère. Sa maman réprimande ce comportement non acceptable. Elle lui explique pourquoi il ne doit pas se comporter ainsi. Mais malgré le fait qu’il dise qu’il a compris, il recommence ! Elle ne sait plus comment faire…

Ne pas gronder l’ainé lorsqu’il tape son petit frère ou sa petite sœur

Bien évidemment taper ou bousculer n’est pas un comportement acceptable. Mais si tu grondes ton enfant, cela aura malheureusement l’effet inverse que celui souhaité. C’est-à-dire que cela creusera un peu plus le fossé entre tes 2 enfants et toi. Ton ainé risque de se sentir rejeté, nourrir un sentiment d’injustice car son frère est protégé mais pas lui. Que dans la famille il y a son frère et maman/papa. Et lui. A part.

Alors comment faire, dans une éducation bienveillante, pour refuser la violence dans la fratrie ?

Verbaliser les émotions

Tu le sais, je considère que les émotions sont des précieux alliés dans la parentalité bienveillante. Elles permettent de comprendre le comportement de ton enfant. Savoir les accueillir, les exprimer, les communiquer sont le moyen le plus sûr pour créer une relation de coopération avec ton enfant. Si tu souhaites en savoir plus, je te conseille la Boussole des émotions que tu peux télécharger gratuitement.

Dans le cas de cette maman, je l’encourage à demander à son ainé de verbaliser ce qu’il ressent :

« Je vois que tu n’es pas content »

 « Tu en veux à ton frère ? »

« Tu préférais quand il n’était pas avec nous, quand tu avais maman pour toi tout seul ? »

Le faire parler de ses émotions, de ce qu’il ressent, pense, est la base même de l’intelligence émotionnelle. L’aider, lui apprendre à poser des mots sur des pensées, sentiments, sensations sont un cadeau inestimable pour lui. Tu lui permets d’apprendre à se connecter à lui-même (ce que nous avons souvent perdu une fois adulte !).

Le faire parler lui permet de l’aider à trouver le message, les besoins derrière cette colère, cette jalousie.

Même si on est bien d’accord, cette petite phrase « je préférerais qu’il ne soit pas avec nous » c’est un couteau dans le cœur d’un parent.

Mais c’est ok, il a le droit de formuler ce qu’il ressent. On ne nie pas une émotion. Elle est là, il le ressent. Mais après, on l’aide à chercher le message derrière l’émotion, le besoin non satisfait.

Cherche le besoin non satisfait

Ici, le besoin peut être que son grand regrette de ne plus passer de temps en tête à tête avec ses parents, avec sa maman. Surtout lors du passage d’enfant unique à l’ainé d’une fratrie.

Notre « bébé » se retrouve catapulter au rang de grand frère ou grande sœur, alors qu’il n’a rien demandé. Toute l’attention jusqu’ici était pour lui. Et maintenant il doit partager son temps… avec ce bébé qui accapare TOUT le temps de maman et papa…

En tant qu’adulte nous savons que notre amour n’est pas divisé. Il grandit. Mais notre enfant ne le sait pas. Nous devons le rassurer sur ce point.

Car soyons honnête, notre temps, lui se divise bien… Les journées ne font toujours que 24 petites heures !

Donc derrière l’acte de taper son frère ou sa sœur, derrière la phrase « je préférais quand il n’était pas là » se cache peut-être un besoin de passer un peu de temps en duo maman et moi (ou trio papa/maman et moi).

Une piste pourrait être de chercher du relai pour donner du temps de qualité (et non quantité) en demandant au papa, un ami, des grands-parents…

Un temps de qualité peut être court : 10 minutes. Mais en tête à tête. Qu’avec lui, pour lui. Pour recharger son réservoir affectif.

Il recommence de taper son frère alors qu’il dit avoir compris

Tu ne comprends pas parce que tu as beau avoir expliqué à ton enfant que tu n’acceptes pas qu’il tape son frère (ou sa sœur) et que c’est un comportement non acceptable, il recommence alors qu’il dit avoir compris !

C’est NOR-MAL !

Car tant que le besoin n’a pas été entendu, il reviendra encore et encore.

Tant que le message de ses émotions n’aura pas été délivré, entendu, le facteur repassera avec son enveloppe pour une xième présentation !

Le moyen de sortir de ce cercle infernal est l’accueil des émotions. La compréhension de leur message pour combler le besoin insatisfait…

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