mars 13

3 raisons pour faire le choix d’une relation de Coopération

Temps de lecture : 7 minutes

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Dans cet épisode, nous allons parler de la relation de coopération et pourquoi cela est (ou devrait être !) l’objectif derrière le choix de vouloir accompagner son enfant de façon respectueuse.

Choisir la Coopération en opposition au schéma classique de la domination

Si tu regardes le monde dans lequel nous vivons, tout autour de nous se trouve un modèle de domination. Le pouvoir des uns sur les autres. La hiérarchie autoritaire. La loi du plus fort. Tu sais, ces gens autour de toi qui éprouvent le besoin d’écraser celui d’à côté pour se sentir plus grand. Au lieu de s’élever soi, beaucoup prenne la facilité d’enfoncer la personne à côté.

Heureusement, cela n’est pas une généralité. Mais je suis sure pourtant qu’en évoquant ce genre de comportement, cela te rappelle quelqu’un. Une personne que tu as connu par le passé ou que tu côtoies.

La conséquence c’est que l’on en conclu que le monde est dur. Il y a même cette expression « trop bon trop con »… On pense donc bien faire en voulant protéger nos enfants en les préparant à cette dureté.

On s’imagine que si nous les élevons dans le respect, la douceur, la bienveillance, ils seront dans une bulle, et risquent de souffrir lorsqu’ils affronteront le monde extérieur.

Je préfère me dire qu’en fait le monde reflète notre société.

Aujourd’hui c’est un la loi du plus fort où celui qui l’ouvre le plus fort impose les choses aux autres.

Mais si notre monde était composé de plus de personnes pour qui le respect, la bienveillance, l’empathie sont des valeurs primordiales… alors j’ose croire que le monde sera beaucoup plus agréable à vivre !

Nos enfants seront le monde de demain. Ils seront donc tout à fait adaptés au monde puisque ce sera eux qui le feront !

Certains peuvent penser que j’ai une vision Bisounours. Mais je sais que je ne suis pas la seule Bisounours sur Terre et qu’ensemble on peut amorcer un effet boule de neige pour offrir ce monde à nos enfants demain !

Grâce aux nouvelles connaissances des neurosciences affectives et sociales, on sait tous les bénéfices d’une éducation respectueuse de l’enfant, de l’accompagnement de ses émotions, de la Bienveillance. Quand on voit comment cela peut positivement impacter leur développement, je suis convaincue que le monde a tout à gagner dans cette transformation en profondeur et se construire sur la coopération les uns les autres, plutôt que de s’opposer en cherchant à se dominer les uns les autres…

Domination du parent sans le vouloir

Tu dois peut-être penser que OK, Maude, tu es gentille avec tes explications de ta vision concernant le fonctionnement de la société… Mais moi je ne cherche pas à dominer mon enfant. Je ne le domine pas.

Simplement je sais mieux certaines choses que lui, je lui apprends, tout simplement… C’est mon rôle de parent.

Et tu as raison ! Je voyais les choses comme toi, moi aussi.

Jusqu’au jour où je me suis mise à la place de mon enfant, où je me suis projetée dans ses baskets.

Du point de vue de ton enfant

On décide pour lui quand manger, quand dormir, quand changer sa couche, se moucher. Quand il est l’heure de prendre le bain. Quand il peut avoir du contact, un câlin. Quand ce n’est plus le moment et qu’il doit aller sur le ventre, sur le dos, sur son tapis.

Projette toi 30s à sa place. Quelqu’un qui décide de tout, tout le temps pour toi. Sans te consulter. Sans t’avertir. Personnellement je n’attends pas 30s avant de râler et mettre les Olas avant de me fâcher tout rouge !

Certes, je ne te dis pas de commencer à rentrer en négociation avec ton bébé de 3 mois. Mais prend conscience du pouvoir dont nous disposons sur nos enfants. Je trouve personnellement que parler à son bébé pour le prévenir de ce que nous souhaitons faire AVANT de le faire est un pas en direction de la coopération. Avec un bébé tu peux verbaliser mais aussi signer. Cela lui permettra de pouvoir commencer à communiquer avec toi avant même d’être en capacité de parler. Et crois-moi c’est très utile… surtout quand ton enfant développe la marche avant le langage…. Lui permettre de signer ses besoins, ses envies, ses émotions avant de pouvoir parler est un super outil pour passer la phase des 2 ans qui est tant redoutée par certains parents !

Je m’égare un peu !

Avec ton enfant, nous avons une position dominante car nous décidons pour lui quand il est temps de se laver les dents, comment s’habiller, quoi manger, quand jouer, quand arrêter. Et quelques fois même quand faire pipi !

Une horreur : imagine ton ou ta cheffe, qui te dit comment t’habiller, quoi faire, où quand comment. Même quand tu as le droit d’aller aux toilettes. Plus aucune liberté ! Tu suis le mouvement, sans poser de question, sans protester…

Je te le dis, moi et mon esprit rebel ne tient pas 1 minute à ce régime totalitaire !

Tu le comprends, en tant que parent, ayant la position naturelle du « sachant » nous dominons notre enfant, même sans le vouloir !

Même en faisant le choix d’une parentalité consciente, respectueuse, en opposition à une parentalité autoritaire, nous sommes dominants sans le vouloir, inconsciemment !

Je souhaite donc t’aider aujourd’hui dans cet épisode à prendre conscience de cette réalité. En tant que parent nous dominons nos enfants.

En avoir conscience te permettra de modifier quelques petites actions. Poser des questions, laisser le choix, communiquer (avertir) ton enfant… Les bases pour construire une relation de coopération !

La coopération développe l’esprit critique et le libre arbitre

La domination entraine 2 réactions possibles :

  • La soumission
  • La Rébellion

La Soumission

Chez ton enfant la soumission c’est la conséquence recherchée par certains parents : un enfant sage, qui ne bouge pas, qui obéit, ne crie pas. Certes cela peut paraitre tentant… car c’est nettement moins fatiguant pour le parent : pas besoin de répéter 1000 fois, pas besoin de hausser le ton…

Sauf que 1) ce n’est pas bon signe un enfant qui ne bouge pas, ne vit pas ! et 2) on ne choisit pas !!! Dans certains cas ce sera la pioche de la soumission… et puis une autre fois, un autre jour ou quelques années plus tard ce sera la pioche de la rébellion !

Est-ce vraiment un enfant soumis que nous souhaitons ? Quelqu’un qui suit sans discuter les informations, les recommandations… les ordres ? On est plus proche du mouton….

Imagine ton enfant dans quelques années. Une fois adulte. Souhaites-tu réellement qu’il ne sache pas s’affirmer ? Pourquoi le ferait-il s’il a appris tout le long de son enfance à faire ce qu’on lui dit, sans remettre en question, sans affirmer une opinion différente ? Est-ce vraiment une société de mouton que nous souhaitons pour le monde de demain ? Ou plutôt des adultes capables de remettre en cause, à l’esprit critique et fort de leur libre arbitre ?

Si je pousse mon exemple à l’extrême, je souhaite que ma fille soit capable de dire NON, de s’opposer, de s’affirmer, de se défendre si une personne, si son conjoint la violente, l’oblige à subir des choses non acceptables.

Oui tu as le droit de penser que je vais loin dans mon raisonnement mais à mon sens, cela explique en partie que tant de femmes violentées ne quittent pas leurs conjoints violents. Car elles ont grandi avec l’image que l’amour et la violence peuvent être étroitement mêlées avec le modèle de l’amour maternel ou paternel… Elles ont appris depuis des années à se soumettre. Pourquoi changeraient-elles du jour au lendemain et se réveillant adultes ?

L’autre possibilité est au contraire de provoquer une réaction de rébellion.

La Rébellion

En soi la rébellion n’est pas un problème, elle est même saine lorsqu’elle est motivée par l’affirmation de soi.

Là où elle peut poser problème c’est lorsqu’elle est induite par une réaction automatique de rejet et de prise de position inverse par pur opposition.

Tu sais cette réaction que tu as lorsque quelqu’un tient une position devant toi qui te hérisse le poil à tel point que tu dis ou fais exactement le contraire juste pour contredire et marquer ta différence.

C’est dangereux car quelque fois cela peut nous pousser à faire ou dire des choses regrettables. Un peu le jeu psychologique du Cap ou pas Cap.

Quand on pense rébellion, on pense souvent à l’adolescence. Mais aussi vers à cette phase, vers l’âge de 2 ans. Ce que l’on entend sous le nom de « terrible 2 ».

Si on voit ces 2 périodes charnières comme des phases de rébellion qu’il faut « mater » ou « combattre », effectivement, cela risque de mal se passer.

Mais si on voit ces 2 périodes de la vie comme des moments où notre enfant affirme sa personnalité, qui il est, ses opinions, son indépendance. Alors on comprend qu’il est crucial (et souhaitable, primordiale !) qu’il s’affirme.

L’adolescence, la phase des 2 ans ne sont pas des phases d’opposition. Ce sont des phases d’affirmation.

Dès lors que l’on entend leur besoin d’affirmation, d’indépendance, où on laisse notre enfant exprimer qui il est, ses opinions, ses choix, l’opposition n’a plus lieu d’être. Et elle passe d’autant plus rapidement et facilement.

Pour l’adolescence, j’avoue, mes enfants sont trop jeunes aujourd’hui pour te le valider par ma propre expérience (mais mes échanges avec d’autres parents concernés ont confirmé ces dires.

Mais pour le cap des 2 ans, il est testé et validé avec mes 3 enfants ! Cela a été très marqué avec Choupinette qui a 2 ans ½ parlait encore très peu (et de manière difficilement compréhensible… merci la LSF qui nous a sauvé de beaucoup de crises de frustrations d’incompréhension !). Elle a très vite voulu beaucoup d’autonomie pour se laver, s’habiller, mettre ses chaussures, choisir ses vêtements.

Tu peux penser que passer 15 minutes pour la laisser mettre ses chaussures seules est une perte de temps et inenvisageable quand le grand doit être à 8h30 à l’école et toi au travail. Mais crois-moi, investir ses 15 minutes pendant quelques jours en avançant le réveil d’autant pour lui permettre d’acquérir son autonomie si ardemment désiré, c’est un investissement qui vaut le coup…

Et puis de toute façon, si tu résistes et t’obstines à lui mettre toi-même les chaussures, ce sera au moins autant de temps de cris et de pleurs, ton enfant ne saura toujours pas comment mettre seul ses chaussures (et donc reculer pour mieux sauter cette étape de son développement !). Sans parler du fait que tu ne lui auras pas laissé l’occasion de s’affirmer… Tu prolonges donc un peu plus encore la phase d’affirmation…. Qui se transformera petit à petit en opposition !

Bref, franchement, le jeu n’en vaut pas la chandelle selon moi. J’ai choisi mon camp et ma bataille ! Celles qui n’en valent pas la peine, je ne m’y aventure plus !

Choisir la coopération permet donc à ton enfant de s’affirmer, de développer son esprit critique, son libre arbitre, tout en développant sa personnalité, son autonomie.

Le Jeu de Pouvoir

Une autre conséquence de décider pour ton enfant, de le dominer même involontairement, c’est que cela instaure inconsciemment une relation de pouvoir entre vous.

Qui a du pouvoir sur qui. A ce petit jeu, il y a toujours un gagnant et un perdant. Tu comprends donc que ce n’est pas du tout le schéma d’une relation de coopération où l’on vise le gagnant-gagnant.

La conséquence de cette notion de pouvoir c’est que si ton enfant est le perdant dans une sphère (avec maman, avec papa) il cherchera naturellement à compenser en devenant le gagnant dans une autre sphère de sa vie : avec son frère ou sa sœur, avec un animal de compagnie, avec des camarades de crèche ou d’écoles…

Tu vois peut-être où je t’emmène. Un enfant qui se sent dominé cherchera tout naturellement à dominer lui aussi à un moment. Tu le sais, je t’en ai un peu parlé dans mon épisode 0. Je suis convaincue, confirmée par mon expérience personnelle, qu’un enfant dominé peut ressentir le besoin de dominer à son tour et c’est une porte ouverte vers le harcèlement.

Voilà les raisons pour lesquelles j’ai fait le choix de ne pas rester dans le modèle de la domination…

Maintenant je vais te partager le 2ème effet kiss cool de la coopération…. L’avantage qui s’est dessiné au fur et à mesure que j’ai avancé avec mes enfants…

La Coopération favorise l’implication de ton enfant

En construisant une relation de coopération de ton enfant, tu favorises son implication. Comme il est acteur, qu’il a son mot à dire, il se sent concerné… Et donc participe volontairement… Et quand cela se passe dans la vie quotidienne de la maison, cela donne un enfant qui participe à la vie de la maison !

Favoriser la relation de coopération est donc très utile quand on souhaite que son enfant participe à la maison !

Pourquoi je dis « participe à la vie active » et non pas « aider »

Tout comme mon mari ne « m’aide pas » avec les enfants ou la gestion de la maison, mes enfants n’ont plus

Aider cela signifie que la responsable de la tâche est une personne désignée et qu’un tiers lui prête main forte

En l’occurrence vider le lave-vaisselle, plier et ranger le linge, passer l’aspirateur ne sont pas des tâches dédiées à une personne en particulier à la maison c’est la résultante de la vie quotidienne. Et comme nous sommes à vivre à la maison, nous sommes à pouvoir faire notre part

Donc lorsque mon enfant prend part à une tâche ménagère il ne m’aide pas. Il participe à la vie de la maison !

Autre bénéfice de ce vocabulaire : il se sent impliqué et renforce le sentiment d’appartenance. Nous sommes une famille et il en fait pleinement parti. Au point de participer à ce que cela implique !

La relation de Coopération favorise l’implication de ton enfant

Comme expliqué, le fait que ton enfant ait le droit de faire entendre sa voix, son opinion, qu’il prenne part aux discussions (comme trouver un compromis pour satisfaire les besoins de chacun et trouver un deal gagnant-gagnant) cela lui permet de se sentir concerné. Quand tu es concerné, tu t’impliques, tu es volontaire.

Tu obtiens donc ainsi l’adhésion de ton enfant, sans aucun effort car il a participé à construire cette solution !

Par exemple s’habiller avant ou après le petit déjeuner.

Tu la connais la galère du matin quand ton enfant encore tout endormi marche à 2 à l’heure… voir à reculons tellement il progresse lentement.

Trouver un compromis pour savoir s’il préfère manger avant ou après s’être habillé peut-être un bon moyen de créer une routine qui convienne à son rythme (certains sont matinaux, d’autres pas du tout. Certains ont l’estomac dans les talons dès le réveil et serait capable de manger un ours… d’autres ont besoin de temps pour que ledit estomac se réveille lui aussi !)

J’ai les 2 spécimens à la maison. L’un mange dès qu’il est debout (d’ailleurs Chocapic n’a pas besoin de réveil, c’est un lève-tôt). Là où ma Choupinette, plutôt oiseau de nuit, a besoin de douceur et de lenteur… Alors passer par la case salle de bain au réveil lui convient bien mieux ! Crapopoulos est du genre adaptable. Pas de rythme très marqué jusqu’à aujourd’hui…

Depuis que nous avons adapté les routines au mode de fonctionnement de chacun, les matins sont un poil plus facile, et nettement moins frustrant pour nous.

Car le fait que leurs besoins, leurs rythmes aient été entendus, que nous avons cherché ensemble un mode de fonctionnement qui aille à chacun, ils ne sont plus dans la contradiction. Ils sont volontaires et concernés ! Plus besoin de répéter mange, plus vite, nous allons être en retard !

Nous avons tous gagnés au change !

Prise de conscience qui te fait grandir

En résumé de cet épisode, j’espère t’avoir rendu plus clair pourquoi, selon moi, la relation de coopération devrait être l’objectif derrière le choix d’une parentalité bienveillante, consciente. Ton enfant, toi, la famille, a tout a gagné à construire une relation où chacun est pris en compte. Cela favorise le sentiment d’appartenance, et donc d’amour, mais aussi l’implication au sein de la famille et de sa vie… Après tout, l’Homme est un être tribal, le besoin d’appartenir à un groupe est un de nos besoins fondamentaux pour pleinement s’épanouir…

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